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ANCE 1
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Ance 1 et 2, v. Anse I et 2.

Ance 3 (mot d'argot).— Ance. De l'eau, Var, hist. et lin., VIII, 18 :3.

Ancé, v. Ansé.

Ancelete, Diminutif du mot. lance/ie. — Vien don ; mon coeur, mon ancelète ; Vien mon soulas ; V1,.n enchaîner mon amourette De tes deux bras. Prinetemps d' neer, 228 vo (La Curne).

Ancelle. Servante (au propre et au figuré). — Lors auras souvenance de Pegasis Œnore ton humble «Ficelle. LEMAIRE D E BELGES, Jttutr.. 1, 26. — En ce Monde, dix millions de plainctes, De pleurs, de cris, de soupirs, de complaintes Ne sou f-firoient de bien regretter celle Royne Duchesse et de Dieu rraye ancelle. Anc. Pois. franç.>, XII, 112. — Adieu vous ditz, toutes filles pucelles ; Adieu vous ditz, et femmes et ancelles. Ib., I, 113, — Mais tousjours se faull garder comme ancelle, Jusques au jour que son seigneur l'appelle. FIE ROET,. Epitaphe de Louise de Savoie. — Trespuis-sant Dieu, concede à ton ancelle Et luy permetz que cestuy là. ou celle Qui me prendra mon miel furtivement De mon picquant soit altainct vivement. CoBROZET3 Fables d' EsoPE y 89.— Telles ne sont discipules ou ancelles du povre Jesu Christ. P. DE CELANGY, 'riait, de la femme chresiienne, 1, 9. — Lors tu... detestera.s le jour que tu feuz joincte à tel rnary, quant par tes vices tu le rendras hayneux et mal voulant, et demeureras comme ancelle et chamberiere. ID., ib., II, L — En caresme l'on nettoye la vaisselle, pots, verres chauderons : Ion prend aussi blanche nappe sur table, pa.reillenaent sert on de blanches sen.-il tes : et ceci est l'office des filles, chambrières et ancolies. H. ESTLNNE, Apol. pour Hm, ch. 37 (II, 285). — lcy rompt ses cheveux sur Ia tombe la Foy, Pleurant avec sa soeur Charité, qui souspire, Qui se bat la poitrine, et sa face deschire, N'ayant autre confort sur ta fosse, sinon Le plaisir jour et nuit de sanglotter ton nom, Et de dire aux passans que jadis tu fus celle Qu'elle choisit en Dieu, pour sa lires humble ancelle. RONSARD, Pièces retran chées, Epitaphes (VI, 245). — Rempare ton servant par ta force eternelle, Et preserve au besoin le fils de ton ancelle. DESPORTESi Ps, de David, 85. — 0y1 Seigneur, ton. serf qui t'apelle Car ton servant je suis, Estant le fils de ton ancelle, Autre ayrn,er je ne puis. In., ib.. 115.

Le mot s'emploie particulièrement pour dési gner la Sainte Vierge. — Respond Marie, Ecce de Dieu l'a_ncelle. GUILL. CRETIN, Rondeau double, p. 28.— Ung hereticque appelé Théodore, Ayant en soy diabolieque esperit, Dist ung vray dieu estre aultre Jesu.christ, Et que Marie, humble Vierge pucelle, Ne fut de Dieu mére pure et an-celle, Mais fut la mère à Jesus seullement. GRIN-GORE, Biazon dee fieretiques (I, 315). — Si prie à Dieu et sa tresdoulce Ancelle, Que dans cent ans en santé excellent Vous puisse veoir. MAROTÎ EP istres, 25.— Roze vernant, de Dieu mere et an celle. hi., Rondeaux, 73. — Je te supply, des femmes la precelle, De te m.onstrer vers moy si doulce ancelle Que mes pechez ton filz Jesus efface. MICIIEL D'AMBOISE, Ba-liadeSJ, 150 ro. — Pore eternel, dont la bonté est telle Qu'elle ne peult de nature mortelle Estre congnue, entendue ou coin-prinse, Mais toutesfois Amour veult que ne cele Les biens qu'as fait à ta petite ancolie... Graces te rendz, dont pour Mere m'as prise De Lon tres-cher et tresamé enfant. MARG. DE NAV..., kS Mar guerites, Comed de la ai#. de J. C. (I r, 9). des Esluz le desiré desir I Las I te plaist il en la terre gesir Comme un enia.nt, et pour mere choi-


sir Moy ton ancelle ? EAD,, ib, (II, 15). — Nous alons veoir ceste saincte pucelle, De Jesuehrist mérc, fille et ancelle. Moral à cinq personnages, dans le Théâtre mystique, p_ 185. -Je te salue, d très-humble pucelle, Qui du Seigneur te nommas humble ancelle. M'IMAN DE St GELAYSÎ Œuç. poil., 11, 291.

