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APPREHENSEUR
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passions (qui pour fraterniser ensemble sont les principales bourelles de nos _Aimes), nous nous ren dons rniserahles de nous mesmes. Io., Lettres, XVIII, 3. — Que dirons-nous de ces hommes qui apprehendent tant l’honneur de ce miserable inonde et si peu la heatitude de l’autre ? St FRANÇOIS DZ SALES, LeareS, 776 (XV, 215), Apprehenseur. Qui prend, qui reçoit. — Les sens, qui sont apprehen.seurs des choses presen tees, les offrent toutes à l’imagination ctunme juge. LE CARON, DiairOgeteS, 1, a (89 ro). Apprehensible. Concevable. — Il n’est pos sible :.’fonstrer et dire une chose indicible, Dont la Cm n’est au cœur apprehensible. MkaG. DE NA V., lcMaiswrites, les QuaÉre Dames et les Quatre Gentilzieurnirees IV, 56). —En la pluspart des choses agibles„ apprehensihles, ou optatibles, il sut son opinion. Bulle, hutiz. du Prince, édit. Li. Foucher, ch. 2. Disposé à craindre_ — La reyne mere..tous jours a [Fpréhensible, avoit opinion que, comme grand qu’il estoit, il retenait plusieurs capitaines, gentilzhom mes, sôldatz et autres, qui sans luy fussent de Pau tre costé avec le prince_ BRANTÔME, Cap franç., k Roy de Nav. (IV, 367). Apprehensit Qui pençoit, saisit, conçoit, corn prend ; inftlligent. — Un cirurgien… doit estre ingénieux et de subtil entendement : c’est à dire qu’il aye parfaicte vertu appréhensive. Le Guidon ere Iran’çoys, 1’20 d, édit. de 15n (Vaganay, Pour rhisi+ dui fr. morl.). — Nous pouvons, avec les yeux de l’entendement., voir en une appreh.ensive veue., la souveraine beauté du premier intellect et des divines ldces. Pornus D E TYARD, tra.d de l’Amour de LicaN HEER1EU, Dial. 3, p. 294. — Ainsi que les yeux et les oreilles comprennent les deux beautcz corporelles : nostre ame raisonnable et l’entendement intellectuel sont les deux appre hensifs des deux spirituelles beautez. Je., p. 295. — Nous cuiderons estre bien aigus et ap prehensifs, mais cependant nous ne comprenons rien en la. doctrine de Dieu. CALVIN., Serm. sur k Deurer., 151 (XXVIII, 330). — Nous sommes ap prehensifs de ce qui annuelle à nostre chair, et sommes si terrestres que nous n’appercevons si non les choses qui concernent la vie presente. in., Senne eur l’Epitre abol Ephesiens, 9 (LI. 5I Pource qu’on luy a dit que ces sça.Yang person nages si appréhensits ne vivent guères et envieil lissent tost, pour se garder de cest accident, il re garde peu ou point une belle bibliotheque fran-çoise qu’il a. TABouRoT DiEs ACCORDS,.Apoph-thegines du sieur Gardard (III, 129 Désireux, soucieux. — Et vaudroit mieux… aller avec uni harquehuz ou une picque en la main, que manquer à son devoir, ny que d’estre ainsy con sidératif et appréhensif de ses commoditez, BRAN-TÔME., Cap. franç., te Coren-estable de Mointmereney (III, 341.-342. Craintir. disposé às’inquiéter.—Qui est cause+.. que les vieillars sont si apprehensifs, et qu’ils ruyent et se cachent de la mort plustost que lc.s jeunes ?’Trad. de GELLle Disc.’antan « . de Justin Tonnelier, Disc. II, p. 43. — Je m’estonne de ce qu’on nt aux histoires romaines de ceulx qui, avant le jour des batailles assignées, dormaient aussi profondément que si c’estoit le lendemain de leurs nopces. Je niay jamais esté si peu appréhensif. Mo N Lu c. Commentaires, L. IV(II, 292). 