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Ainçois que. Avant que. — Ceste gemme est procreée en la teste dun coq., dont aucuns sont dopinion que le coq doit estre vieil et de grand aage ainçois qu’on puist tirer de luy la gemme Radiane. LEMAIRE DE BELG’ES, Couronne Margariiique (IV,.116). —Paris Alexandre feit line saillie : mais ainçois qui ! y eust coups ruez ne dun costé ne dautre, les Troyens… tournerent le dos. Id., altier., II, 19. — Les oisillons dedans leur nid sans plume Par les Pasteurs ont ainsi de COUSturne Estre ravis, ainçois que leurs beaux sons Soient entendus de buissons en buissons. RON— SARD, Epitaphe de Claude d-e r Aubespine (V, 299). Ainçois que. Plutôt que, plutôt que de. — Quant est de moy on me feroit ançoys Mourir martyr qung tel faict entreprendre. M’eau : 1.. D’Ampoisu, le Babiton, 32 vu. — Feray le chois D’estre desgraclé ras, ainçois Qu’estre jamais engarié Jusques là, que sois marié. Rabelais, V, 46, Ainçois, servant à rectifier ce qu.’on vient de dire : mais plutôt, ou plutôt. — Las ! mais mon cœur, ainçois qui n’est plus mien, En autre part ne sçauroit plus entendre. RoNSARD, Amours d.. ? Cassandre (I, 25). — Ce ris plus doux que l’œuvre d’une abeille, Ces dents, ainçois deux rempars argentez. Id., ib. (I, 68). — N’est-ce pas toy, docte Princesse., Ainçois ma mortelle Déesse, Qui me donnas cœur de chanter ? ln., Odes, V, 2. —"Que je me vartgeay bien de tous les grands ennuis Soufferts depuis le jour que je l’avoy laissee, Ainçois depuis le jour qu’à moy plus je ne suis. Baïf,….itnentr de Francine, L, II {I, 183). — Quelle musique, ainçois quelle fanfare Oi-je dela, qui deja se prepare Pour ta. venue à chacun annoncer ? MAnNy, Dern. Poés., p. 11. — Puis que tu sais quelle est mon amitié Et les tourrnens que je souffre, Maistresse, Ainçois plus tost de mon cœur larronn.esse, Que n’as tu, las f de moi quelque pitié ! [D., ib_, p. 42. — Bref, ce n’est qu’inconstance et que pure mensonge De nostre pauvre vie, ainçois de nostre songe. RONSARD, Elegie 15 (IV, 94. —Puis il doit voir un beau jardin, ainçois Un Paradis, des delices le chois. Id., Mascarades, Combats et Cartels (III, 497). — Encor trouveras-tu dés sa. jeunesse ten.dre Que sa fortune, ainçois sa vertu., de prinsauft, Le poussa entre nous au. degré le plus hal.11t. PASQUIER„ LeltreS, V, 4. — Voicy, Meline, la tresse, Ainçois la chaine voicy, Qui m’enehaine en ton soucy. Baïf, DiVerSes Ari1OUPS, L. III (1, asa). — 0 Prince ! ainçois Peffroy De tout Roy porte-sceptre, et qui donnes la Loy A l’esclave univers. Du BARTAS, Judith, I,. 111. — Je le sçay trop, qu’il ne faut que respere, Brûlant pour vous, de me voir alléger ; Et toutesfols je ne veux m’estranger De vos beaux yeux, ainçois de ma imisere. DESPORTES, Diane, 1, 17. — Si Tnon dueil continu vostre oreille importune, Ne m’en accusez oint. Amour, mon puissant roy, Ainçois mon fier.yran, fait la faute et non moy. Id., Elegies, I, 15, r Presque en mesme moment de ce cendreux monceau Naist un ver, puis un œuf, et puis un am Ire oiseau Ainçois le mesme oiseau, qui, né de sa semence Deux cens lustres nouveaux trespassant recommence. Du BARTAS.,’in Semaine, 5e Jour. — Front, marbre ainçois, oit la divinité, La gaillardise et la plus belle grace, Le jeu, le ris, Idalienne race, Ont buriné toute leur déité. GUY DE TOURS, Souspirs ilmoureux, L. I (I, 31). — Ton ame est à ce coup toute desesperée, Toute triste et dolente, ainçois toute douleur. MONTCHRESTIEN, HeCiOr, 1V, p. 43. — Face Dieu par sa saincte grace, qu’on