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Page:Dictionnaire de la conversation et de la lecture - Ed 2 - Tome 08.djvu/160

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DUMBARTOiN — DUMERSAN

DUMBAUTOM ou DUMJARTO :^, et encore iJum-

brUton, l’un des comtés du sud de l’Écossc, appelé autrefois Lciinux, entre les conilcs de Pcrtli, de Slirling, de Lanark cl de Ueiil’rew, le golfe de Clyde ou de Dumbrilton, et la nier d’Irlande. Sa superlicie est d environ 6 rnyrianiètres carrés, avec une population de 45,000 âmes. Ce comté, couvert en grande partie par les ramilications occidentales des monts Granipians, qui s’élèvent à plus de 1,000 mètres au-dessus du niveau de la mer, offre au voyageur un grand nombre de lacs (ou /ocAs), entre autres le poissonneux loch-Lomond, le plus vaste et le plus pittoresque lac qu’il y ait en Ecosse. Il va se jeter au sud , par le Lcvcn, dans la Clyde , qui, avec le canal do Fortli-Clyde, conlriliue beaucoup à faciliter les communications commerciales. Le sol , dont un quart seulement est susceptible d’être mis en culture et (citile seulement aux abords des rivières et de la mer, fournit en abondance du fer, de la houille, de la pierre à bStir et de l’ardoise. On y Olève beaucoup de gros bétail, de moutons et de codions. La pêche du hareng et du saumon y est très-productive , de inèine qu’une industrie des plus actives exploite les mines de 1er et de houille, met en œuvre les produits métallurgiques, fabrique des étoffes de laine et des cotonnades.

Dutn bar Ion, son chef-lieu, petite ville de 5,000 habitants, bâtie au confluent de la Clyile et du Leven, est renommée par son vieux château fort, construit sur un rocher basaltique de 200 mètres d’élévation , et commandant au loin la Clyde, qui en baigne la base. Elle est le centre d’une importante fabrication d’articles de verroterie et d’étoffes de coton. Des foires annuelles y entretiennent un mouvement cr-’iimercial des plus actifs, favorisé par des lignes régulières de paquebots avec Port-Glasgow , Greenock et Glascow. Le ch&teau de Dumbartou , considéré jadis comme la clef (les hautes terres de l’ouest, fut pris d’assaut en 1551 par les Anglais.

DUMÉRIL (ÀNmiÉ-MARiE-CoNSTANT), doyen d’âge des professeurs de l’tcolc de Médecine de Paris , membre de l’Institut , etc., est ne i Amiens, en 1774 ; il débuta par des succès dans la science qu’il devait professer plus tard, et à laipielle il devait communiquer une impulsion nouvelle. En 179.’) il était, à Rouen, prévôt d’analoniie, en 179s cliel des travaux anatomiques îi Paris, place disputée par Dupuytren ; et deux ans après il occupait la chaire d’anatomie dans la Faculté, chaire qu’il échangea en 1822 pour celle de physiologie, et en 1830 pour celle de pathologie interne. L’histoire de l’homme n’est qu’une petite page du grand livre de la création : par ses connaissances étendues en zoologie, M. Duméril marqua d’un caradère nouveau l’enseignement anatomique ; ce ne fut plus la description d’un seul individu , mais le tableau du règne animal dans Sun ensemble. En un mot, il eut le mérite de faire de Vutiatomie comparée à une époque où cette science était toute nouvelle, et sur un tliéàlre ( l’École de Médecine) où elle fut toujours si peu cultivée qu’elle atlend encore un professeur et qu’elle n’a eu un musée qu’en 1S45. Ce progrès remarquable dans les études anatomiques tenait à la direction double que M. Duméril ne cessa d’imprimer h ses travaux. Remplaçant de Cuvier pour l’histoire naturelle à l’école centrale du Panthéon, puis suppliant de Laccpède pendant vingt-deux ans à la chaire d’erpétologie et d’ichtliyologie au Jardin des Plantes, et enfin professeur titulaire, il sut faire tourner au profit de l’enseignement te cumul scientilique, et allier les vues larges et profondes du naturaliste à l’esprit exact et rigoureux de l’anatomislc.

