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FESSER
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36. — Le soleil, s’il est beau et net sans estre fer— vent lors qu’il se levé, signifie un jour beau et se— CuoLIÈREs„ 80 Ap, —disnée, p. 318.

Échauffant, excitant, — L’adolescente retiree de viandes ferventes est seure de chasteté. P. DE CIIANr.v, Instit. de la femme chres1., 1, 8.

Bouillant. — (Fig.). Volscens frernit de fiere et fervente ire. DES MASURES, Eneide, IX, p. 463.

Bouillonnant. — Maintenant suis aux flots durs et fer-yens, Par le rivage, agité des forts yens. ID., ib., VI, 289.

Très rapide. — Lors que Garbin le vent L’eut arnenee au vol vite et fervent, In„ ib., VII, 355. — Et au courir fervent Des pieds legers outrepasser le vent. ID., ib, VII, 382.

Très actif, ardent, zélé, — Peu de chose oblige aulcunes fois beaucoup de gens de bien et les rend plus fervens l’advenir quand le cas impor-teroit urgente depesche. RABELAIS„ Lettres 1 : 111, 353). — 1l en ceste façon son tonneau tempestoit, pour entre ce peuple tant fervent et occupé n’es t re velu seul cessateur et °cieux. RABELAIS, in, Prologue. — Tu regardois à ce fervent ouvrage En tic’— rement remuer le rivage. DES MASURES, Eneide, IV, p. 186.

Ferventement. D’une manière brûlante, Fenugyrec iixacerbe ferventement les inflammations’, lard. de santé, I, 191 (G.).

Ardemment. — Quant une personne ame Fer-ventement. CRETIN ; A la comtesse de Dampmartin, p. 258. — Ceulx qui aymoient ferventement et discrettement. Trad. de BOCCACE, Flanlinegie (153v), eh. sr, 58 ro. — Moy qui avoys au crieur ferventement De sa beaulté et vertu sentement. BERTRAND DE LA BORDERIE, trad. d’un Conle BOCCACE (Ch. II. Livingstone, Rev. du XV le siècle, XVI, 274). — Combien qu’il desirast ferventement ce que messire Courard luy offrait… il ne dissimula toutesfois aucunement ce que la grandeur de son cœur 1u3r admonnestoit de devoir dire. LE MAÇON, trad. de BOCCACE, Dceameron, II, 6. — Il devint si tresferventement amoureux qu’il ne pensait jour ne nuict à autre chose. In., ib., III, 8.

Impétueusement, rapidement. — Le chariot tant ne se precipite, Quand en plein champ prend carriere subite, A deux chevaux atelez, et s’en part Ferventernent, laissant l’extrerne part. DES MASURES, Eneide, V, p. 215.

Avec ferveur. — Lediet Barthelomé… fit ses prières et repentances si fervan ternen I qu’oncques puis il ne sentit de ces erreurs et follies. BRANTÔME, Couronnels franç. (VI, 181).

Cf. Fervernment.

Fervesti. Vêtu de fer. — S’ils cognoissoient dequoy estoit composoe l’arrnee ennemie… il n’y avoit point de comparaison aux fervestis français, à l’ordonnance de leurs scares. FAUCHET, An— tiquitez, V, 19. — Hommes nobles, tous fervestis c’est à dire armez de fer. ID., Origines des cheva— liers„ L, II, 526 v°.

Fervestu. — Et pourquoy ne dirait-on fer— veau aussi bien qu’on dit Cour/veau ? II. Es-TIENNE, Preceilence, p. 158.

Ferveur. Chaleur. — Ceste ferveur’intim-11e laquelle abonde es fruictz nouveausix.,. est, lung temps a, expirée et resolue. RABELAIS, III, 1 : 3. — Pour la ferveur du feu l’eau boult et saute. DES MASURES, Eneide, VII, p. 358.

Bouillonnement. — Intervenant la chaleur des corps supperieurs et ferveur de la mer sallee. Rabelais, V, 47 ms.


Agitation impétueuse, violente. — Diogenes les voyant en telle ferveur mesnaige remuer. Rabelais, III, Prologue. — La mer verras, avant qu’il soit bien peu, De nefs trouble° et les lances à feu Ardre par tout le port de ferveur bruire De toutes pars, et en flammes reluire. DES MA-suRES, Eneide, IV, p. 196. — [Le torrent] Bruit, saute, escume, et Moult, , de ferveur furibonde. Id., David fugitif, 278.

Violence. — Amortissant de promesse pour ceste heure la ferveur de son courroux. Amyot, Hist, L. VU, 82 vo. — Aucuns par la ferveur et rage de ceste maladie se sont jettés dedans le feu. AXER. PARÉ, XXIV, 52.

De ferveur. Avec violence. — Claude le nom du pore et le courage porte, Qui à sa main hardie, en bataille aspre et forte, Assaillant de ferveur la germanique gent, Se montrait à charger furieux et urgent.Des Masures, Œuv. poet., Epistre.

Ferveur, masc. — Vous avez peu noter de quelle devotion il le guette… de quel ferveur il le tient, RABELAIS, I, Prologue.

Fessade. Action de fesser. — Âpres la fessade accomplie, le jeune homme remit madame Laurence sur sa beste, Beroalde de Verville, le Moyen de parvenir, Dessein (I, &6).

Fessart, L’un des jeux de Gargantua. Rabelais, I, 22.

Fesse. N’aller que d’une fesse. Agir sans ardeur, mollement. — Quand il faict chaud en quelque lieu, si le chef n’y va, ou pour le moins quelque homme signalé, le reste ne va que d’une fesse, et gronde qu’on les erivoyc à la mort. Monluc, Commentaires, L. VII (III, 415). — Ceux qui se meslent de vos affaires n’y vont que d’une fesse la matiere ne leur touche à cœur. Cholières, 8° Matinée, p. 294.

Fessé, v. Fasser.

Fessecul. Fesseur. — Le jour S. Yves, jour fatal et devot pour nous autres Bretons, Lupolde ne fut des derniers, avec les autres pedans, regens et, fesseculs de la nation, à banqueter et boire à la mode du pals. Du FAIL, Contes d’Eutrapel, 26 (II, 59).

Fessepinte. Celui qui vide les pintes, buveur. —— Pour son saie furent levez dix et huyt cens aulnes de velours bleu tainct engrene, brodé à l’entour de belles vignettes et par le myliou de pinthes d’argent de canetille, enchevestrees de verges d’or avecques force perles, par ce denotant qu’il seroit un bon fessepinthe en son temps. Rabelais, I, 8. — Qui dort (dit-on), il disne. C’est un proverbe qui est en la bouche de plusieurs et paraventure est entendu de bien peu. De ma part, sans pantagrueliser avec les fessepintes, fesses-tondues, etc, j’estime qu’il prend pied sur ce que le dormir nourrit et engraisse fort. Cholières, lre Ap.-disnée, p. 23.

Fesser. Fesser un chien, v. Chien.

Fesser. Dénigrer. — Ceux mesmes qui avaient esté fessez en leur absence, estans avec les autres, donnoient pareil jugement de chacun absent qu’on avait fait d’eux. Beroalde de Verville, Voyage des princes Fortunez, p. 388.

Manger vite, expédier. — Vous ne mangez point, compere… Fessons la brioche, Ph. D’Alcripe, la Nouuelle Fabrique, p. 101.

Lire. — Je visitois les escholes, oti je fessois maistre Laurens Valle, et Epistres de Cicero. Du Fail, Contes d’Eutrapel, 26 (II, 68).