la. voye quelque tems reflorir c.ornme auparavant, à l’honneur de luy, exaltation de son Eglise, ornement de la France, ainçois de toute la Chrestienté. E. PASQU1EB,.Recherches, 1X, 25. Aineis. Mais. — Il ne me semble point vrayainçois rnarreste plustost à ce que dit Strabo en sa Geographie. LEMAIRE DE BELG es, Illeatr., 23. — Ces choses… ne pîaisoient point aux citoyens et populaire de la cité de Troye, ainçois en murmuroient bien fort entre eux. Id.., ib., II, 12. — Rien n’avoit forme, officene puissance, Ainçoys raison. l’un a.ux autres nuysance. l’ilAsoT, Liv. I de la illetamorph. — Et si ce corps avez predestiné A estre un jour par flamme terminé, Que ce ne soit au moins pour cause folle, Ainçoys pour vous et pour vostro parelie. Id., Epistres, — Pas ne diront qu’impossible leur semble D’estre chrestien et plaideur tout. ensemble, Ainçoys seront eux rnesmes à plaider Les plus ardans. Id.., l’Enfer. — Pas les peryens n’auront telles vertus, Ainçois seront semblables aux festus Et à la pouldre au gré du \Tee i chassée. Id., Ps.. de David, L — Pas en elle n’estoit tousjours Comme Christine, ançoys par chaseuns jours Vieillissoit fort. la., le Balladin. — Vous trouverez nostre jugement non faulx, aincoys vray et digne d’estre suyvy. A. SE-trad. de BOCCACE, te PhilOCOpe, L. V, 119 ro. — Ce cueur de Marbre ne s’amolist point, ainçois devient tous les jours de plus en plus dur. Am YOTI • Hist. LEthiop., L. VII !, 90 vo. — Hydaspes… —rte l’attendit pas en son throsne, ainçois luy alla au devant. ln., ib., L. X, 117 vo. — Quelque opiniutre repliquera encores ; Ta langue tarde trop à recevoir ceste perfection. Et je (13.que ce retardement ne prouve point qu’elle ne puisse la recevoir:aincoys dy qu’elle se pourra tenir certaine de la garder longuement, l’ayant acquise avecques si longue peine. du Bellay, Defiefeee, 9. — Tu cloibz penser que les arz et sciences n’ont receu leur perfection tout à un coup et d’une mesme main ; aincoys par succession de longues années. Ie, „ ib., au Lecteur. — Bien qu’il te. plaise en mon cœur d’allumer… Non d’une amour, ainçois d’une Furie Le feu cruel pour mes os consumer. RONSARD, Amours de Cassandre, G. — 0 cœur brutal dessous beauté’divinel 0 cceur felon I cœur, non humaine chair, Ainçois caillou fils d’un aspre rocher 1 Baïf, Amours de Aldine, L. 1 (I, 17). Cambyses n’estoit filz d’une Egyptienne, ainçois de Cassandane fille de Pharnaspes AcheTnenide. SALIAT, trad. d’HÉrtoDoTE, III, 2. — Cela [feston pas la fin ny le but, auquel tendon Lycurgus, que de laisser sa cité commandant à plusieurs ; ainçois… il composa et dressa la forme de son gouvernement, à ceste fin que ses citoyens devinssent fra.ncs de cceur, contens du leur, attrempez en tous leurs faicts. AlinroT, Lycurgue, — Tu te vantes en vain de tes nobles ayeux… Cela ne sert de rien; ainçois fait que nous sommes En l’envieuse haine et des Dieux et des hommes.. ft. GA n rt, Cornelie, 89. —Je suis cause de tout, je le sçay, niais pourquoy Me fait-il torturer par un pire que moy ? Par ce Roy Chaldean qui rien ne le redoute, Qui sa grace n’invoque, amçois qui la reboute. Id., les J’ulves, 2112. — Ce sont ombrages, clequoy nous ROUS plas trons ef en trepayons. Mais nous n’en payons pas, ainçois rechargeons nostre debte envers ce grand juge. Montaigne, 5 OH, 379.— Ils n’ont encor nul avantage, Et de moy ne trionfent point. Ainçois jusqu’ic : i ? ta clernence A soutenu mon innocence, DESPOR-TES, Ps. de David,

Aineesse. Aïnesse, v. Aisneesse.

Ainigmatiser. Dire par énigmes. — Romus,