preuve du mousquet. id., Hist. univ., X, 22. — Le secours de telles gens sert aussi peu à la defce de ces mauvais petits livres que si on peiit des bastions aux coings des pages, ou si l’on faisoit la couverture à la preuve du pistolet. id., Sancy, Epistre.
A preuve. D’une manière éprouvée, reconnue bonne. — Le connestable..… commença à entrendre sur les réformez, et premièrement sur les teaux de Saint-Ouin, ce qui s’exécuta par le yen de quelques grands vaisseaux couverts reuve. id., Hist. univ, IV, 8. — Cette grosse foule d’infanterie passa dessus la chaussée, toute sa teste estant de gens armez à preuve. V, 24. — Lui, avec cent cinquante gentilshommes armez à uve, suit les premiers. XIV, 14.
A l’épreuve, éprouvé. — S’ils vouloyent avoir casquet et un rondache à preuve pour les auts et escarmouches, ils les pourroyent avoir. Nour, XII, p. 319. — Stuard, gentilhomme ossois… se mesloit de faire des balles trempées e telle composition qu’il n’y avoit cuyrasse à uve ny à si bonne trempe qu’il ne la perçast ; et les appelloit on des stuardes, Brantôme, Connest. de Montmorency (111, 329). — Cestui-là racontoit les vertus des chrestiens… les avanes qu’ils avoyent au combat, comme les armes reuve, les pavesades, que les Turcs ne conoisent point. Aubigné, Hist, univ, VI, 17. — Il oït caché chés son frère dans une chambre avec gens bien armez de pourpoints à preuve et de secrettes pour tuer Millaut. VIT, 1.
A toutes preuves. A toute épreuve. — Enlassedes, estrein-les et conferme D’un neu de fer et gorn cent fois, D’un neu à toutes preuves ferme, e chef-d’œuvre de tes doigts. Doublet, 23.
A toutes preuves de. A toute épreuve de. — (Fig.). Si en a il… en ceste compaignie que l’on a imée plus de sept ans à toutes preuves de harquebuse : encores n’a l’on sceu gaingner leur amité. M. de Navarre, Heptam., 24.
A preuve. A l’abri. — [La servante] le reposera [le pain] en lieu temperé de secheresse et d’humidité, net en perfection, à preuve de rats, souris et poussieres. Serres, VIII, 1.
A preuve de. Impénétrable à. — Dieu… Couvre d’arbres les monts, de moisson les vallees : Du bruit de cent ruisseaux semond le doux sommeil : Fait des beaux cabinets à preuve du soleil. Du Bartas, 2e Sem., Eden, p. 3.
Mettre en preuve de. Soumettre à l’épreuve de. — Curio, Antonius et Piso feirent tant que la chose fut mise en preuve de la pluralité des voix du Senat. Auyot, Pompée, 58.
De basse preuve. De basse qualité. — Ny en ucatan ny en Nicarague ne se trouvent mines d’or ou d’argent qui vaille, ou qui ne soit de pauvre et basse preuve. Thevet, Cosmogr., XXII, 14.
On dit souvent prouve pour preuve. — Escouter et entendre mes compleinctes et l’injure que l’on m’a faict, et les prouves et merites de ma cause. Buné, Institution, ch. 32. — Je luy promê la prouve tres certaine. Baïf, Poemes, 1. IV (IT, 190).
Preux (adj. qualifiant un nom de chose). — Vous les veoyrez tantost faire choses convenables aux roys quilz ont serviz et aux preux faictz quilz ont par cy devant executez. Seyssel, tr. Diodore, II, 16 (52 vo). — Ilz avoient occasion de les distribuer [les dons] à iceulx qui estoient participans et moyens de leurs acquisitions et preuses conquestes. G. Michel, tr. Suétone, II, 55 vo — Par ses preuses audaces. L. de la Porte, tr. Horace, Odes, IV, 3.
