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et des bestiaux, etc. ; en Italie, ces espaces s’appelaient s»/>rtincivi et avaient une largeur de huit pieds ’, et comme les précédents, servaient de chemins publics, ; moins que la loi de la colonie n’en attribuât seulement l’usage aux propriétaires voisins. G. Humbert.

ACTUS. — Mesure de longueur des Romains. Pline ’et Columelle ^ en indiquent l’origine évidemment très-ancienne : Vactiis équivaut, disent-ils, ; la longueur du sillon que peuvent creuser d’une seule traite («no impetu junto) les bœufs attelés à la charrue ; cette longueur ne dépasse pas 120 pieds romains [rr.s] ou Go", -489. Le i’letukon des Grecs n’a pas une origine dilférente, et on explique de la même manière celle du versin ; ou vorsns des populations osques et ombriennes. Seulement, chez ces dernières comme chez les Grecs, les uns et les autres comptant d’après le système décimal, le sillon était de tOfl pieds, tandis que la mesure de 120 pieds appartient au système duodécimal qui prévalut chez les Latins^.

De cette mesure de longueur est dérivée la mesure de superficie appelée nciusquadratKS, ou simplement, comme la première, actvs, formant un carré ayant 120 pieds sur chacun de ses côtés, ou 14., 100 pieds carrés romains (1239""i,44ou 12 ares, 60 centiares)*. C’estrétendue de terrain que deux bœufs sous le joug peuvent labourer dans une demi-journée. (<elle qu’ils peuvent labourer dans la journée entière, équivalant à deux fois l’oc/us {actandupUcnius ) ou 2’i0 pieds en longueur sur 120 en largeur, ou 28,800 pieds carrés, est le juGEnuii, principale mesure agraire des Romains. La même mesure de superficie de t20 pieds carrés était nommée ailleurs, dans laBctiquc par exemple, ocmia ou ooki".

h’actus mmimiis ou simplez, ayant 120 pieds de long sur A de large, paraît avoir élé la mesure du terrain pris sur le jiigcruin pour laisser un passage au bétail et aux chariots’.

!,e droit de les faire passer à travers un champ constituait 

une servitude qui s’appelait aussi aclns et qui était distincte des autres droits de passage appelés iter et via^ [SERVITUTES]. E. PaCLIO.

ACl’S (B£)voV/], ’Pa-ji’ç, ’AxéiTTpa, Ilepov^, Jlofr.r,). — Les aiguilles et les épingles sont au nombre des objets les plus anciennement inventés. Leur usage a précédé l’arrivée dans la Grèce et dans l’Italie des peuples qui en sont restés les habitants. C’est ce que prouvent à la fois la langue (car plusieurs des termes qui expriment en grec et en latin l’idée de la couture et de ses instruments ont leur racine dans le sanscrit)’ et la découverte des objets mêmes parmi les plus anciens débris, partout où l’on retrouve la trace des hommes. Avant que l’emploi des métaux fût connu, on s’est contenté de cailloux aiguisés, d’os eflilés et percés d’un chas, ou du dard d’arbustes épineux. Ces grossiers outils des premiers âges sont restés longtemps mêlés à d’autres plus perfectionnés. Dès que le bronze apparaît, on rencontre des aiguilles et des épingles de cette matière. ’■'■ Ruperli, Handb. dcrrômisch. Alt. H, p. 78S ; Walter. /iijm. Itrc/its(jesc/i. c. xxx, (j. 403, 3’ édil. ; Fronlin. De cont. p. Î4 ; Hyijin. De limil. p. 168, 169, 194 ; lil., Uecond. ogror,, liber coloJiinr., p. 212, Ï42, ap. UiulûrflT, /'>/*//»., Berlin, 1S48. — Bi-DLioGiurHIc. Walter, Gcsvlnfhte des ronùsch. Jiechts. Bouii, t8i)0, 3" (édition, § 3t>, p. tiO et 61, dt g 267 j Budorff, Blume et Lachmann, iJia Sehriflen der rôriiisc/i. Feldmesser. Berlin, 1848-1852, in-8 ; Giraud, Reelierches sur le tirait de projirii’lè chez /e,s Jlomnins, 1838, p. 98 et suiv. ; et pour les colonies militaires colom*. ACTUS 1 Bist. nat. XVIII, 3, 9. —2 II, 2, 27.-3 Krontiii. De limit., in Croniol. p. 20 ; liudorll’, Grom. Jiist. p. 28 I ; Mommseii. Hôm. Gesch. I, p. SUS, 4« lid. — > Varr. De re rus/. I, 10 ; Cohim. V, 10 ; balbus iu Oromat. p. 95 ; Isidor. Orig. XV, 1.1. — 5 rolum. V. 1 ; Plin. ;. /. ; Varr. l. l. ; 0"inil. 1, 10, 42 ; I»id. /. /. — «Varr. /. /. ; Culum l l. —^ Varr. A- liur/. Int. V, .• !» ; Coluni., Isid. /. / ; IVstiis, s. i’. - 8 Dig. Fig. 88. Passe-lacet en os.

