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Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/151

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ACTUEL
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Actif. Dettes actives. Celles pour lesquelles on est créancier. — [Le roi] leur code encores les biens meubles et dettes actives du defunct. EL PASO.] r E R, Lettres, III, 9. — Le Senat craignoit les registres et enseignemens publiques, qui decouvroient les biens d’un chacun, et les debtes actives et passives. J. Bo D Republique, VI, L

Lettre missive active.— Tout se peult reduire en deux manieres de lettres missives : les unes mis- sives actives, les autres miss.ives responsives. FABRI, An de Rhetorique, 1, 197.

Chants actifs. — Les chants sont ou moraux, ou actifz, ou raviss ans. Moraux, qui imitent les meurs et affections, et appartiennent à la disci- pline. Actifz, au repos et plaisir à. fin de recreer Pesprit, et reposer le corps pour retourner plus vigoureux au travail. Lors LE Ro Ti trad. des Po- litiques d’AlusToTe, VIII, 7, Commentaire.

Action. Droit que Von peut faire valoir. — Les Venitiens firent venir le Due René de LOT- naine.., avec grands promesses cestasavoir de le mettre en possession. du Royaume de Naples, au- quel il discit avoir action, à cause de la maison d’Anjou, LEMAIRE IDE BELGES, Legende des Veng- tiens, 3 (III, 3S’).

Droit de faire condamner pour un crime. — Plusieurs tiennent que._ les loix nous redeman- dent compte de nous, pour leur interest, et ont action d’homicide contre nous. MONTAIGNE> II, 3 (II, 27).

Plaidoyer, discours — Si quelqu’un a une cause à deduire, il s’en ira demander qu’on luy forrne son action, Tfon luy donne couleur, afin de declarer tant mieux son droict. CALVINe Serin. Sur l’Epistre à Tite (LIV, 539). — Comme je vins au Palais, le plus estimé esteit feu M. de Pibrac lors advocat du Roy.„ Toutesfois les deux actions in-iprimees que nous avons de me diminuroient de l’opinion que j’ay de son merite. Du VAIR, Eloquenee française, p. lm. — Qui pourvoit supporter en de grandes et celebres actions des esprits si dissoluz et incurieux, qui, pendant qu’il s’agist des biens, de l’honneur et de la vie des hommes, s’amusassent à esplucher des parolles… ? ID., ib., p. 166. — Ceste singulière pieté, qui vous a asserablez à ce service etpompe funebre, me donne esperance de vous avoir aussi doux et tavora_bles auditeurs de ceste mienne ac- tion que vous estes affectionnez et charitables à la memoire de celle que nous devons presenteinent louer. ID., Or. fun. delaa Rogne Escosse (Ac- dore et Traictez oratoires, p. 2). — Quel chant de triomphe est plus glorieux que ce doux murmure qu’on oit se le-ver en ce barreau en l’applaudisse- rnent dune grande et genereuse action ? ID., Ouvert. du Pari. de la St Remy, 1602. — Si Dieu me donnoit autant d’esprit pour discourir et force a bien dire que j’en desirerois maintenant, pour le service de ceste action publique que nous celebrons pour honnorer la rnemoire du grand Phi- lippe Emmanuel de Lorraine duc de Mercœur… je ne pourroispas pourtant ni ne devr j ois vous repre- senter… la justice du regret que nous avons pour son trespas. St FRANÇOIS DE ALES, Serin. auto gr., 59 (VII, 400). — (Dans cette phrase, le mot a cer- tainement un sens plus large, et désigne non seu- lement l’action oratoire, l’oraison funèbre, inai aussi l’ensemble de la cérémonie.)

Meure en anion. Attaquer en justice, mettre en accusation. — L’Evesque… demanda qu’en con-P sideration du bon jour prochain, il fe lais.sast aller : et que la restépassée, s’il le mettoit en. ac- tion, il luy respondroit. FAUCHET, Antiquitez, IV.

