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ASSOTIR
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Assortiment. Action de pourvoir. — Pour le bastiment et assortiment de l'abbaye, Gargantua feist livrer de content vingt et sept cent. mille huyt cent trente et un mouton à la grand Iaine. Rabelais, I. 53. Rapport, — Toutes lesquelles rencontres n'ont nul assortiment avec les premieres. E. P,A.sQuTp.n, Lettres, V, 11. Amortir. Disposer, arranger. — Au tour du boys de Thelerne es toit un grand corps dé maison long de dernye lieue, bien clair et assorty. RABE-LAIS., I, 56. — Je n'y voy entrer ne sortir Nulles femmes, pour assortir Le logis, deva.rx t ny derrière ; Point de valet ny cha.mbrière Qui tendist la tapisserie. Des PÉRIERS, l'AndriÉ.% II. 2. Mettre dans telle ou telle disposition d'esprit. — Quand du hault ciel vois descendre l'Aurore Aux beaulx crins d'Or et roses de valeur, Amour m'assorti dont je change couleur Et souspira.nt je dis : Là est Laure bre. li.[AsQuIN Puni E LTL, trad. de PÉTRARQU E, L. II, Sonnet 46. Joindre. — Dame Paresse rn'avoit prins en party Et à sa corde lyé et assorty. Anc. Poé.R franç., XII, 102. — On nous propose, il y a un Dieu il nous faut soudain imaginer son contraire, il n'y a point de Dieu : et puis assortir ces choses rune avec l'a.0 tre, pour voir la_quelle d'elles convient plus à l'estre et au bien> et laquelle y convient le moins. MoNTAiGNE, trad. de R. SEBoN, ah 68. — Par le saffran, qui doit estre mis en tous les potages, sauces et viandes quadragésimales, j'enten la joye de paradis, laquelle nous devons penser en toutes nos opérations, odorer et assortir. Dans II, Estienne, Apol. polir Her., eb. 3 II,280). Munir, pourvoir. — A peine eut dit que Mercure s'appres te,.. De talonniers ses talons assortit. RoiNsATtni, -Franciade, Li. I (ln, 16-17.— Comme s'il fust à presumer que Lothaire et Louys, qui estoient si richement assortis, fussent entrez en jalousie pour une si petite piecil. de terre, comme est la Normandie. E. PA SQ Ul E R, Recherches, I, 12. — En cette distribution de terres, qui se faisoit aux soldats, ces Gentils et Escuyers estoient les mieux assortis comm.a les plus estimez. Id., ib., IL 16. — Et moy, pauvret, que nature voulut assortir d'un coeur gencreux et ha.utain, feray hommage à cette Idole.., ? In>, Pourparler Loy L 1O — On les appelle bonnes mesna geres ; et, si le seigneur Rodolphe pouvoit estre assorty d'une de ceste qualité, je vous promets qu'il ne seroit pas mal party. CHoF1nEs 2 Ap. Disnee, p. 90. — Le Lyon... ores qu'il ronge une colere perpetuelle dans soy, et que nature rait assorty sur tous les autres d'une grande force, toutesfois jamais il n'offense celuy qui se couche et humilie devant luy. E. PASQUIRER, Lettres, X, 1. — Aussi ne me peui-on desnier que le lot, qui luy eschent. en partage n'ait esté presque celuy dont nos Roys furent assortis, et que nous a.ppeliasmes depuis Royaume de France. Id., Recherches, III, 12. — Estant adoucques beaucoup plus aisé aux freres de vouloir enjamber les uns sur les autres. Ire si le 'Royaume fast tomber entre les mains de eisné, et les puisnez eussent esté assortis d'apan nages. Ii)., ib, V, .17+ Nostre Roy et le Duc de Lorraine diversement assortis des IL. ;iens, terres et Seigneuries de la maison d'Anjou, restoit à partager entre eux resperance des trois Royaumes et du Duché de Calabre. In., ib., VI, 