Brantôme, des Dames, part. 1, Catherine de Medicis (VII, 378). — [Une dame] ayant esté bonne compaigne en son premier temps, et se jettant fort sur l’aage, se mit à servir Dieu en jusnes et oraisons. id., ib., part. II (IX, 708).
Companage, mot du Languedoc. Ce que l’on met sur la table outre le pain et le vin. — La matiere et metal convenable pour estre en sang transmué est baillée par nature : Pain et vin. En ces deux sont comprinses toutes especes des alimens. Et de ce est dict le companage en langue goth. RABELAIS, III, 4. — Companage. Mot bien. composé qui signifie ce que le latin disèt opsonium, c’est à dire tout ce qu’on met sur la table, fors le pain et le vin. PELETIER nu MANS, Art Poetique, 1555, p. 39 (Sainéan, Rev. du X V Je siècle VII, 199). — Et de ce pain acoup remplissant non content, De companage encor l’apitancer pretent. MAURICÉ ScÈVE, Microcosme, L. Il, p. 40.
Companie, v. Compagnie.
Compar. Égal. — Si je vous partz mon sçavoir et despars, A vous expars et n’ay aulcuns compars. Sotties, II, 45. — Cf. Compare.
Comparablement. Clairement (?). — Des vices generallement Avons aucun petit touché, Et monstré comparablement Que soy fier totallement Mieulx vault en vertu qu’en peché. J. BouCHET, Regnars travers., 55 c (G., Compl.).
Comparager. Comparer. — Si nous suffit assez de ce que j’ay declaré du dict Roy Charles et de son Regne, pour monstrer… qu’il n’est pas à comparaiger au Regne present. SEYSSEL, Hist. de Louys XII, p. 125. — Et si ne la comparaige pas à petite chose, quand je la compare a la merchandise. LA URE NT V ALLE, Prologue de la trad. de Thucydide de Cl. de Seyssel. — Plus beau que fort ce lieu je puis juger. Parquoy le veulx non pas comparager A Ilion, non à Troye la grande, Mais bien au val tapissé de lavande Où s’endormit Paris, jeune berger. MAROT, Rondeaux, 36. — . Comparageons un homme riche et avaricieux à un fort pauvre potier, et verrons qui proffitera plus. B. DE LAG RISE, trad. de GuEVARA, l’Orloge des Princes, L. III, ch. 24. — 0 misere et fragile nature humaine, laquelle prinse par soy vault peu, et comparagée à aultre chose vault moins. In., ib., L. III, ch. 32. — L’autheur… comparage la misere des hommes avec la liberté des bestes. In., ib., L. III, ch. 33 (titre). — En comparageant la justice de la Loy avec nostre vice. CALVIN, Instit., III, p. 115. — Les doctrines controuvées sont à comparager au boys, au chaume et au foin, d’autant que comme boys, chaume et foin elles sont bruslées par le feu et reduictes à neant. In., ib., V, p. 352. — Il les comparage comme choses contraires. In., ib., VI, p. 355. — .. Entre lesquels j’ay veu Rhesus leur Roy Et ses coursiers merveilleux et puissans En grand blancheur la neige surpassans, Lesquels on peult aux vents comparager, Tant ils sont prompts quand il faut desloger. SALEL1, liade, X, j87 vo. — S’il estoit de ce sexe, il n’est nulle beauté Qu’on peut comparager à sa divinité. RIVAUDEAUC, omplainctes, 3.
Faire une comparaison. — Ne t’esmerveille pas si voulant comparager j’ay… usé d’un plus haut exemplaire en ma harangue. F. BRETIN, trad. de LUCIEN, Sur les Images, 19.
Se comparager. Se comparer. — Un chascun de nous s’arreste à se comparager avec les hommes. CALVINI, nstit., VI, p. 365. — Et aussi n’entreprenje au langage estranger A ce prince tragic de me comparager. R1vAUDEAUà, Janne de Foix, p. 40.
