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Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome2.djvu/765

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DEFENDEUR
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pecune. lb., VIII, 230. — Si les princes viennent tyrans pour avoir deffaulte de biens, non moins viennent à estre vicieux pour le trop qui leur surhabonde. B. DE LA GRISE, trad. de GUEVARA, l’Orloge des Princes, I, 14. — En ma maison n’auras deffaulte de ce qui y sera. In., ib., I, 40. Tu dis que icelle terre est treshabondante, et qu’entre au\l’es choses il y ha beaucoup de bois, dequoy il y ha grande deffaulte icy en Rom1ne. In., ib., Il, 24. — Autre… par deffaulte de bien parler et estre eloquent, se fait le premier abbatu et le plus vil de tous les autres. In., ib.~ II, 25. Il reffraignit et modera le peuple se complaignant de la povreté, calamité, cherté et deffaulte du vin qui estoit à Romme. MICHEL n E TouRs, trad. de SUÉTONEI, I, 66 ro. — Nous… par deffaulte de chef, demourons icy inutiles. G. DE SELVE, Hzâet Vies de PLUTARQUEC, amille, 22 ro. — Je recongnoy ma faulte Quand en jeunesse ou il m’estoit fort propre Me marier, de femme ay eu deffaulte, Et je l’ay prinse au terru~s quel' m’est impropre. HAUDENT, Apologues d’ËsoPE, II, 86. — Il est de necessité qu’en cedict territoire y ayt disette et defaulte desdictes bestes. J. LE BLo ND, trad. de TH. MoRus, l’Isle d’Utopie, L. 1, 13 v0. — Il pensoit avoir si bien pourveu qu’il ni auroit deffaulte de pecune. In., ib., 27 ro.— Nulle famile champestre n’a deffaulte de vivres. In., ib., L. II, 50 vo.

Par defaute de. Faute de. — En guerre sont mors telz… Par deffaulte de croire en maint passage Ung Dieu, ung Roy, une Foy, une Loy. GRINGOREl, e s Folles Entreprises (1, 34). — Et tous les jours Dieu coursons, offensons Par deffaulte de dire verité. In., ib. (1, 55). — Car vous pouvez penser que ce n’est par defaute De pouvoir ma nature, orgueilleuse ni haute, Courtois accommoder avecques un chacun. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Satyres franç., L. 1, à M. de Saintemarthe.

Defaute de. Manquement à. — Autrement nous demeurons tousjours en branle et en doute… non ja par aucune defaute de la premiere regle, mays par l’erreur et faute de la proposition et application d’icelle. St FRANÇOISD E SALES, l es Controverses, part. II, Avant-propos.

Defavoriser, v. Desfavoriser.

Defeces, terme de vénerie. — Quand il aura assez de gens a son ad vis, et aura aussi les levriers, il doit mettre toute la gent autour du buisson, fors que devant les levriers, au plus pres qu’il pourra l’un de l’autre, les gens qu’il aura, et cela appelle on defeces, l’autre deça, l’autre de là, toutes assemblées; les unes gens viennent les uns contre les autres afin qu’il soit plus fort. Du FouILLoux, Venerie, fo 105 (La Curne).

Defecteur. Celui qui manque à sa promesse. — Et exhorta son exercite de bien besongner contre les defecteurs qui luy avoient failly de promesse. BouRGOING, Bat. Jud., V, 30, édit. de 1530 (G.}.

Defectif. Méchant. — A ceste cause ont les loups deffectifz Lors aux brebis delivré leurs petitz. HAUDENT, Apologues d’EsoPE, I, 149. — Si me navrer tu avois eu pensée, Mars defectif, au moins pouvoit ton dart M’avoir non au cueur offencée, Et en moins precieuse part. JEAN Doublet, Elegies, 22.

