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AMITIGUER
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265 vo. — C’est aussi un effect digne de conside— ration, que les maistres du mestier ordonnpnt, pour remede aux passions amoureuses, l’entii.re. veue et libre du corps qu’ou recherche que. pour refroidir l’amitié, il ne faille que voir librement ce qu’on ayme. MorerAiliNE, II, 12 (II, 213). — Facent les Cieux vengeurs tous leurs foudres des— cendre Sur mon parjure chef, le red-uisa.nt en cendre, Plus tost que je corrompe et rompe "ami— tié Donnée et rejurée à ma chue moitié. P. nF. BRACH, liegreis funebres, Eleg. 2. — Quant aux devoirs do l’amitié maritale, qu’on pense estre interessez par cette absence je ne le crois pas. MONTAIGNE ! III, 9 (IV, 83)1. — Si par vostre rigueur l’Acheron j’outrepasse., Mourant r oiray vanter ma consta.nte amitié. 13 RT A. Tl Stances, p. 310. — Tous deux en nia longue amitié Nous sommes aveugles, Maistresse. IChanon, p. 373, — C’est mal son amour employer, Que de n’en tirer nul salaire. — Aymer pour l’espoir du loyer, Cest une amitié mercenaire. ID., Dialogue de Damon el de Panopee, p. 486.

Attraction, — Il n’est rien de plus notable que cette amitié elernentaire qui est entre toutes les parties de l’air. DA.TtiPlitAWF.] Merv. du monde, 88 ro (0„ Compl.).

Amitiguer. Adoucir. — Toute odeur forte et bonne, comme pouliot, rue, encens, receue nvec grande diligence, approurite et amitigue la douleur. NICOLAS DE TROYES, Grand Parangon, 51.

Amitonner. Caresser. — Les grands, et ceux et celles qui ont des luges leurs amis, si d’avon— ture vont s’exercer le bout autre part, ou faire a.mitonner l’ouverture speculative apres nature, cela leur est joliment imputé à faire l’amour en tout honneur et galantise. BEROA ii DE VER— VILLE, Moyen de parvenir, Slance, I, 21A.

Amitter. Perdre (cité comme exemple de mau— vais latinism0. — il est ault.re ma.niere de barbare appellee vice de innovation commis par ignorons voulions apparoistre escumans ternies latins en les barbarisa.nt, sans prendre leur com— mun significat, comme « Se ludez à la pille, vous arnitteriz. FABRI, Art de Rheiorique, II, 116.

Ammitonner, v. Emmitonner.

Ammobate (41r101dCrr, qui marche sur le sable). Sorte de serpent venimeux. — Aspicz.„ krnmo— hales. Apimaos. RABELAIS, 1Vt 64.

Ammortir, y, Amoelir.

Ammy. Ami. — Quand il fut ammy chemin entre la cité de Sa.rdis et celle de Thybarne. A:spioT, trad. de DionoRE, XIV, 9.0.

Amnestie 011bfl — Le bon homme, ++ jettoit tout inconvenient sur l’amnestie des temps où les disciplines auroient esté dissipées et perdues. Du FA r Contes di Eutrapel, 4.

Pardon. — Vien, Sainte, vien, les bu comme toy Saintes De l’Amnestie ont mes ture-urs étai il tes. D ES AUTELS, Amoureux Repos, Son— net 92.

Amnistie. — Avecques oubliance sempiternelle de toutes offenses praecedentes, comme estoit la Amriestie des Atheniens. RABELAIS, III, 1.

Amoder (s1). Se mettre là faire qqch.]. — Alors jazer je m’amode Comme beau parlant, bien disant. R. DE COLLES. Y E, Ilelonoiogue du Re., Folu, p. 64.

