Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/522

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
AVERRONQUER
432

et... à l'expulsion et averroncation des tonnerres et orages de vents et de pluyes. PH. DE MARN1K1 Differ. de 1a. Relig„ 1, iv, 2. Journellement en Espagne... vous voyés les enfa.ns trotter par les rues ainsi bardocucullez, pour l'averronea.tion de toutes puissances infernales, et de 1011teA maladies et maledictions. I, Ik iv., 3.

Averronquer, Détourner, empêcher. On eut sans doulite fait processions, et les letanies eussent trotté en campagne, pour averronquer • un si effroia.ble esclandre. PH. DE MA RNI Xt Differ, de la Relig., I, in. 15.

Avers 1, v. Advers.

Avers 2. Détourné. Les .statues des trois Graces s'entretenantes par les mains mutuelles, corne en dansant, a visages destournez, l'une plainement en ace devanciere, l'autre costiere et ia tierce averse et tournant le dos, Atector„ 3 ro, édit. de 153O (G.).

(Fig.). Détourné, éloigné. ....tiers d-e_ Ml. • sont avers des rethoriciens, Rudes et gros, aussi furent les Gethes lnelegans, et tous Barbarns, J, Boucutfr„ Episires famil. du Traverseur, 67.

Aversaire v. Adversaire.

Aversatif. Adversatif. Les aucunes [conjonctions] sont aversatives, come mais, toutefois, Meigret, Gram.. fr., 178 (Delboulle, Notes lexical..).

Aversion. Détournement. Il ne faut aussi craindre faire aversion du sang vers les parties nobles. AMBR. PAa IX) 10.

(Terme de rhétorique). Apostrophe ou. Aversion est une maniere d'interruption, quand nous détournons notre propos d'un personnage ou autre chose à un autre, ANT, FOU QU EIAN, Rhetorique françoiee, 45.

Aversité. Adversité. Noble dame, te Roy des Cieulx Vous préserve d'avercité. GRIN R Et St Loys, L. II (II, 51). Mon chef et patron saint Denis. Preserve moy d'asereitez Et les villes et les citez De mon bon royaulme de France. I. ib., L. VIII II, 273). Une grande aver-sité qui survient à l'improveu... est intoierable. Am-yor, Hist. ./Ethiop., L. H, 26 ri], VOUS vous estes monstrez passionnez de nos tre trial, et grie-vement diesplaisants de noz partienlieres aver-sitez. Id., ib., L. X, 115 vo, Quel triste signe à ma nativité Me desastra de tant d'aversite Baïf, Amours de Maine, L I (I, 118). Ains

guerdcFnnez ma fiere aversité Et mes travaux. O. DE MA_CNY, les Amours,. p. 165. -Ainsicou-vrant son duel ! couvertement selon l'aversité du temps, contemploit le pauvre vieil Chevalier. • Compte du Mande adventureux, 50 (II, 133). Mes aversitez, ores que peu me plaisent, me servent neantmoins de leçon. P. SAMAT, trad. d'Hi-RoDOTE, I, 207. Les aversitez... font trouver la vie non courte, mais longue. Id., ib., VII, 46. Ainsi Latone enceinte en tant d'aversitez Erra parmi le monde. DEs MASURES, Œuiv. poet. (1557), Epistre. Contre l'adversité se prouve l'homme fort. MAtrnic2 Sctvg, Microcosme, L. I, p. 17. Mais je t'en pry ma soeur... En ton aversité que je te soy compaigne. Baïf, Antigone, III, 2.Toutes aversitez Soyent mises en oubly. ID„ Passetemps, L. V (IV, 431). Le bon-eur chassera la triste aversité. ID„ Pnernes, L. I 34). 0 triste que je suis, o grande aversité. Mmes DES ROCHES, Sonnets', p. 44.