11 y a des hommes si prompts, deffians, et a_ppre hensifs, qu’ils croyent tout ce qu’ils imaginent estre —veritable. VALIQUELUN DE L_ai FRESNAYE., De ne croire à la calomnie. — Nous sOmmes tombez en de grands maux, la souvenance desquels a rendu les hommes si apprehensifs que les seules paroles leur font peur. LA NOUE, Di$C, pol, et IV, p. 110. — 0 trois fois bien heureux sur tous autres j’estime Qui dispose à son gré d’un dessein magnanime, Sans estre inquiété par les exhorte-mens D’un Immo apprehensif. MONTCHRESTIE.N., Hector> III, p. 33. — On luy conseilla familiere-ment de trouver autre giste et de vuider promptement le logis. Ce qu’elle (peureuse et apprehen-sive) executa_ sur l’heure. AusiGNÉ, Divorce Sa-. tyrique (II, 670). — Si par preven.tion n.ostre ame apprehensive Ressentoit le malheur avant qu’il nous arrive, Nous serions sans repos et tousjours en suspens. SCH. EL AN D RE, Tyr et Sidon., lee Journ.,. V, 7. — Quoy que selon mon naturel je sois honte-use. craintifve, apprehensifve comme une taupe, neanmoins je me veux essayer de surmonter ces passions naturelles. St FBANçois DE SALES ! _Lettres, 1195 (XVII, 205), Qui excite la crainte. — C’estoit une chose ap prehensive a ceux qui n’avoient accoustumé une telle danse, de se voir porter sur un element si peu solide, et estre a tout moment a deux doigtz de la mort. MARC LESCARBDT, H ie. dc.1ct Nouee. France, H, 499 (G., Compl.). Apprehension, Action de prendre, d’acquérir, de recevoir. — Comme doncques il soit plus ne-cessaire à l’homme l’apprendre que a nul des aultres anima.ulx, et que lapprehension de science consiste en leSpeFit. JACQUES COLIN, Préf.. de la trad. de TH L ; CYDW E. par Claude de Seyssel. — Pour le m.eillieur dixain fut appellé le predict m.aistre Guillaume Durant, et luy fut donné de la librairie de Pallas les Cent Emblestnez de Corosset, pour lesquels U rendit unes grooes de bonne ap-prehension. P. DU VAL, dans le Théâtre neyslique, p. 94. (Dans cette phrase, on peut hésiter sur le sens de l’expression. Apprehension peut exprimer l’idée de recevoir le livre de Corrozet, Mais il peut aussi signifier coreeption, et il s’agit alors des termes en lesquels est conçue l’action de gràces.) — Science est l’apprehension ou notice de ce que les hommes cognoissent, selon l’esprit qui leur est donné. CALVIN., Instii., IV, x, 3.— L’imagination est une apprehension et recognoissance des choses et objects qui nous sont représentés par les cinq actions sensitives_ ANBR. PAR, Introd., 9. Action de comprendre. Apoir l’apprehension de. Comprendre. — Auquel lieu on les alloit visiter, et principalement ce parricide, pour l’amener à quelque sentiment de son peché. Mais quand on vit qu’il n’en avoit aucune appréhension non plus que d’une petite faute, on luy remonstra au con traire la grandeur d’iceluy, EsTiENNE. Apol. pour Her., eh. 18 (I, 389). Faculté de connaître, de comprendre, intelligence. — Ung homme froiet et atrempé est cous-tumement plus memoratif que ung aultre, et de plus belle a.pprehension. G. TORY, Chenil, fleury, L. II, 15 r°. — Celluy qui bien a.vysera le sens in-teneur de Virgile trouvera estre vray tout ce que jen ay ja cy dessus dict et escript selon ma petite apprehension. ID., ib., 28 r°. — L’entendement de l’homme, comme il creve d’orgueil et de temerité, ose imaginer Dieu selon son apprehension, CAL-VIN’In-stit., III, p, 131. — Vous voirez en luy toutes ! es arbres du cerveau bendées comme la chorde d’une arbaleste, pour luy fournir dextre —ment esprit z suffisons à emplir les ventricules du sens com mu n, de. l’imagination et a.pprehension. de la ratiocination et resolution, de la memoire et recordation. RABELAIS. III, 31. — Ne craindre quand 2e cas est evidentement redoubtable est