M. Duméril était allé en Espagne, par décret impérial de IS05, afin d’y observer la fièvre jaune. Six ans après il remplaça comme médecin de la .Maison do Santé M. Dclaroche, $on beau-père, enlevé parle typhus qui régnait dans cet établissement. Sa réputation mériléecomme praticien, sesoiivrage « scientifiques, ses travaux multipliés comme seciélaire de la société savante créée près la Faculté de médecine, lui valurent une place à l’.cadémie de Médecine et le titre de médecin consultant du roi ; et dès l’année 1S14 11 avait obtenu un titre bien autrement glorieux, le plus élevé auquel un savant puisse prétendre, celui de membre de l’Institut. Outre plusieurs mémoires insérés dans le Magasin encyclopédique , dans le Bulletin de la Faculté de Médecine, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, etc., M. Duméril a publié de nombreux ouvrages, dont voici les principaux : Zoologie analytique (1&06) , Considéra/ions générales sur les insectes ( 1823 ) , Traité élémentaire d’Histoire naturelle ( 1830 ), Leçons d’Analomie comparée de Cuvier (dont il rédigea les deux premiers volumes ), //ijtoire naturelle complète des Reptiles (1835-18»»). D’ Henri Roger.

Un des fils de M. Duméril est docteur es sciences et en médecine, professeur agrégé à la Faculté’, et aide-naturaliste au Jardin des Plantes. Ce jeune médecin est auteur de recherches fort remarquables sur la chaleur animale et de plusieurs autres travaux.

DUMERSAIV (MARION), vaudevilliste et conservateur des médailles à la liibhothèque Nationale, né le 4 janvier 1780, était, dit-on, d’une ancienne famille de Bretagne. Rien n’annonçait du moins le gentilhomme dans l’auteur des Saltimbanques, et il faut bien qu’il nous l’affirme, pour que nous puissions croire à l’antiquité de sa race. Il a pris la peine de nous expliqi>:r aussi que ce nom de Manon n’est pas un prénom : il n’en a pas reçu ; mais bien un nom de famille, du Mersan étant sans doute un nom de fief. L’auteur du marquis de Carabas a été mieux inspiré, nous le croyons, lorsqu’il a répudié

Le di qui précède son DOni.

Grâce aux confidences de notre auteur, nous savons aussi qu’il apprit à lire dans Molière et dans Racine ; qu’à sept ans il fit des vers, qu’un jour il fit un .’^ermon, qu’un autre jour il alla au spectacle et retint la pièce tout entière, qu’il transcrivit en rentrant chez lui. Tout cela n’annoncerait pas positivement un châtelain. Mais vient la révolution , la famille Marion du Mersan est menacée ; elle émigré. Pourtant, en 1795, Millin s’intéresse au jeune Marion, qui réunit alorc sa particule à son nom de domaine, à la mode révolutionnaire. Millinlc place près de lui au dupartement des médailles de la liibllothèque Nationale. La numismatique n’était pas complrtement le fait du jeune homme, mais enfin il s’habitue, et sur son bureau d’archéologue il écrit des pièces de théâtre. En 1798 il fit jouer au boulevard Les Têtes à la Titus, critique des mœurs du temps, qui eut du succès. En deux ans il donna dix-huit pièces, parmi lesquelles on remarqua VAnge et le Diable, drame en cinq actes, qui eut plus de cent représentations. De 18U1 à 1810 il donna trente-deux pièces à différents théâtres. Les plus célèbres furent : Maître André et Poinsinet , L’Intrigue sur Les toits, le Pont des Arts.

11 nous apprend encore qu’il vil s’écrouler l’Empire et s’élever la Restauration , sinon avec indifférence, du moins avec mesure et décence. C’est dire qu’il garda sa place, quoiqu’il crût devoir payer son tribut d’opposition aux abus que les liourbons de la branche aînée avaient introduits avec eux. Il le fit à sa manière, c’est-à-dire par des vaudevilles. Il écrivit Le Valet de/ei-me, L’Enseignement mutuel, M. Bon-Enfant, et surtout Le Soldat laboureur, dont les couplets patriotiques retentirent aux deux bouts de la France. Plus de deux cents pièces jaillirent encore de sa plume , soit écrites par lui seul , soit en collaboration. Qui ne se rappelle sans être pris d’un fou rire : Le Tyran peu délicat. Les Anglaises pour rire. Le Coin de Rue, Les Bonnes d’EnJants, Les Cuisinières, Lci Ouvriers, Les Brioches à la mode,M.Cagnard. Voltaire chez les Capucins, :»/"« Gibou et .tf"" Pochel, Les Amours de Paris, fM Descente de la Courtille,