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Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/288

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AMORABOND
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en ces jours moult gra.ns nouvelles en France. NICOLAS DE TROYES, Grand Parangon, 11. — Advint sous le regne de Charles sixiesme, que les Hongres rnanderent Ambassadeurs vers le Itoy, pour le prier de leur vouloir estre aidant contre une grosse armée des Turcs qui le.ur venoit tomber sur les bras, sous la conduite de Basait, que. les aucuns ont iir.oulu surnommer Bajazeth et les nostres l’Amorabaquin, E. PA5t2tFlER, Recherches, \.7I, 32.

Amorabond. (latinisme par plaisanterie). Amoureux. — Comme verisimiles a morabundes captivon la benivolenee de lornnigene et. ornni-forme sexe feminin, O. TORY Chillnp fleury. Aux Lecteurs. — Comme verisimiles amorahonds captons la benevolerice de l’omnijuge, ornnilorme et ornnigene sexe feminin. RAB ELA IS, II, 6.

Amorceler. Morceler. — L’Empire fut non seulement. troublé, ains arnoreelé par les Huns, Alains, Vendales, Visigots, Ostrogots. E. Recherches, IX, 33.

Amorceur. Qui attire. — 0 CCM’felon plus pierreux qu’un rocher, Qui t’a fardé d’amorceuse merveille ? LE CARON, Sonnet 86. — Amorceuse peut aussi ètre le féminin d’amorceux.

Celui qui dresse une amorce. — Sa troupe, oyant les pistolacles, TeprIt la charge. Tant y a que cest.t. an-torse fut bruse et les arnorseurs deffaits, Aubigné, Hist. Univ., VII, 15.

Amorche. Amorce, attrait, — [Platon] appel], volupté la principale amorche et le plus grand appast de mal faire que leshommes ayent. A 31Y 0’1’5 Caton_ le C’enseur, 2 — Ilz devoyent renvoyer hors de Sparte tout cest or et cest argent comme une peste et un appast et amorche attrayante à mal faire. ID" Lysandre, 17.

Ce qui enflamme. — Tels malheureux cerveaux ont esté les amorces [lire amordies], Les flambeaux boutte feux, et les fatales torches. Au Bi-GNÉ, Les Tragiques, 1 UV, 59).

Petite troupe destinée à attirer l’ennemi. — Pompeius marchant incontinent droit à luy [Per-pe’ma]… lu Y attiltra u ne a.morche de dix cohortes, qu’il envoya piller la campagne. AMY OTI _Peempée, 20. — Cf. Amoreeur.

Amorcher. Attirer, allécher. — Ayans desfait les premiers qu’ilz a.voyent rencontrez, et y ayans gaigné beaucoup de biens, ilz [les Teutons et les Cimbres] en lurent si bien amorehez, resolurent de ne s’arrester nulle part que premier ilz n’eussent. ruiné Rome et saccagé’l’Italie. Amy0T, Marius, 11.

Amorciller. — Pillottez mon thresor, L’amor-cillant tous] ours d’une ardeur allechante. LAS-PEIRISE1 312 ÉVa_gan.a.y, Deux mille motu).

Amordre. Avoir amors. Avoir l’habitude. — Il faudra donc que je in e asseri…e… Et que comme valet je serve… Ne me adviendra tel (leshonneur Tant que j’aie la vie ou corps, Et si n’y avez point de honneur Se à fa vostre [femme] l’avez amors. Anc. Poés. franç.., IX,.155. — Tant maniement du duel] se comportoit Quant elle vit son chier fil, qu’on portott D’autre façon que l’on n’a.voit amort. Ib., XIII, 402.

S’amordre. Mordre. — Comme un Poisson, quand à Phairn il s’amord Couvert d’apast il avalle sa mort, 13, A u, Imagination poétique, p. 139. — L’homme, ne sçait non plus son heure Que le poisson, qui plus s’asseure Quand il s’amord à l’ameçon. BAïr, les Mimes, L. 11 (V, 113-1n).


