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CHEVALOT
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Bereau, Ravissement d’Hyllas, p. 142. — Aupres du tombeau creux, Ou git Hector chevalier grand et preux. Des Masures, Eneide, V, p. 229. — Turnus armé, le chevalier vaillant, Aux armes va ses hommes éveillant. id., ib., IX, p. 466. — Et le Pirame fier dans Neptune descharge Maint brave chevalier, maint casque, mainte targe. Du Bartas, Judith, V, p. 405. — Le Chevalier Enee a pour sa pieté Une belle louange à jamais merité. Am. Jamyn, Œuv. Poet., L. I, 34 vo. — Ce chevalier [Polynice] pensa que le fer sanguinaire De sa lance eust plongé dans l’aine de son frere. R. Garnier, Antigone, 1100. — Qui voudroit te blasmer, chevalier sans reproche, Dessous un front d'acier auroit un cœur de roche. Montchrestien, Hector, III, p. 33.

Le titre de chevalier errant se trouve aussi appliqué à des personnages mythologiques. — Son filz [de Laomédon] Tithonus sen alla chercher aventure comme chevalier errant, poursuivant les armes jusques aux Indes. Lemaire de Belges, Illustr., I, 18. — Ilz [Thésée et Pirithoüs] cherchoient voulentiers hautes et difficiles aventures, ensemble, comme preux chevaliers errans. id., ib., II, 2.

Chevalier d’armes, même sens que chevalier. — Un aultre jour se exerceoit à la hasche. Laquelle tant bien coulloyt, tant verdement de tous pics reserroyt… qu’il feut passé chevalier d’armes en campaigne et en tous essays. Rabelais, I, 23.

Chevailler d’honneur. — Lequel avoit esté chevailler d’honneur de la reyne Anne. Brantôme, des Dames, part. II (IX, 640).

Chevalier. Soldat. — Caesar… donna… a chascun chevalier cinq milles dragmes : et a chascun decurion deux fois autant. Michel de Tours, trad. de Suétone, I, 17 ro. — Les chevaliers de Caesar… en le suyvant en son curre doré… chantoient que Caesar avoit les Gaulles suppeditez et Nycomedes Caesar. id., ib., 23 ro. — Comme il appert… par deux vers que disoient les chevaliers en son triumphe Gallicque. id., ib., 23 vo. — Caesar neut pas loisir de concionner à ses chevaliers pour lincursion subite des ennemys. id., ib., 25 vo. — Il ne denonceoit les temps des batailles, ne les lieux et passages : mais faisoit tousjours ses chevaliers estre tous prestz et appareillez pour les mener subitement la ou il luy plaisoit. id., ib., 29 vo. — Caesar [prit] la commission de ramener les anciens chevaliers par leurs legions en Italie leur distribuant les champs veterains et municipaulx. id., ib., II, 49 ro. — Les centurions et decurions qui delaissoient les stations bellicqueuses punit par peine capitalle comme simples chevaliers sans ordre nommez gregaires. id., ib., 55 ro.

(Jeu de mots). Passer chevalier. Jeter par terre. — Il gambadoit, il saultoit… au moyen de quoy S. Chelault, qui n’estoit pas des plus habiles escuyers du monde, à tous les coups estoit passé chevalier dessus cest asne. Des Périers, Nouv. Récr., 27.

Chevalier de l’ardente espée. — Ainsi sera pipé Monsieur le jeune homme qui pensera incontinent estre quelque autre Adonis, ou pour le moins un second Chevalier de l’ardente épee, d’avoir fait un si grand coup que d’entrer en la faveur et s’insinuer en la grace de cette gentille Madame. J. Tahureau, 1er Dial. du Democritic, p. 18.

Chevalier de la petite espée. Coupeur de bourses. — L’un en titre d’office exerçoit un berlan, L’autre estoit des suivants de Madame Lipee, Et l’autre chevalier de la petite espee. Regnier, Sat. 10.

Chevalier de la fleur de lys. — Manasses… prit un des chevaliers de la fleur de lys, i. des quinze vingts, et le pria de dire un salut à son intention : pour ce faire il lui mit un beau jetton au creux de la main. Beroalde de Verville, le Moyen de parvenir, Sof Passuc (II, 23).

(Fém.). Chevaliere. Celle qui va à cheval. — Adonc sur ton haineux dos Chevalliere, sans repos Je courrai portée d’erre. Luc de la Porte, trad. d’Horace, Epodes, 17.

Fortune chevalière (Fortuna equestris). Fortune protectrice des chevaliers romains. — On eut devotion de regarder en quel temple seroit colloqué le don qui par les Chevaliers Romains avoit esté voué à la Fortune Chevaliere pour le salut et santé de l’Imperatrix. Ét. de la Planche, trad. des Cinq prem. Liv. des Annales de Tacite, L. III, p. 128.

Chevalière, avec un sens correspondant à celui de chevalier pour le moyen âge. — Maintes belles escarmouches se dressoient chascun jour, ou se trouvoient ordinairement les chevalieres de la Royne Calafie. Amadis, V, 52. — C’est moi seulement Qui cet honneur merite dignement, Qui ne suis homme, ains brave chevaliere, Portant le nom l’Amazone guerriere. P. de Brach, Meslanges, 210 ro.

(Adjectif). — Ceste belle et chevaliere rencontre. Cl. Fauchet, Origines des Chevaliers, à Gilles de Souvré.

Chevaleresse. Femme d’un chevalier (au sens du moyen âge). — Et moy, qui suis chevaleresse, Je souhaitte au vert boscage Au cerf chasser limiers en lesse, A mon mary hardy courage. Anc. Poés. franç., III, 147. — Les baronnesses et chevalleresses, et autres dames de grand rang et de riche estoffe. Brantôme, des Dames, part. II (IX, 354).

Chevalin (adj.). Relatif au cheval. — Fontaine chevaline. La fontaine d’Hippocrène. — Adieu, Parnasse, adieu fontaine chevaline. Passerat, Contre Phœbus, I, 79.

Orges chevalins. — Des Orges, il y en a et de l’Automne et du Printemps. Ceux de l’Automne se sement en terre grasse… Ce sont ceux qu’on apelle Chevalins, pour estre leur herbe tresbonne pour purger et engraisser les chevaux à la primevere. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., II, 4.

(Subst.). Chevaline. Race chevaline. — Le naturel de la chevaline et de la muletaille est qu’estans bien traictees au soir, et repaissans à la disnee, d’emploier le reste du jour au labourage. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., II, 2.

Prêle, sorte d’herbe. — Les herbes aussi qui portent leurs graines en gousses sont fort fascheuses aux faucheurs ; aussi est la chevaline ou prelle, car elJe est aspre comme un poil de cheval. Du PINET, trad. de PLINE, XXVIII, 28 (G.).

Chevaller, Chevalleresse, Chevallet, v. Chevaler, Chevalier, Chevalet.

Chevalliere, v. Chevalier.

Chevallin. Petit cheval. — Polygame… ayant à toute peine monté sur sa mulle, et Eutrapel sur son petit chevallin… prindrent chemin tout le long de la prarie. Du FAIL, Baliverneries d’Eutrapel, p. 44.

Chevalon (à). A cheval. — Le premier a qui il sera commandé se mettra a chevalon sur la vergue. MARC LESCARBOTH, ist. de la Noue,. France, II, 505 (G., Compl.). — A chevalon sur le travers de la croix du clocher de l’église Nostre Dame dudit lieu. id., ib.

Chevalot. Petit cheval. — Quand il est ques-