Avertin. Trouble d'esprit, caprice. Si Dieu ne l'avait deffendu, Et je fusse en mon advertin,


Marot, Epistres, 44. Bien souvent, pour en avoir passetemps, on luy attiltroit des salueurs qui luy faisoyent de grandes reverenees et barre-taules pour veoir un peu cest asne en son avertin faire ses gambades. DES 131E11,5, NOUV. Réer., 27. La maniere de faire taire et dancer les femmes, lors que leur avertiri les prend. Id. ib, 115 (titre). Depuis que fuz és ans d'adolescence, Un avertin faict souvent offense. J. Bouchet, Epistres Morales du Traverseur. I, 14. Mais jr ! lairrai en paix ta folie excusable Pour venir à parler de celle des taquins, Lesquels ont le cerveau si groufflant d'avertins Qu'à pene l'Anticipe, avec sa droguerie, Poumon elle suffire guarir Leur folie. Fa. HA B EUT, trad. d'HORACE, SailireS. II, 3 (Paraphrase. Quelquefois, quand mon avertin Me prend, je fais de la dia blesse. Ane. Poés. franç., I, 107. Voila Madame en venaison... Jalouse, fascheuse, et su-gette A son avertin, qui soudain Se met en son aigre levain Pour crier apres moy trois heures. 111 Belleau, la Reconnue, 1, 1, Par-bieu, c'est quelque mauvais vent Qui l'a fra.ppee ce matin. Fa mise en son avertir'. Id., ib., Il, 4. Sans plus je crains l'aigre colere Et l'avertin de vostre mere. In., ib.„ IV, 6. Ou tu es Poete, Ou bien tu as de l'avertin. Tous sommes fouis. 0 fouis j'ordonne Que le grand au petit pardonne, Car chacun ha son ver coquin. Baïf, Mimes, L. I Dans un esprit chagrin la Manie se met, L'A.vertin. se transforme au mal de Mahu-met, La mauvaise habitude en froide Hydropisie, Et la morne stupeur se sait Paralyse. Du BAa TAS, 2e Semaine. ler Jour, les Furies, p. 119. Si toy qui sçais les avertins, les quintes. Les traistres coeurs, vengeances, passions. Qu'en va couvrant sous tant de fictions. VAUQUELIN DE FRESNA.YEi Satyres franç., L. H, à du Perron.

Caprice du poète, inspiration poétique. — Patron, oy la prouesse D'Alexandre le grand, Et d'Achilles de Grece, De France et son Roland. Puis que nostre musique Est à 8011 avertir', Oy la voix Angelique Et le son argentin. Forcadel, Œuv poét., p. 60.

Eschauffer l'avertin. Donner de l'excitation. Gens sa.phirez qu'un dint de verre esveille, Aus-quelz le boire eschauffe l'avertir], COLIN BucHER0 Poesies, 186.

On a appelé l'avertin humeur de sainct Aver tin. Si par malheur une mouche luy eut picqué la cime de son Parnase Pontifical, ou Que l'humeur de sainct Avertin luy eut embrouillé les registres de son beatissime cerveau. PH. DE MARNIX, Differ. de la Relig., I. iv, 8.

Avertin. Tournis, maladie des bêtes à laine. La Brebis craint la rogne et le morne Avertain L'Esquinance et la rage accablent le Mastin. Du BArirAs, 2e Semaine, ler Jour, les Furies, P. 120.

Avertiner, Troubler, égarer. Je te salue, Berecynthienne... Conserve rnoy d'erreur et de mechef Ta fureur puisse avertiner le chef De mes haineux, gardant saine ma teste. RorasAnD, Poemes, L. I. le Pin (V, 105).

Avertineux (adj. et subst.). Atteint de Paver tin, ayant l'esprit, troublé, capricieux. Quand on a dict que S. Acaire guarissoit les acariastres, je ne doute point qu'on n'ait regardé à l'origine de son nom. Autant en est-il de S. Avertin qui guarit, es avertineux, cousins germains des aca-riastres. Pour le moins on dit que S. Avertin guarit tous maux de teste, desquels nous sçavons Je plus grand estre en ceux qu'on appelle averti lieux. H. ESTIENNE, Apol. pour lier., ch. 38 (IL 312). Mulet. Auvergnat, puissant, basté,