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ARGUMENT
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les marguerites, Triomphe de l’Agneau. (III, 12). _ cela argije je ne sça_y quoy du panent, et signifie que le midy est passé. Rabelais. III, 28. — Aucuns toutes fois defendoient ce qu’ils a.voient veu aux nopces : disans que la modestie des Romains arguoit la pauvreté du temps passé. Guai. BOUCHET, 5e Seree,. 1. 171. Accuser. — Et si n’est pas le bon Roy argué… d’avoir presté sa benigne audience à telles congra tulations. SF.YSSELe Hist. de Louye MI, p. 168.. — A fin qu’il ne semble… que nous veuillions arguer le Sainct Esprit, comme s’il avoit publié les choses qu’il estoit bon de supprimer. Calvin, InSiiii FVIII, p. 469. —Les sa.criliees les arguoient et con. vaincoient de leurs pechez. Id., ib., X, p. 579. — West-ce pas arguer Dieu tout a_pertement qu’il a confondu l’ordre qu’il devon observer… ? ID-, la Saince Gefle (V, 453). — La nonnain scenr Fessue feut„.+ appelée par l’abbesse en chapitre et ar guée de inceste. Rabelais4 III. 19. — Nous voudrons plaider contre Dieu : s’il use de patience, nous dirons qu’il est trop tardif 7 et quand H usera de vengeance extreme, nous le voutclrons arguer de cruauté. CALvIN, Sei-m. sur te Deuter., 14 (XXVI, 50)_ — Nous avons lieu quelle estoit l’intention de Bilclad, quand il a argué Job, Id., Serin. sur le liv. de Job, 69 (X.XX1V, 89)e — Si nous voulons profiter envers nos prochains : en les arguant de leurs fautes, il faut que nous soyons bien informez qu’ils ont failli. Id., ib. (XXXIV, 95), — n argue de presomption ceux qui disent que si Adam ne hist trebusehé, le Fils de Dieu ne fust point apparu eu chair. Id., /neje, (1560), II, XI[, 5. — Ne rejette point la correction du Seigneur, et ne te fasehe point quand il t’argue : car IrDieu corrige ceux qu’il aime, et les entretient comme ses enfans. Id., ib., III, viii, 6. — Leon Evesque de Rome n’a point douté d’arguer le concile de Chalcedoine d’ambition et de temerité inconsideree. Id., ib., IV, ix, 11. — Elle a„. Le cœur assez garny d’audaces. Malices, parjures, failaces,.. Pour à grand force de sermens, Maudissons et parjuremens, Rabrouer et redarguer Le sot qui voudroit l’arguer. Baïf, le Brave, II, 1. — Tu te pers bien, toy et ton tains, Malheureux, à. conti nuer De l’accuser et arguer. Io., ib., II, 3, — Il est naïf et n’est rusé, Ayant son âge és mons usé :, Mais pour cela nul ne l’argue D’estre indigne de ne Icette vue. In., Devis des Dieux, i (1V, 142). — On sçauroil arguer un homme d’ignorance pourt se aire, et encores moins le petit-on accuser de. raie, car un fol ne se peut taire. Gui tL. Bo u c a ET, 1 12e Seree, I r, 265, — Le peuple… reprend ceux 1 quj portent ces pierres pre.cieuses, comme une F chose sentant plus tost quelque superfluité et orgueil qu’aucune saineteté, honneur et uti]ité, arguant les Ecclesiastiques de les porter par bom bance et folle ostentation L-d gloire. Id.., no sereee V. 13, —fl ne se trouva point au siée de Sienne… en quoy il ne le faut arguer de couardise, car il es toit brave et vaillant. BRAIbiTÔIII Cap. Pt… Cosme de Illeditis.