Action. Attitude, contenance, gestes. — Ceux qui les peignent [des prisonniers.] mourans, et qui repre1entent cette action quand on les as- somme, ils peignent le prisonnier, crachant au visage de ceux qui le tuent, et leur faisant la moue. MoNTA[GNE„ I„ 30 (I, 268). — Quand on monte en un theatre, il faut ssestu.dier d’avoir bon pie voix, bonne action… et bien jouer son person- nage. FRANçors D’Am BOISE Di al. et Devis des Da : moiselles., I (21-22). — Enfin J’un deux, qui ven son action Trop desplorable, en eut compassion, Prend son pourpoint, dessus le dos luy jette. Var. hist. et Mi., VIII, 89. — Sa face pleine de Ma- jesté, son port et son action le feroient assez re- connoistre peur Roy, en’quelque solitude qu’on le trouvast. Du VAIR, Harangue au Pari. de Bor- deaux en 1n2o,

Actional. Agissa.nt. — Puis que tu dis que la chaleur de la marne, des fumiers et de la chaux n’est pas la cause actionale des vegeta Lions serni- nales, donne-Trio y donc à entendre par quelle vertu la marne pourroit actionner ces terres infer- tilles. PALISSY, Disc. admir., de la marne (p. 332).

Activité. Activité. —— Au visage de De.mos- Eir..nes ou lisoit tousjours une activeté, un cha- grin resveur et pensif qui ne le laissoit jamais. AMYOT, Compar, de Cicéron avec Démosthène, — 11 avoit une activeté tris vehemente, un coing pressant et diligence continuelle aux affaires. Io., Démétrius, 2. — L’activeté du Roy de Navarre Pestonne. MorirAiGNE, III, 10 (IV, 135q. — Il n’est rien qu’on doive tant recommander à la jeunesse, que l’activeté et la vigilance. ID., I II, i a 17252).. — Son activité et puissance à plaire ou deplaire, contenter ou mescontcnter. CF1A R R 0 r, Discours chretiens, II, X1V„ 10. — Je me prometz que vous m’aymeres au travers de toutes les dis- tances du monde, lequel n.’est pas assez grand pour borner Pactiveté de rostre amitié. St FRAN- çois DE SALESe Lettres, 161. — Leur amo, pour appliquer sa vertu et activeté plus entierenient et attentivement a. ce divin object, la retire et ra- masse de toutés ses autres facultés, pour la con- tourner de ce costé la. In., Amour de Dieu, I, 10. — N’est ce pas une forcenee impieté de penser q-u.e, tu ayes donné la sainte, efficace et vive acti- veté à l’inspiration divine, parce que tu ne la luy as pas ostee par ta resistence ? ID.§ ib., 1V> 6,.

Actuel. Effectif, réel. — Mais pra_ndre Amour, qui est spirituel, Pour ung travail visible et actuel, Que contenter lori peuh d’argent ou d’or, Il ne se doibt. IIAaui. DE NAV., Gera. Pois.} Distinction du teray AMOUr (p. 304). — C’est bien raison qu’un cliacu.n de nous soit prest, non seulement à vendre mais à perdre ce qu’il a, pour l’honneur de Dieu… Mais nous voyons bien que la vendition actuelle n’est pas requise de tous ceux que rostre Seigneur instruit à perfection chrestienne. CALVIN, Contre les Libertins, 21 (VII, 217). — C’est que nous vivions aujourd’huy en toute humanité avec nos prochains, ayans tous meurtres et tous outrages en horreur et non seulement les meurtres ac- tuels, mais aussi la haine qui condamne pour meurtre devant Dieu.. ID, , Sem. sur le Deuter., 19 (XXVII, 289), — Il advint du temps de sainet Gregoire, que les gouverneurs des biens Eccle- siastiques se mirent par force en possession ac- tuelle de quelques biens qui appartenoyent à l’Eglise, mettant l’armoirie en signe de vendica- tion, à la coustume des Princes. ID., Ltistit., IV, x1, 111. — La divine nature… est doncq necessaire- ment actu_ellement infinie ; car il n’y a rien entre la puissance et Ileftect : ny entre l’infinité par