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Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome2.djvu/530

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CONTREROLLE
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contrerolleuse generalle de tout ce qui est au dehors et au dedans de la voute celeste. Montaigne, II, 12 (II, 298).

Contrerolle, v. Contrerole.

Contrerollement. Critique, blâme. — Je sçai que je m’attireray des contrerollemens sur moy, mais je ne m’en soucie pas ; car qui fit jamais bien sans cela? St FRANÇOISD E SALES, L ettres, 599 (XIV, 807).

Contreroller, v. Contreroler.

Contrerolleur. Contrôleur. — Ilz leur donnerent… un mors qui fut la puissance et l’authorité des Ephores, qui vault autant à dire comme Contrerolleurs. AMYOTL, y curgue, 7. — Antiochus estant l’un des contrerolleurs de Sparte, que Ion appelle Ephores. ID., Dicts des anc. Roys et Cap., Antiochus. — Il y a opposition de la part de deux autres contrerolleurs des guerres. MONLUC, Lettres, 44 (IV, 105). — Je luy envoyay Martineau, contrerolleur à present des guerres. ID., Commentaires, L. VI (Ill, 87). — L’on voit des commissaires et contrerolleurs des guerres casser bien souva.nt à la monstre aucuns soldatz et gensd'armes qui valent bien les passéz. BRANTÔME, Ca, p. franç., le roy Charles IX (V, 295).

Surveillant, juge, critique. — Comme sil eust esté un contrerolleur de tout le moride, il. dict quil ny avoit point dhomme scavant par deca. CALVIN, Lettres, 897 (XI, 400). — Ilz n’ont point pensé d’avoir jamais un contrerolleur qui osast ouvrir la bouche pour remonstrer leur impudence. ID.,. Traicté des Reliques {VI, 448). — Que ces contrerolleurs se monstrent un peu, et, puis qμ'ils se baignent à rejecter des coeurs humains toute reverence de l’Escriture, qu’ils se bandent hardiment pour maintenir leur querelle. ID., ln — . stît. (1560)·, 1, VIII, 10. — Il est nommé autheur de toutes les choses que ces contrerolleurs icy disent advenir par sa permission oysive. ID., ib., 1, XVIII, 8. — Cela vaut autant comme si les prestres_ se faisoyent contrerolleurs de Dieu, pour s’opposer à sa parolle. ID., ib., III, 1 v~ 28. — Et comme je ne suis contrerolleur des melancholies, des songes ny des fantaisies de mes calomniateurs, ils ne deveroient non plus l’estre des miennes. RONSARDR, e sponce aux Predicans, édit. de 1568 (VI, 487). — Mon jaloux pensement se faict contrerolleur Des plaisirs de l’autruy. BoYsSIÈREs, Prem. OEuP., 58 vº. — Ausquels je joindrois volontiers, si j’osois, un tas de gens, interpretes et contrerolleurs ordinaires des dessains de Dieu, faisant estat de trouver les causes de chasque accident. MoNTAIGNEI,, 81 (I, 272). — Presentez vous tousjours en l’imagination Caton, Phocion et Aristides… et establissez les contrerolleurs de toutes vos intentions. ID., I, 88 (1, 815). — Ils ne pouvoient juger quel humeur maistrisoit ce contreroolleur. GuILL. BoucHET, 848 Seree (V, 52).

Contrerolleux, v. Contreroleux.

Contreroole, Contreroolleur, v. Contrerole, Contrerolleur.

Contrerouler 1. Rouler. — Ja desja du povre amant… S’étendent negligemmen. t Les braz sans aucune force ; Or entre les eaux coulant, Or dessus contreroulant. TAHUREAUO, d es, 4.

Contrerouler 2, v. Contreroler.

Contreruse. Ruse opposée à une autre. Tout ainsi qu’elles par faintes caresses sçavent allecher et attraire beaucoup de gens à soy, aussi par contre-ruse en treuvent beaucoup d’autres de bon esprit qui leur rendent bille pareille, et, ayans impetré sur elles ce qu’ils demandent, les submettent à l’ignominie de tout le monde. E. PASQUIER, Monophile, L. II (Il, 779). Quand ils tournerent leurs robbes·, descouvrant par plusieurs demonstrations l’animosité qu’ils avoient conceue à ma ruine, je leur jouay de contre-ruse. ID., Pour-parler d’Alexandre (1, 1061). — Ce que le Connestable recognoissant, usa d’une contreruze. ID., Recherches, VI,_ 12.

Contre-ruser qqn. Déjouer sa ruse par une autre. — L’Empereur fut conseillé par Henry, Duc tres-sage, de contre-ruser le Frizon : et faisant bon visage à ses ambassadeurs, les renvoyer avec une responce ambiguë. FAUCHETA, ntiquitez, X, 17.

Contreruze, v. Contre-ruse.

Contresaison (à). Hors de saison. — Le Ciel, au lieu de pluyes primeroges pour enfler les bleds, les versoit regret et à contresaison. AUBIGNÉ, Medit. sur le Ps. 183 (Il, 127).

Contre-sanglon. Contre-sangle. — Dans ces pastez, — aux uns il y a voit des vieilles pièces. de vieux mors de brides, aux autres. de vieilles sangles, aux autres de vieux contre-sanglons. BRANTÔMCEa, p. estr., le. mareschal d’Estrozze (Il, 250).

Contrescarpe, cité comme emprunt à l’italien. — Quant aux mots dont on use es fortifications, vous avez Scarpe et Contrescarpe. H~ EsTIENNED, ial. du l,ang. franç. ital., 1, 845. — On n’aura pas grand besoin de faire venir d’Italie Scarpe et Contrescarpe~ ID., Precellence, p. 851.

Contrescarre, v. Contrecarre.

Contreschange. Échange [de marchandises]. — Et le nocher encor n’alloit en contréchange Achepter du brezil en quelque terre estrange. O. DE MAGNYle, s Oà, es, Il, 240.

Changement. — Aprés avoir mis quelques discours des bonnes lettres sur le mestier, il ne sera hors de propos si pour contr'eschange je donne icy lieu aux armes. E. PAsQUIJ~RR, echerches, VI, 18.

Ce qu’on reçoit en échange de qqch. — Dieu, par sa bonté, nous rende dignes de. l’office auquel il nous appelle. Je ne suis jamais a l’autel que je ne l’en supplie, et nommement pour vous, Monsieur, de qui je me prometz un riche contreschange. St FRANÇOIDSE SALESL, ettres, 227 (XII, 297).

En contr’eschange. En échange. — Chacun des combat tans… abbandonnoit genereusement sa vie pour acquerir gloire et honneur en contr’eschange. AMYOTtr, ad. de DIODOREX, V, 28. — Ce n’est du jourdhuy seulement Qu’à ma Muse donnez louange, Qui vous donra en contr’échange Un translat fait nouvellement. CH. FONTAINE (1557), Epigr., p. 55.

Au lieu. — Et leur disoit qu’il ne falloit pas qu’ils pleurassent sur le poinct de la voir bienheureuse en contr’eschange de tant de malheurs qu’elle avoit eu. BRANTÔME, à ces Dames, part. 1, Dise. 8, la Reyne d’Escosse (Vil, 428).

En retour. — Nous devons aider nostre Roy de nos biens selon les occurrences de ses affaires : mais en contre-eschange, il nous est debiteur de la justice, et nous la doit administrer. E. PASQUIER, Lettres, VI, 2.

Par représailles. — Ayant le gage de tant d’honnestes hommes, vous pensiez qu’on n’eust osé faire mourir cest assassin, sur la menace qu’eussiez faicte de faire mourir en contreschange