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préface

tiques en 1547, les Baliverneries d’Eutrapel en 1549 et les Contes d’Eutrapel en 1585. Comment, savoir à quelle époque chacun des contes a été composé, quelles corrections le texte a subies, et quand ? Des incertitudes analogues se rencontrent au sujet d’Étienne Pasquier, de Vauquelin de la Fresnaye, d’Agrippa d’Aubigné et de beaucoup d’autres. Quand je n’ai pu savoir exactement la vérité, j’ai cherché, du moins, à m’approcher le plus possible de la vraisemblance.

On trouvera plus loin la liste des éditions que j’ai suivies. J’ai eu recours de préférence, entre les éditions sûres, a celles qui sont assez répandues pour que l’on puisse facilement s’y reporter. Le plus souvent je donne la référence d’une façon telle que la phrase citée puisse être trouvée même dans une autre édition pour Rabelais, par exemple, le livre et le chapitre ; pour les comédies de Larivey, l’acte et la scène. Dans certains cas, j’ai cru nécessaire d’être plus précis et d’indiquer la page de mon édition, comme pour Montaigne, qui a quelques chapitres si longs, ou pour les deux Dialogues du Langage françois italianisé, dont chacun remplit un volume. — Pour les traductions d’auteurs anciens, on trouvera souvent des indications de chapitres qui n’existent pas dans le texte du traducteur ce sont les divisions adoptées dans les éditions modernes. D’autre part, la division en chapitres, chez certains traducteurs, ne correspond pas exactement à celle que l’on suit aujourd’hui. J’ai cru devoir cependant la conserver.

J’ai toujours donné exactement le texte de l’édition que je suivais, et je n’en ai jamais modifié l’orthographe, si étrange et contradictoire qu’elle puisse être souvent. Mais je ne me suis pas cru obligé de respecter les fautes d’impression évidentes. Je me suis permis de faire les corrections qui s’imposaient avec certitude. Je l’ai fait très rarement d’ailleurs, car j’ai évité le plus possible de citer comme exemples des phrases où il est indispensable de prendre cette liberté. Je n’ai pas admis certains mots que je n’avais trouvés qu’une fois, et qui étaient manifestement le résultat d’une faute d’impression. Souvent la comparaison avec d’autres éditions m’a permis de constater que mes soupçons étaient fondés et que je n’avais pas à tenir compte du mot douteux.

Il aurait été assez tentant de réunir dans un même article toutes les différentes formes d’un même mot. Je l’ai fait chaque fois que les différences étaient purement orthographiques. Mais je m’en suis abstenu quand les différences étaient plus profondes, comme pour eschelle et escale, escheler et escaler, car j’aurais réuni des mots qui ne sont pas de la même langue. J’ai séparé rochet et roquet, qui ne sont pas du même dialecte. Je n’ai pas osé même confondre annombrer et ennombrer, amonceler et emmonceler, quoique la différence de préfixe ne soit probablement qu’apparente et n’existe pas pour l’oreille.

Lorsque des mots se présentent avec des orthographes différentes, j’ai été très souvent embarrassé pour savoir laquelle choisir comme titre de l’article accommencer ou acommencer, admonnester ou amonnester, dedain ou desdain ? Adopter une règle immuable m’aurait amené à des conséquences absurdes il aurait fallu attribuer à tel ou tel mot, comme orthographe normale, une graphie qu’il n’a pas une fois sur vingt. J’ai cherché avant tout à faciliter les recherches, à économiser le temps. J’ai choisi, comme tête d’article, la forme la plus habituelle, celle que généralement l’on pensera d’abord à chercher. Mais toutes les autres formes figurent à leur ordre alphabétique avec un renvoi à la forme adoptée.

La liste des livres que j’ai lus est, assez longue. Celle des livres que j’aurais voulu lire et que je n’ai pas lus serait plus longue encore. Je crois pourtant que ce travail pourra