Defectueux. Defeetueux de. Manquant de, privé de. — Et congnoissant le prince vertueulx, Estre ne doibt de gens deff ectueulx Qui luy pourront servir et honneur faire. MICHEL d’AMBOISE le Babilon, 70 ro. — Donnez riviere aux palpebres piteuses De mes deux yeulx deaue deffectueuses A celle fin que pleure ma maistresse. In., Complainctes, 131 vo.— Il napartient a homme vertueux De fermeté estre deffectueulx. In., ib., 136 r º. — Ce discours est defectueux de toutes les raisons et argumens que la vertu deduit et allegue pour elle. AMYOT, de la Fortune des Romains. (Note d’Amyot.) Defectueux. Elliptique. — Je laisse la ces parleurs heteroclites, et vien à un autre exemple de ces locutions defectueuses. Nous disons ordinairement : Habillé à la françoise, à l’angloise, à l’italienne, à l’espagnole, à l’allemande, à la grecque, à la turquesque; au lieu de dire : Habillé à la façon françoise, ou à la mode françoise, ou à la coustume françoise, et ainsi des autres. H. ESTIENNE, Conformité, L. l, p. 61.

Qui fait défection. — Voyant donc, en mesme temps, les Suisses défectueux, le reste divisé, il prit tout d’un coup l’occasion des affaires et celles du logis d’Auneau. AUBIGNÉH, ist. Unie,,., X I, 20. — Mais sur tout eut soin de cercher celles où commandoit le comte de Kildare, lrlandois, pource qu’il estoit défectueux à son païs. In., ib., XIV, 28.

Defedation. Maladie de la peau. — Taches et defcdations de cuyr. TAGAULTJ, n st. chir., p. 16,. édit. de 1549 (G.). — Ceux… qui ont des scames et defedations de cuir estant sec et aride. AMBR. PARÉ, XVI, 8. — Ils [les lépreux] ont morphea et defedation universelle de leur peau. In., XXII, 10. — Defedations du cuir, dartres, morphées, galles. In., XXV, 42. — Ils sont fort requis és affections du cuir, galles, gratelles, prurit, morphécs, et autres telles defedations du cuir. In., ib. — Il soustenoit… que l’enfant estant au ventre de la mere peut estre subject à morphee et defedation de peau, comme il est en estant dehors. GuILL. BoucHET, 228 Seree (Ill, 283). — Comment seroit-il possible que ces marques… se peussent faire… de quelque· defedation de peau, et de quelque maladie qui leur survient estant au ventre de leur mere? In., ib. (III, 284). — Defedation de la peau. JOUBERT, Err. pop., I, 11, 3 (G.).

Defencier. Défenseur. — Abandonner la ville et ses tresors aux def en ci ers d’icelle. No G UIE a, Hist. Tolos., III, 13, édit. d"e 1556 (G., Defensier).

Defendeur. Défenseur, protecteur. — Esdits six premiers jours du pas [d’armes], il y avoit dixhuit deffendeurs, contre cent et huit assaillans. Lemaire de Belges, Illustr., I, 40. — Remunereur des bons et deffendeur et protecteur des eglises. B. de la Grise, trad. de Guevara, l’Orloge des Princes, I, 35. — Ma bouche prononcer Ne mon cueur rien penser Ne puisse, qui ne plaise A toy, mon deffendeur, Saulveur et amendeur De ma vie mauvaise. Marot, Ps. de David, 17 (IV, 97). — Ajax aussi, qui vaillant defendeur Fut contre autruy, mais contre soy mal seur. Vasquin Philieul, trad. de Pétrarque, L. III, Sonn. 29. — Tu as, n’a pas long-temps, sa valeur souspirée, Et disois : Où est-il ? et, tous les preux nommez, En revenois toujours au defendeur de Metz. Anc. Poés. franç., IV, 302. — [Poitiers]. C’est une tresmeschante place et digne d’honnorer un defendeur. La Noue, Disc. polit. et milit., XXVI, 3, p. 813. — Pour vuider et desgarnir de deffendeurs les creneaux ou cresteaux de murailles des villes. Fauchet, Origines des Chevaliers, I, 2. — [Les dieux lares] de tout temps adorez és maisons privées, ainsi que particuliers def-