de grandeurs et de formes très-variées. L’os, l’ivoire, les bois durs, le bronze et les métaux précieux ont été par la suite employés simultanément, et on peut croire que le fer et l’acier l’ont été aussi dès qu’on a su les fabriquer [FEUiiL-.M]. Malgré la facilité avec laquelle l’oxydation détruit les pelils objets de fer, beaucoup d’aiguilles de ce métal ont été conservées. On en a trouvé à Pompéi dans les ruines des thermes, dans celles du théâtre et de plusieurs maisons^ Leurs dimensions varient : il y en a qui n’ont pas plus de 3 centimètres de long et ne difl’èrent en rien de nos aiguilles à coudre. Nous ne croyons pas nécessaire d’en donner le dessin. La figure 88 est celle d’une aiguille ; passer, ou passe-lacet en os de 12 cent, de long, trouvée à Lyon, en

IS-ll, avec d’autres ajiti- ^ ^ _^ __^ ^

quités romaines ’. Le trou

en forme de carré long est

foré irrégulièrement ; tout le travail est peu soigné et semble indiquer un objet de fabrication courante. On peut voir des ustensiles semblables, en os, en ivoire ou en bronze, dans la plupart des collections. Quelques-uns et celui même qui est ici représenté étaient peut-être destinés à la coiffure. Nous parlerons tout à l’heure de ces aiguilles de tête qui méritent quelques explications particulières. Quant aux aiguilles et épingles ordinaires, il n’est pas besoin d’ins-ister sur la manière de se servir d’outils si semblables aux nôtres. Dans les rares passages où il est question de travaux de couture, les écrivains grecs ne paraissent pas faire de distinction entre les mots peXdvïi, fïtpi’ ;, axECTfoc. Le premier est un terme général applicable à toute espèce d’instrument effilé et pointu, â l’aiguille à coudre’ même la plus fine, par exemple celle dont se sert un imposteur dans un traité de Lucien^ pour enlever le cachet des lettres, aussi bien qu’aux grandes épingles de tête’ dont il sera question ci-après. ’Axs’uTfa et pacpî ;* signifient toujours des aiguilles dans le sens que nous attachons proprement ii ce nom, quel que soit d’ailleurs le travail auquel on l’emploie, qu’il s’agisse d’un vêtement, d’une voile de navire que l’on coud ou que l’on répare, d’une étofl"e que l’on brode, etc. Nous renvoyons à des articles spéciaux [l’URYGio, hlumariusJ pour tout ce qui concerne l’art de broder {ncn. pingere). Les mots itEpovri, itop^tvi, indépendamment de psXôvï), et de son diminutif peXovi’ç, qui se rencontrent aussi en ce sens, désignent en grec les épingles aussi bien que les broches ou agrafes de tout genre [fiblla]. Le nom latin acus répond aux noms grecs qui précèdent dans toutes leurs acceptions’, et il a une signiflcation plus étendue encore, puisqu’il s’entend non-seulement des aiguilles et épingles’", mais de toute autre espèce d’instrument aigu, par exemple de la tige au moyen de laquelle on tirait la mèche d’une lampe et on en ravivait la llamme [i.ucernaI ; ou encore d’un outil pointu servant de plantoir".

vin, lit. m, 1 et 2. — BiBLincnÀruiE. Ideler, Abhamiliiitijen der Berlin. Akademie. 181".’, p. Ui ; Diireau de hi .Miille, Èeon. politiq. des jloinnins. Paris. l.’*40. 1. p. 10, 1 1 et 44(1 ; Leti’oiuie, T’thulne oeto uummuriini. ponderum. mensurarum apud Rom. et Oriiecns. Paris, ISià ; llullsch, GriecliKehe mid rùmische .Melroluf/ie. Berlin, 1862. ACIS. i Victei, Aryasprimil. 11, p. 157, 612, 177 ; a.C.uvUis,Gr. Etymol.l, s.v.

— î Niccolini, Case di Punipii : Terme, p. 1 1 ; Teatri, p. 8, Casa di Castor e Poil, p. 16. — s Comarniutid, Deser. des antiq. du musée de Lyou, pi. XX, n*> 28, p. 449. — ’ Poil, vu, 208 ; PInvnich. éd. Lobeck, p. 90. — 5 Alexand. 21. -6 Dio. Cass. Ll, 14. — 7 Etym., 46, 31 ; Lucian. Dial. mort. IV, I ; Xen. Cyrop. I, l"’, 15 ; Erotian. - 8 Phrynich. (. /. ; Poil. X, 136 ; Antliol. Pnl. l, HO. — « Cels. Vil, Iftelll ; Cic. P/’o .W/. 24 ; Juï. VI, 498 ; Titin. ap. Non. p. 3 Mcrc— ’0 Kesl. s. ti. _ Il Pallad. 1, 43.