(11, 11, var.). S’arguer. Se courroucer. — En estimant et pensant en leurs cœurs Que par colere il se tut argué Tant qu’il eust un de ses moutons tué. FIA u DENT, Apologues d’EsorE„ II, 133. Argneur. Argumentateur. — Or y avoit il lors un nommé Titus.Annius, homme qui n’estoit ne bon ny honnste, mais on le tenoit pour un grand Rrgneur et pour homme n.ompareil à subtilemerst interroguer et ca_utement respondre. AmyoT, Tiberius Gracchus, 14. Arglimanter, v. Argumenter. Argument. Preuve. — Car c’est un argument de cœur avantureux, Que d’oser assaillir un homme valeureux_ I’elONTC.FIRESTIEN) Hector, 111, p.34. Cause, occa.sion. — Une Dame si belle, Qui lit mes vers, qui en fait jugement, Et dont les yeux me baillent argument De souspirer heureusement pour elle… RO : "..1SARD, , Amours de Cassandre (I, 109). — Quand vous serez en Rage, ô que vous devez faire De beaux faits vertueux, pour donner argument Aux Pote s d’alors de chanter haute ment, BAI ?, Poernes, L. VII (Il, 326), — S’il vous plaist, ostez moy tout argument d’ennuy, Rori sAirtD, Sonnets pour Helene, I, 64. — Et donne, â Tout puissant, à ton Eglise saincte, Quelque argument de joye, à tes haineux de crainte, Du BARTA5., 2e Semaine, 4e Jour, la Decadence. Objet d’une action. — Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire… Bien que ce soit aux grands un argument de rire… Si ne veulx-je pour tant deIais !.:ier de chanter. Du BELLAY, Regrets, 1.1. Retistra-lon tousjours, d’un tour laborieux., Ceste toile, argument d’une si longue peine ? Id., ib., 22. — Et tant il [l’Amour] est gaillard et vigoureux; Que des cousins il fait des amoureux, Comme’il..lad-vint..„k moy qui me la-men le,’iTrouva.n Cur%jour une> en rie parente En un festin (parente’assez loin) Qui fut depuis l’argument de mon soin. RODITSARD, Bocage royal, 2° part. (III, 324). — Mais pour cela demeure-ra.y-je l’argument des risées de ceste race infidele ? Di VAIR, Airedit. sur les Ps. de la Penitence, 101.. Sujet d’une œuvre littéraire, d’un d.iseours. — Quant est de moy, je ne ve.ulx chanter hymne Que de mon Roy : ses gestes reluysans Me fourniront d’argumens sufllsans. MA ROT, Ep isfres, 50. — Le Tout puissant, &est ma puissance, C’est l’argument, c’est le discours De mes vers pleins d’esjouyssance. Id., Ps. de David> 45. — En ce point gist quasi tout l’argument de l’Epistre aux °ralenti& Calvin, litait., X.Dirr p. 708. — Punta-grue] leurs feist une briefve et saincte exhortation toute au.ctorisee des propolis extraictz de la saincte eseripture, sus l’argument de navigation. Rabelais, 1V, 1. — En avoit esté joue une [co-m.edie], laquelle plus fa.cha que ne pleut aux as-sistans… pour l’invention bien froide et argument trivial. Id., Sciomachie (III, +112). Immi tant les meilleurs aucteurs grec, se transformant en eux… se proposant, chacun selon son naturel et l’argument qu’il vouloit elire, le meilleur aucteur. Du BELLAY, Deffenrei I, 7, — A.my Lecteur, tu trouverras etrange (peut estre) de ce que j’ay si brevernent. traité un si fenil et copieux argument comme est l’illustration de no.stre poêsie fran çoyse. In., ib., au Lecteur. — Masures, desorrnais on ne peut inventer Nul argument nouveau qui —Ait bon a chanter. Ronsard., Hymne de la Mort (IV, 364). — Je ne peins mes tableaux de si riche peinture, Et si hauts argumens ne recherche à mes vers, Du BELLAY., Regrets, 1. — Je me contente-ray de simplement escrire Ce que la passion seulement me fait dire, Sans rechercher ailleurs plus graves argumens. 1D., ib., 4. — Malaisé n’est de bien dire amplement, Quand on en a bel et riche argument. ANneoT, Alexandre, 53, Ci coron avoit eserit un livre à la louange de Caton… Ce livre… fut fort bien recueilly, comme estant composé par un treseloquent Orateur, et sur un fort bel argument. lo., Céseu-,. 54. — Nous donnerons le premier lieu aux Evesques… Je desireroye certes qu’il leur peust tourner à honneur de commencer la danse en ceste dispute • mais la chose ne souffre point que cest argument soit attouché