D'après H. Estienne, au temps oi I écrivait la Precellenee, 1e mot était encor usité : — Quant à An.celle, U n'est pas tant hors d'usage. P. 189.

Anchagrigné. Chagriné. — Va, va_ bezognér... Pour n'et., anchagrigné de kouraj è ta l'am' -Lez anfans, Onke la vi kèter par lês voézins, ki te M. l'ont. BAÏF, lé$ leezognes Eziode (V, 339).

Anche 1. Tuyau. —L'un tout autour du pivot fait rouer La viz qui geint, l'autre Je marc asserre En un monceau, et d'am pressez le serre, L'un met à l'anche un panier attaché, L'autre reçoit le pe• pin esca.ché. RONSARD, Gavelez, 3 (.11, Gosier. — Prez mes amis honnestement J'a.yme mieux boire et mouiller l'anche, Que manger mon pain en ma manche, N'ayant jamais c...ontente ment. JEAN LE HOUX, Chansons de.i. Vau de V ire,. 1,84.

Embouchure du hautbos, de la musette (ad propre et au figuré). — Ma voix est enrouée, Je ne sçaurois chanter, et quand je le voudrois (Je jure par ton bouc) encor je ne pourrois : Car on m'a desrobé à ceste matinée L'anche de mon bourdon que tu miavois donnée. RoNsAtili, Eglo gues. 4 (Ili, 429). — Marsyas qui inven ta la hanche pour emboucher le haubois. AMYOT, Cwn ment il faut reirener la cholere, 6. — Je n'ay soin de bourdon, d'anche, ny de pipeau, De loure oi.4 de flageol, et ma douce musette, Comme chargé inutile à mon col est muette. P. D r. BnAcH, Poemes et AI L. III, Discourspastoral. — Or, depuis luy, d'aucun cette musette ennee, Aumoins que j'eusse veu, n'avoit esté souflee, Quand, jeune bergerot, une audace je pris De racoutrer son anche en mes ans moins apris. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Idillies, II, 66 (II, 620). — Tu ne dois pas laisser, ô Poëte, en arriere Croupir seule es forces la Muse Porestiere Mais tu la dois du croc &pendre, et racoutrer Son enche el son bourclon. ! ID., Ari poet., III (il 89).


Anche 2, v. Hanche 1.

Ancher, Enter. — Si... d'olivier une branclif Par le bout incisee en un tronc sec on anche, Racine elle y prend. Trad. de VIRGILE (1583), 4-8 b, dans Vaganay, Deux Initie mots.

Anchinoee (άγχίνοια, intelligence). — Vous estiez demeuré sur les panses excogitees par l'an-chinoee, sagacité et olerce de messieuts les tailleurs. — Tout beau, monsieur Celtophile vous vous mettez hien aux champs soudainement, es-corchant tout en un coup et Grec et Latin. H. Es TIE N NE, Dial, du Lang. franç. ital,, .1,267 .

Ancholie, Anchre, v. Ancolie, Ancre.

Ancien. Vieux, âgé. — Helas, mon cher enfant Paris, que Vay je fait pourquoy veux tu abandonner ta povre ancienne more idesolee ? LEMAIRE DE BELQES, flustr I, 38, — Ainsi se partit lan-, cie.n Roy [Pria.mi du consistoire. ID., ib., II, 22. — Lequel... sera gouverné et instruict par les anciens princes et gens sçavans du royau.lme. RAFIELAis, I, 50. — Dieu y amena ce bon Religieux, qui 11 enseigna le chemin de Nostre-Darne de Serranc. et l'asseura que là seroit rnieulx logé que en autre lieu et y trouveroit une antienne vefve,, nommée Oisille. MA a G. DE NA V., fareptant, Pro