Estre amors. Avoir mordu. gros poisson Qui est amors à Brape, IV, érk,

S’amordre. Prendre goût, s’habituer, — Qui,’conque à mal dire s’amort, Je vous diray quoi point ne s’ayme, Puis qu’il en per(le corps et’rame. Ane. Pods. franç., X, 2(t9.

Estre amors. Avoir l’habitude. — Sans hasture Non plus que l’asne par droicture De bien fair& tu n’es amorse. AUDENT, Apologues diEsopE, 1I, 123.

Amorevolesse (italianisme par plaisanterie), Amitié. — J’avois mis un bon ordre pour ne’n’oublier pas, cràignant vous faire attendre, — J’interprete une telle crainte à une grande a.me-revolesse. Il. ESTIENNE, Dial. du Lang. franç. 1I, 1. — Je cuidois italianiser et dire amore-volesse„ Beroald de Verville, le Moyen de parvenir, Emblesme (II, 10).

Amorseur, v. Amorceur.

Amorter. Ëteindre. — J’estains et garde feu de vivre ; Si grant feu n’est que je n’amorte. Anc. Poési franç., IV, 116.

Amortif. Calmant. — Tant que contrainet suis d’aymer mieux choisir Faseheux d’amie pitoyable Qu’un amorti plaisir e Fable. MELlrsi DE. SAINCT—GELAYS (Eu.v. 96.

Amortir. Détruire, anéantir. — Or est aux., Phamps ce mortel chariot., Et n’y a bled, sauge nej polliot, Fleurs ne boutons hors de la terre yssuz’Qu’il n’admortisse en passant par dessus. MAROT’Complainctes, : 3—Lors qu’il sembloit bien à chas-cure que sa force et puissance fut du tout amortie, encore cornrnencea elle de recher à se res-sourdre et se remettre sus. AMYOT, Dérhétrius,

Éteindre. — Quov ? devant qu’amortir le flambeau de ta vie, Ne (lis-tu point adieu à ta pauvre Poreie ? R. GARNiER, Pureie, 1758. — Apres que chacun s’est retiré, tous 1Ps serviteurs qui por-toyent les flambeaux les IP, isteignent, et par tout Phostel on va commandant qu’on airnmortisse le torches. St FRANçois rn m.Es, Serinens aÉito-graphes, 82 (VIII, 68).

Rendre comme mort, accabler. Quelques-fois on les trouve [ses vipères] si surprises de froid qu’elles demeurent toutes amorties et immobiles, comme si elles estoient r : •elées. AMiin. FIA ti XXIII, 6, — Seule dolenre, amortie, esplonree Comme orpheline et vefve mal parce Suis je m’en-droit en ce desplaisant monde, Sans bien, sans ris, et sans joye esgaree, Comme à Dieu plaist„ ainsi que malheuree. LEliff AIR E DE BELGES, les Regretz de la Darne infortunee 011, 188). — Ce leur estoit ung dur et miserable spectacle de laisser leur camp et leurs bagaiges, dont leurs eueurs et tous leurs sentemens e.stoient presque —bug amortis. SEYSSEL, trad, de TnucyDIDE, VII, 13. — Cela sur toutes choses abhatit et amortit Je cueur des Capitaines. In., trad. d’APPIEN, Guerre F’arthique, II, p. 135. — Celle bataille fut le premier exploit de la guerre Mithridatique, lequel amortit merveilleusement le cueur des Ducz Rommains. Id., ib.. Guerre Mithridatique, II, p. 167. — D’autant qu’auparava.nt en peur Et en espoir mon povre cœur Estoit attentif, d’autant, las A present est il morne et las Et amorty de grand ennuy, DEs PÉnrE.11s, l’Andrée, 11, 1. — Fain me detient, Frayeur m’a amortie ; Froid, Maladie et Langueur sy m’asaillent ; Je. vis en mort et sy meurs en la vyee P. Du V, A1L Meredité à six personnages, dans le Théâtre mystique, p. 18. — Ceste veue… leur

— Il est à nous, ce. rameçon. BAÏF, le

en nuy t secou-poét.,