(Fém.). Preuse. — La gent britannique… preuse en force. Le Baud, Hist. de Bret., ch. 1 (G.). — Le precieux germe de vostre preuse noblesse. G. Michel, tr. Suétone, Proesme. — Amazones. Scythiennes, belliqueuses… preuzes, hommasses, courageuses. La Porte, Epith., 17 vo. — O toi qui Cypre l’heureuse Tiens, deesse, et, roine preuse, De Memphe le sainct creneau. L. de La Porte, tr. Horace, Odes, 111, 26. — (Subst.). O vous, dames, nymphes, Muses et preuses, Ypolite, Palas, Nays la gente. Anc. Poésies, X, 267.
Preuesse. — Pour avoir reparé et remis a point les tapisseries des neuf preux et neuf preuesses. Compte de 1531. Lille (G.).
Prevalence. Supériorité, excellence. — Car puisque Dieu vous a donné Tiltre de noblesse aorné En toute haulte prevalence, Aussi vous a il ordonné Pour estre bons en excellence. Lemaire, Temple d’Honneur (IV, 240). — Tous bons esprits, toutes gens de science Doivent icy monstrer l’experience De leur savoir, par exploit diligent. Car tant acquist de leur benivolence Le bon seigneur, qui fut sans insolence, Et tant prisa leur haute prevalence Que souvenir leur en doit à present. id., Plainte du Desiré (III, 174). — Mort trescruelle.… Tu m’as osté des meilleurs l’excellence, Celuy duquel tant plus croissoit la gloire, Plus rabaissoit de mes maux la memoire : Voire et son bien contoye en prevalence. id., Regretz de la dame infortunee (TIT, 190).
Surplus de valeur. — Pour quatre ou cinq cents escus se font adjuger une pièce de quinze cents. de laquelle ils jouiront jusques à ce… qu’à la requeste d’autres crediteurs la pièce soit subhastée, pour avoir la prévalence, c’est à dire le pardessus qu’elle peut valoir. Estienne, Apol. Herod., ch. 16 (I, 326). — Si en valeur et estimation ils excedent ladite debte et frais soustenu a la poursuyte, pourra un autre creancier sur la prevalence dresser ses actions. 1588. Cout. d’Aouste, p. 503 (G.).
Prevaller (se). Se procurer un avantage. — J’ay fait response… que j’estoie bien aise de ce que Modene estoit entre vos mains, esperant de m’en povoir prevaller tant de logis, victuailles. 1510. Lett. de Louis XII, t. II, p. 103 (G.).
Prevaloir (Intrans.). Valoir mieux. — Il dit : Bailliés moy du vin rhodiien et du lesbiien, et quant il eut beut de chascun, dist : L’ung et l’autre est bon, mais le lesbiien prevault. Fossetier, Cron. Marg., VIII, IV, 24 (G.).
Prevaloir à. Prévaloir sur. — Sa mort [du Christ] prevaut à tous nos pechez. Montaigne, tr. Sebon, ch. 257.
(Trans.). Prévaloir sur. — Le droit de la vertu doibt prevaloir le droit de nostre obligation. id., Essais, III, 1 (III, 258).
(Impers.). Il prevaloit. Il valait mieux. — Des paiens disans qu’il prevaloit adorer les ydoles que Jhesuscrist. Fossetier, Cron. Marg., Il, 18 ro (G.).
Se prevaloir. S’assurer l’avantage. — Nous fismes bastir un fort composé de cinq boullevers garnis de grosse et moyenne artillerie pour nous prevaloir contre noz ennemis. Thevet, Cosmogr., XXI, 2. — Pourquoy ne se peut contenir ny tant se prevaloir qu’elle ne print sa main et le fit seoir près d’elle. Alcripe, p. 151.
Profiter, tirer parti, se servir, user. — Et est ceste montaigne abondante en vignoble : de quoy les Grecs se prevalent, et les Turcs en font leur profit, et en mangent les raisins, qu’ils confissent. Thevet, Cosmogr., XVIII, 15. — Il estoit bien