Faire à comparager. Être comparable. — Si l’on veut parler du grand Turc, certainement sa puissance ne faict à comparaiger à celle de nostre Roy. SEYSSELH, ist. de Louys XII, p. 148. — Et ne faict point ce que Pompee et les amys de Cassius et de Brutus… feirent depuis à comparag.er à ce qui avoit esté faict devant. In., trad. d’APPIEN, Guerres Civiles, L. IV, ch. 17.
Comparaison 1. A comparaison. En comparaison. — Il menoit une vie qui estoit bien dure et champestre, à comparaison de la civilité et elegance de ceux qui vivoyent dedans les villes. AMYOT, Marius, 3. — Combien… que leur nombre fust petit à comparaison de leurs adversaires. REGNIERD E LA PLANCHEH, ist. de l’Estat de France, II, 80. — Ce n’estet rien toutesfois à comparaison de ce qui est maintenant. H. EstieNNE, Dial. du lang. franç. ital., II, 36. Aura-on jamais assez dit de quel prix est un amy, à comparaison de ces liaisons civiles? MONTAIGNE, II, 8 (II, 89). — Ses Georgiques, que j’estime le plus accomply ouvrage de la poesie : à comparaison duquel on peut reconnoistre aysément qu’il y a des endroicts de l’lEneide ausquels l’autheur eust donné encore quelque tour de pigne s’il en eust eu loisir. In., II, 10 (II, 111). — Je sçaurois volontiers s’il y a au monde quelque homme qui, pour parfait qu’il soit, se puisse dire sçavant à comparaison de Dieu. Du VAIR, Medit. sur Job, ch. 22, p. 122.
A la comparaison, même sens. — Ce que je treuve excusable du mien, ce n’est pas de soy età la verité : mais c’est à la comparaison d’autres choses pires, ausquelles je voy qu’on donne credit. MONTAIGNE, II, 17 (111, 25).
Comparaison 2. Action de paraître, de se mon ·trer. — Il [le roi] peult trop plus de bien faire… que ne font ses lieutenans ou commis, ou officiers, mesmement esaffairesetmatieres qui requierent… comparaison personnelle. BUDÉ, Instit. du Prince, édit. J. Foucher, ch. 21.
Comparation. Comparaison. — Pour corroborer ma comparation, je dis que elle en son habit de dueil… avecques sa maison et famille de mesmes, ne ressemblent autre chose sinon proprement un temple de la Deesse Vesta. LEMAIRE DE BELGES, la Couronne Margaritique (IV, 107). — · Par confidence dun trop ample rapport qui fait leur ha esté de ma petitesse, elles se sont accordees à mettre en hazart la comparation de leurs divines formes et speciositez. In., lllustr., I, 33. — Il neut pas le sens de la reduire en comparation à lextreme f ormosité et souveraine excellence spirituelle des deux autres Deesses : ainçois sarresta du tout à contempler la beauté corporelle de Venus. In., ib. —. Tu donques, sacree. majesté Reginale (en laquelle toutes ces demonstrations deïfiques conviennent, par comparation telle que Ion peult faire des choses terrestres aux celestes) merites icy à bon droit obtenir le lieu de la Deesse Juno. In., ib., L. III, Prologue. — Convient ceste exornation avec comparation… mais ilz different pource que comparaison se faict entre choses de diverses especes. P. FABRI, l’Art de Rhetorique, L. 1, p. 184. — Les hommes de Ninive condampneront le peuple des Juifs, non pas par puissance, mais par comparation de correction de vie. Prem. vol. des exp. des Ep. et Ev. de Kar., 82 r0 (G., Compl.). — Par icelle comparation je veulx dire que le train des princes doit estre qu’ils soyent affables. B. DE LA GRISE, trad. de GuEv ARA, l’Orloge des Princes, L. I, ch. 39. — Vous n’estes grand par consummation, Mais seulement