29, — Les logis des roys n'estoient si bien accommodez cornini aujourd'huy, et... les dames n'y estoient si bien logées ny assorties de leurs lias et commoASSOTIR. ditez comme sont aujourd'huy. BRANTôME, Cap. franç., M. de la Roche du Mayne III,( 410). — On peut probablement rattacher à cette signification l'emploi du mot (1.5-sortir dans l'exemple suivant : — Filles qui estes és Religions, Gardez-vous bien du cloistre sortir, Vous trouverez gens pires que lyons, Qui des rnaulx vous vouldroient assortir, A nc. Poés. franç., XI, 107. Convenir à — Vous pariez de marier rnadamoi-selle de Francine... On n'est qu'en difficulté lequel des deux luy sera plus propre, et qui mieux rassortira. CHOLIÈRES, Se Matinée, p. 281. S'assortir. Se munir, se pourvoir. — Le dieu Priape des jardins cultiveur... Faisoit fleurettes hors des boutons sortir, Dont mettent peine amoureux sassortir Pour presenter a leurs darnes frisquettes. Micitm. D%N.1+1 BOISE, Complaincees de l'Esdape Fortuné, 1 ro. — Quand Isabel se met de la partie, Et. des carquois et traits s'est assortie, Puis de deux traits sur Charles deoocha. E. PA S-QU1ER, Sonnets divers (I1, 919). Assortissable. Qui peut être assorti, — Comme nullement assortissable à antre qu'à soy [Remues. BRANTômE, Cap, estr., Charles Quint. (1, 53). Assortissement Action d'assembler. — En Fassortissement du plus avec le moins beau, vous trouvez beaucoup plus dequoy contenter et vostre esprit et vos yeux. E. PASQ WEB., Lettres, X, 12. Action d'assembler des choses qui se conviennent. — Il se rneit à escrire ceste euvre excellente des Vies, qu'il appelia Paraliet9n, comme qui di-roi t l'accouplement ou assortissement. AMY ni, trad.. des Vies de PLUTARQUE. Aux Lecteurs. — Gest a.ssortissement de paroles et ceste fluidité et douceur est plus malaise à garder en vers. Trad. de GELL1, Discours ; fantastiques de Justin. Tonnelier, Dise. IV, p. 136. — Pour raire une broderie de plusieurs belles fleurs, qu'elle rehaussera par a.pres fort richement d'or et d'argent selon les as-sortissemens con-venables. St FraNçois n SALES3 Amour de Dieu, XI, 16. Rapport, ressemblance. — Repassez par toutes les principales propositions des loix tant de la France que de Rome, et les confrontez les suies aux autres, vous n'y trouverez aucun assortisse-ment. E. PAsQuiER, Lettres, IX, 1. Ce qui est en rapport de convenance. — Je nie suis composé à l'imitation de ces derniers, m'es-tant donné une mais tresse, pour servir d'assor-tissement au demeurant de mes Epigrammes. E. PASQU1 ER, Lettres, VIII, I. Assoste (ri). A condition ( ?). — Et quel tort raitz-je à l'homme, se luy oste Ce qu'aultres foys lui ay baillé assoste De le reprendre, quant mon plaisir seroit' À nc, Poés. franç., X, 80. Assotement. État de celui qui est devenu sot. — Que soubz cest assotement cy On vit les sages de la Grece Prendre Minerve pour cleesse. Di-SOT, Prem ad(en. de J. C. p.91 (G.). Assoter. Tromper b — Or elle, ayant assoté son mari, Pour mieux jouir de son ribaud Landri> Qui du Royaume avoit toute la charge. Folle d'amour, à deux meurdrier3 encharge... De luy percer la gorge d'un poignard. RorisARDi Francia*. L. 1V7 (Il 1,161.). — Nul si fin que femme n'assote. BA-iFe Mimes, L. II (V, 68).4 Assoué. Sot. — sus, Muse, ne tien conte Des propos assottez De ces vieux radotez. Baïf, ALS-seterns, L. I fl.r, 206).

Assotir. Rendre sot, — Elle le sçayt assotyr