Amoderer. Modérer, tempérer.— Puis elle en R deux [régions] couvertes de neige, Et su milieu de ces deux est le siege De deux encor, que Dieu qui tout ouvrait, Amodera par cbault meslé de


froit. ]’IARor, Liv. I de la Metamrph. — A pre-. sent, comme ayant amoderé sa cholere, il punit plus doulcement et peu souvent. CAtviN, Instit., VII, p. et56. — Julie n’a.modera pour son dire sou douloureux plainct. A. SE vni, trad. de BoccAcr.s le phibrope, ri. I, 18 vo. —-— Diane..+ voyant qu’elle estoit assez vengée… annulera justement son yre. In ib., L. IV, 85 ro. — Pourveu qu’un peu d’Illysse la froideur Vueille d’Achille anlode. rer l’ardeur. PELETIER DU MA N s, CE Evv. poel, , au Roy, — Il thia.rs] ne sa.uroit souhaiter homme pour bien qui soit, si ledit Mars nest amoderé par Venus. Ar. DU MOULIN; trad. de Jr.’D’ENDA GINE, Complexions des hommes, p. 22. — Et si le fie] n’amoderoit un peu Le doux du mie] dont mon cceur est repeu, Entre les Dieux Dieu je ne von— drois estre. Ro SR », ATM tirs de Caseandre (1, 7). — Le Ciel a, donq pitoyable et benin… _Amodera la rigueur du venin Et nia peine mortelle, Drs MA. SURES, dRw. peet.. p. 23. — [A Catherine de Mé— dicis]. En fait de paix, en guerre commencee, Des phis acorts tu guidas la pense De ton conseil, ne perdant la saison D’amoderer la fureur par raison. BAÏF., Poeenes, L. VIII II, 376). — Au rait de quoy fut quelque murmure, ce qui donna occa— sion à iceluy, comme supérieur mal recogneu, en— trer en colere, qui toutestoi fut amoderee par ces bonnes dames. JEAN DE LA TAILLE, les Singeries de la Ligue.

Régler. — Ainsi que font nos grands sénateurs en leurs cours et causes, pour les juger et amodérer selon les loix di. l’équité et justice. BRAN— Disc. sur les Duels (VI, 367).

Réduire. — Lesdits sieurs… ont tous d’une voix eslu maistre Pierre du Castel docteur mede— cmn. aux gaiges toutesfois de trente livres tour— noys, à Laquelle somme de.x.›..x livres ils ont ad— Trioderé les gaiges anciens qui estoient de quarante livres tournoys. Dans RABELAJSr t. p. 328. — Pour moins de cinquante mille e-scus Bourdeloys, amoderez à la douziesme partie d’une Pithe, vous en aurez fait." l’experience. RABELAIS, Paniagruel, III, 52.

S’amoderer, Se modérer, s’apaiser.. Ayant habandonné sa raige et s’estant ung peu amoderé.. A. SF.-v.[N, trad. de BoccAcn, le Philorope, L. 11, 23 v0. — Voyant que je ne luy respardois rien, sa colere eamodera.. TUEVT, COSMOgr., X I Xi. 3. — Ces parolles..,. donnarent à songer à. l’empe— reur, si bien qu’il s’amodéra et visita le roy, et luy pro mist forces belles choses. BRA NTÔ M E dedq. Dames. part. I, Marguerite, reine de.Nae.

S’entendre, s’accorder. — L’Empereur s’est amoderé a.vecque le Roy vostre.mestre pour faire une paix perpetuelle. Âne. Poés., franç., X, 347.

Amodier. Régler. — Et n’y espargneray du mien pour con.temperer et amodier les conditions controverses entre les deux parties. RA EifiLAI : 31 IV, 35.

Amoenité, y. Ain.eniÉé..

Amoindrer Amoindrir. — Si pour te voir mon souhait j’amoindrois, Se passerait peut arc aussi mon dueil. PH. BUCNTON, Erotasines de Phipiee Gelasine, sonnet 54.

Amoitir. Rendre moite, mouiller, — Ce néant— moins, des pierres la partie Qui fut. terreuse, ou molle, ou a.moytie D’aucun humetir, elle fut trans— formée En chair et sang d’homme ou femme for— mée. MA ROT, Liv. I de la Metamorph. Al1e7, mes vers, en fans d’un dueil tant ennuyeux Que mon pleur plus que l’ancre amoitist ceste carte. JODELLE, les Amour, sonnet 32.

Amolier. Amollir, adoucir. — Qui amollia