à Dieu estre descrit et contenu en ceste oraison, reigle et formulaire de prier qui nous a esté baillée par nostre bon maistre Jesus-Christ. Cats par e Pere nous a esté ordonné docteur : et lequel il veut seul estre escouté et obey. Calvin, Instit., IX, p. 560, — Le Pere, nous envoyant son Filz… nous l’a ordonné docteur et precepteur. id., ib., XV, p. 724.
Docteur à trois lettres, en trois lettres. Sot (?). — Il asseure qu’en l’Eglise catholique romaine il n’y a qu’une esperance, si bien que nous avons gagné ceste premiere chasse, qui est Una spes. L’autre est Unus dominus, un Seigneur, lequel il vous accommode aussi en gentil docteur à trois lettres. Ph. de Mannix, Differ. de la Relig., I, i, 6. — Encores qu’il soit notoire que ces promesses dont il est question parlent expressement du regne de Jesus Christ, toutesfois, si ces deux docteurs en trois lettres n’avoient l’assiete de leur entendement par trop disloquée, ils verroient aisement qu’elles ne laissent pas pourtant d’estre propres en premiere instance au peuple de Judee. id., ib., I, iii, 1.
(Formes corrompues du mot docteur). — Achevez, monsieur le doguetrer. Beroalde de Verville, le Moyen de parvenir, Passage (I, 182). — Je parle d’un bien autre doqueteur. id., ib., Allegation (I, 237). — Vous estes un affronteur, monsieur le doctier. id., ib., Occasion (I, 87).
(Fém.). Doctoresse. Femme qui enseigne. — Qu’heureuses sont les religieuses… qui sont instruites par cette grande Doctoresse, laquelle a puisé la science dans le cœur mesme de son cher Filz nostre Sauveur. St François de Sales, Sermons recueillis, 46 (X, 48).
Femme savante. — Ceste autre, qui est madame Elisabeth, laquelle ne crache que des sentences, comme si elle estoit quelque doctoresse, est devant la porte. Larivey, la Constance, II, 1.
Docteureau, diminutif méprisant de docteur. — J’ay pitié de luy, si ce n’est par aventure qu’il trouve à son commandement quelque petit docteureau crotté, qui luy recorde sa leçon. Ph. de Mannix, Differ. de la Relig., 11, iv, 17.
Doctier, v. Docteur.
Doctieur, Doctime, comparatif et superlatif formés par plaisanterie. — Et nul de toy hardieurement en France Va dechassant l’indoctime ignorance, Docte, doctieur et doctime Baïf. Du BeLLay, Sonnets divers, 39, édit. Chamard, IT, 287.
Doctissime. Très docte. — Lesquelz estoient hommes doctissimes et experts à endoctriner et gouverner enfans. B. pe LA Grise, trad. de Guevara, l’Orloge des Princes, 11, 38. — Plusieurs poetes doctissimes grecz et latins ont escript dictiers joyeulx, doulx plaisans et pleins de grant sens, P. pe CHanNGy, Instit. de la femme chrestienne, 1, 5. — Mesvé, doctissime entre les Arabes, et lequel plusieurs ont appellé evangeliste en la medecine. TaGauLr, Chirurgie, 357, édit. de 1645 (Delboulle, Notes lexicol.), — Je prie Dieu maintenir en santé vostre doctissime et reverendissime seigneurie, LarivEY, le Laquais, IV, 5.
Doctoralement. — 1603. Je ne me sçaurois tenir que je ne fisse le fol aussi bien qu’eux, encore Es ce ne fust si doctoralement par profession de precipu comme eux. CHarrow, dans la Rev. d’hist. lit. de la France, juillet 1894 (Delboulle, Notes lexicol.).
Doctorande. Doctorat. — Nous avons certains ordres et degrez de promotions, bacheleries, licences et doctorandes. E. Pasquier, Recherches, III, 44, — S’est-il jamais trouvé un tout seul de nos jesuites qui ait suby l’examen de nostre Université, soit pour parvenir au degré de maistrise és arts, ou à celuy de doctorande en theologie ? id., ib., — Il avoit refusé la doctorande, qui luy avoit esté plusieurs fois offerte par M. Taneguy Sorin, premier docteur aux droits en ceste Université, VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Oraison funèbre de Jean Rourel, p. 259. — Pour vacquer à leurs leçons et actes publics, qu’il leur convenoit faire pour parvenir à leurs licences et doctorandes. E. Pasquier, Recherches, IX, 12.
Soutenance d’une thèse de doctorat. — Aux doctorandes la plus part de nos maistres de la Sorbonne aimerent mieux choisir vingt sols qu’un bonnet. E. Pasquier, Recherches, 11, 4 — Ny plus ny moins que nous veoyons aux doctorandes, la plupart de messieurs nos maistres aiment mieulx prendre vingt cinq ou trente sols qu’un bonnet. L’Hospirar, Reformation de la Justice, 4e part. (IV, 383).
Doctorateur. Celui qui confère le doctorat. — (Par plaisanterie). Monseigneur le recteur, vicerecteur, doctorateur, chancelier, garde des bouteilles, procureur general, controlleur des viandes et autres subjects du corps chancelant de l’université bachique. Var. hist. et lit, IV, 69.
Doctoreau, diminutif méprisant, — S’on n’abolit ung tas de ganiveaulx, Trop hault montez en ces flateurs bigotz, Qui, sous l’ombre d’estre faiz doctoreaulx, Sont pis que veaulx, C’est fait de moy : je n’ay plus que les 0z. Anc. Poés. franç., XII, 214, — Je ne suis pas de ces petits doctoreaux, dont il est escrit, J’ay une teste de docteur à disner. BenoazDe DE VERVvILLE, le Moyen de parvenir, Correlaire (1, 58).
Doctorerie. Doctorat. — Les tiltres d’honneur et de doctoreries ne font pas les gens plus sages. Le Macon, trad, de Boccace, Decameron, VIII, 9 (titre). — Leur marché de bastelerie (je di bachelerie) ou de doctorerie ne porte point qu’ils se doivent amuser au grec ou à l’hébrieu. H. Estienne, Apol. pour Her., Ch. 32 (II, 178). — Pour retourner à vostre doctorerie, je ne pense point avoir failly quand ce matin je vous ay dit qu’estiez docteur in quartoque. LARIVEY, la Constance, TE, 4.
Doctoresse, v. Docteur.
Doctorie. Doctorat. — Si en leur vin mettoient de l’eau Ceulx de Sorbonne, enluminez Si rouges n’auroient pas leurs nez ; Et puis la belle doctorie ! Manor, Æpistres, 63, — Tiltre de doctorie. BELLE-Foresr, Secr. de lAgric., p. 354, édit. de 14571 (G.). — De là est venu que les degrez de doctorie et licence ont accoustumé d’estre pris au logis de l’evesque. E. Pasquier, Recherches, III, 29.
Doctoriser. Admettre au grade de docteur, — Le chancelier de l’Eglise de Paris est celuy qui doctorise les maistres de tous arts. FAUCRET, Antiquitez, VII, 1.
Doctrinable. Qui peut être enseigné. — Quant aux beautez de la congnoiïissance, de la raison et de l’entendement humain… elles sont participantes et donnent beauté doctrinable aux entendements disposez à recevoir beauté. Ponrus pe Tyanp, trad. de l’Amour de Leon HEBRieu, Dial. III, p. 288.
Qui peut être instruit. — Ou sera nommé tel homme ou tel prince discolle, qui est a dire homme non doctrinable, mais divers, estrange
