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RAQUÉ
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maulx. Anon., tr. Flammette (1537), ch. iv, 40 vo.

Rapprivoiser. Se réhabituer à. — Il ne ut moins de temps pour redresser nostre militie, et remplir nos coffres, et singulierement pour raprivoiser les vertus. La Nour, IX, p. 232.

Se rapprivoiser. S’apaiser. — Elle… faisoit tousjours de la faschée… mais à la fin elle se pprivoisa. Des Périers, Mouv. Récr., 39.

Rapprocher. Se rapprocher de. — L’Envie encore donq s’afile, Pour de nos cueurs le ferme neu trencher, Blamant cete petite ville Que pour moy tu veus raprocher. Doublet, Elegies, 20.

Rappropriement. Retrait lignager. — Ledit forjurement, retrait et rapropriement. Coust. de Boulenois, 124 (G.).

Rapproprier. Réintégrer. — Lesditz tenements, terre ou heritage sont forjurez et declarzz rétraits et pie au domaine dudit seigneur. Coust. de Boulenois, 124 (G.).

Rappuyer. Pourvoir d’un nouvel appui. — Telle resverie.… a esté neantmoins resveillée par quelques uns. lesquels ont pris une peine incroyable de rappuyer, comme sur des pilotis ou colonnes, ce fantastic bastiment. GnouiÈères, 4e Ap.-disnée, p. 150.

Rappy. Sorte de drap. — A Fr. Beau, marchant d’Avignon, 20 aulnes de rappy viollet et jaune feuille morte, pour servir à faire habitz à Sa Majesté, à 2 esc. 30 s. l’aulne. Texte de 1583 (Gay, Gloss. archéol.).

Raprecy. Fixation du prix. — Tous les dits seigneurs, leurs chastellains et fermiers ne pourront faire faire aucun raprecy des grains qui leur sont deuz par leur dit subjets que a raison du pris que lesdits grains auront vallu communement aux trois derniers marchez. 1575. Cout. de Bretagne (G.).

Raprir. Rendre plus âpre, plus rude. — Puis, raprissant sa voix, Damet dit, Des montagnes Les torrents escumeux culbutent aux campagnes, Et de ravines d’eaux courantes de fureur Soit ravy le travail du pauvre laboureur. Baïf, Eglogues, 15 (III, 83).

Raprivoiser, v. Rapprivoiser.

Raprouver. Approuver [ce qu’on avait blâmé]. — 11 ne t’estoit louable De r’aprouver la que si vitupérable Tu jugeois par avant. Rivaudeau, Complaintes, 2.

Rapsode (H. D. T. 1554). — 1552. Les premiers s’appellent poëles.. les seconds estoient nommez rapsodes. Tyanp, Solitaire prem., 12 a, éd. 1587 (Vaganay, Franç. mod.).

Rapsoderie. Rapsodie. — On prendra doresnavant plaisir à lire tes rapsoderies, de quoy tu retireras argent, Var. hist., IX, 140.

Rapsodie (H. D. T. 1611). — 1605. Il [Homère] ne laisse de mesler.. quelques vestiges d’une bonne science parmy ses poemes et rapsodies. Le Loyer, Spectres, V, 6.

Rapsodier. Réciter comme un rapsode. — Sans avoir rapsodié Homere comme cestui-cy [Alexandre], ny sans avoir esté enseigné par le sophiste Aristot. Bretix, tr. Lucien, Devis des mors, 12.

Coudre ensemble. — (Fig). Je n’aurois jamais fait si je voulois m’amuser à rapsodier une milliasse de telles superstitieuses sornettes. Paré, XIX, 32. — Ne vous estant pas contenté de rapsodier les operations des auteurs susdits, en avez aussi pris plusieurs en mes œuvres. id., Apologie (III, 686).

Composer de pièces rassemblées. — Gelse, duquel ledit medecin a la plus grand part rapsodié son livre. Ib. (III, 679).

Rapt. (Prononc.). — Prins je ne fuz par force ne par rapt, Mais pour raison que ressemblois un rat. Pièce attr. à Lemaire (IV, 345).

On écrit aussi rap. — Princes et roys cuydez faire pupilles, Vivans de rap ainsi qu’oyseaulx A Su Grincore, Entreprise de Venise (I, 154).

Raptasser. Rapetasser. — (Fig). Tout cela ne sufliroit, s’ils n’y entreméloyent quelques triolets, virelais, he ot dont ils empéchent à toute heure les presses des imprimeries, et en raptassent je ne sçay quelles œuvres que l’on peut nommer… superflues et inutiles. Tahureau, Prem. Dial., p. 13. — Il n’est point genes ici de ravauder ou de raptasser. Quand Dieu met en avant sa sagesse… il ne faut point que les hommes y adjoustent rien qui soit. Calvin, Serm. sur Job, 46 (XXXIIT, 579).

Raptasserie, Raptasseur, v. Rapetasserie, Rapetasseur.

Rapteur (raptor). Ravisseur, larron. — I1z se devroient nommer explorateurs, Tirans, pervers, de biens d’aultruy rapteurs. Gringore, Obstination des Suysses (II, 352). — Bien vont o elle un tas d’oiseaux rapteurs Et chiens mordans, pervers et latrateurs. Lemaire, Amant verd (TT, 9). — Liaïds chats huans portans nouvelles males, Oiseaux rapteurs, qui aux bons sont espies (IIT, 24). — Se prevostz, baillifz, officiers, Sergens, sont rapteurs, usuriers, Je vueil qu’il perdent leur office. Gringore, St Loys, l. VI (TI, 192). — Et les Suisses, ours ravissans, rapteurs, Se disoient des princes correcteurs. id., Sotye nouv. des Croniqueurs (Sotties, II, 229). — Larron, rapteur, boutefeu furieux. Act. des apost., vol. II, fol. 216 d (G.). — N’estoit ce assez d’avoir esté ravie Par Jupiter une fois en ma vie, Sans estre plus aux rapteurs asservie ? ANEAu, Lyon marchant. — O repaire moins souhaitable Que le Caucase inhospitable, Ou le rapteur du saint feu va paissant L’aigle sacré d’un poumon renaissant. Du Bellay, Vers lyr., 11. — Promethee. Douloureux, languissant.. rapteur du sainct feu. La Porte, Epith., 341 ro. — Un tigre aiant perdu tous ses petis Montre, tout regrissé par l’aigre craquetis De ses meurtrieres dens et par sa grand furie, Allant deçà, delà, combien il a envie De se voulloir venger de ce rapteur facheux. Anc. Poésies, VI, 323. — On luy demande si elle ne veut pas espouser son rapteur, Elle dit que non. Tabourot, Apophth. (III, 167).

Raption (raptio). Action de ravir. — Les raptions des biens. FosseTiER, Cron. Marg., II, 115 vo (G.).

Rapurer. Épurer. — Suece de ma maistresse belle Ce gros sang qui la rend rebelle : Si qu’ayant rapuré son sang. D’un œil semonneur elle attise Le doux feu de ma convoitise. Cl. Binet (dans Pasquier, Puce, TT, 967).

Raqué. Provenant de la raque ou marc de raisin. — Aiant tiré le vin de la cuve, le marc restant sera incontinent porté au pressoir, pour là en exprimer par force le vin qui de gré