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7 :iS6. — Apiii-oililo

Parfois, on la disait, (iile dt ; Zeus el de la mer ’, l’I des ar- tisLes monIraienITlialassa la soulevant hors des Ilots, tan- dis que Tritons et Néréides célébraient joyeusement son apparition-. VMc eslV Aîiadyoméne, qui règne sur les eaux dont elle est sortie ’ (fig. 7380), el il est vraisemblable que plusieurs légendes faisaient d’elle l’amante de Poséidon, à qui nous lavoyons fréquemment asso- ciée dans le culte S à Panlicapée ", à -Egesen Cilicie", àlîgine ’, àCorinthe*, à Patras", à Orcliomène’". Le coquillage deviendra un des attributs de ladéesse" ; le dauphin ’-, l’alcyon ’^ le pompilos ’*, le cygne’- lui étaient consacrés (fig. 7 ;J87), tous démons de la mer tranquille ou annonciateurs du beau temps ’". Sereine eldouce, •(■/-"’ivaîïi ’ elle calme le vent et les vagues’" ; son sourire luit dans les ondes lumineuses ; elle rassure el protège contre le péril de mer", imyraie Dame du Bon-Secours’^". On la consultait, à Paphos, au sujet de la navigation-’, et elle était vénérée sous les noms de Nau-xç/i ? -- ou d’fiu- TtÀo’.ï^’, comme à Cnide’" et à Athènes ’-■’. L’Aphrodite Aîveia ;, dont le culte est alleslé dans le golfe de Salo- nique, à Zacynlhe, à Leucade, à Actium, en Sicile et sur les côtes latines", est une des formes de la Pélagia^" ; aussi a-t-on pu dire que YÉnéide offrait, réunis « par la chaîne continue du voyage d’Énée, les diflérenls temples où les voyageurs des routes maritimes allaient adorer sa mère Aphrodite-’ ».

1 Bio, XVU. — 2 0aa»»a J ;- ;y_oj,r« •AçpoSiir.v -’/."Sa sur le socle (kl groupe de Poséidon et d’Amphilrilc, dans le Lemple de l’Islhrac (Paus. Il, 1, S) ; cf. Step’.iani, Compte Hendu de St. Pét. iS70 71, p. 128 sq. ; Pclersen, Rôm. Mitt. XIV, I8ii5, p. Ilit-IG2, pi. vir. — 3Mus. Hero et L. 249 :4joi,i !05n ; ll./).i<iiiTi ;... » ;«itii iovto-.o. Elle a fréqucninicnl un corlcge d’animaux marins : Orph. hymn. 55, 20 ; cf. .Miiller-Wics- cler, Denicm. 113, XXVI, 287 b et 287 c, d ; A th. Mitt. XXII, 1897, .301-380, pi. xi ; Imlioof-Iilumcr, /r(einas. .Viinz. 1, 114. Notre fig. 7380 = Duruy, //is(. rfesflomains^ II ,p. 263(MuséeduValican1.— «Decliarme.Op.c.p. 190 ; Prellerliobcrt, Op. r. p. 577 ; Gruppe, Op. c. p. 1350. Aphrodite a eu de Poséidon un fds, Éryx, et une fille Kliodos (T. (iruppe, Op. c. p. 1143, n. 5). — 5 Latyscliew, Jnscr. or, sept. Ponti Eux. ’l, 25. — 6 Corj, insc. gr. 4443. - 7 Paus. II, 29, 0. - » Sur le marché (Paus. ll_ 2, 8) ; dans les deux ports de Kenchrcai et de l.écliaioii (Paus. Il, 2, 3). — a Paus. VII, 21, 10. — 10 Paus. VIII, 13, i. Poséidon et Aphrodite sur le môme quadrige, I.enormant et de Vitlc,i’ii(fCcV. 111,15. U’cst l’uuiouavec Poséidon qui explique sans doute les relations constatées entre Aphrodite et le cheval {tiruppc, Op. c. p. 307 i-t Il 46). — 11 Le murex el la couleur poiu-pre étaient consacrés à Aphrodite cununck la Phénicienne Asiarté (Gruppe, Op. c. p. 1349, n. 12, 13). Sur les co((udlages consa- crés à rAphroditc de Chypre v. pliu. Nut. hisl. IX, 30 ; XXXII, 5. Un bas. relief représente Aphrodite avec une coquille a la main (Mullcr- VVicselcr, Op. c. W, XXVI, 201 ; cf. Slephani. Compte flendu, 1870-71, p. 130 sq.). On dira plus tard qu’Aphro<litc a été transportée il Chypre sur un cocjuillage, ou ([u’elle est née dans un coquillage. Celte version dérive peut-élre de l’art [(urlwangler, Collect. .Sabourof. not. pi. 144) ; cf. Janiot, Mon. Plot, II, 1895, p. 171-174 ; Jahrh. d. lnst.,Arcli.Anz. 1S95, p. 1.30 ; /fei). ari ;/i. 1912, 11, p. 123. — I’. ! Un dauphinlaporle à Chypre après sa u.iissauce (Nonn. Dion. 13, 439 sq.) ; elle est souvent associée au dauphin dans l’art : petite statue du Mus. Bourbon (Miillor-VVicselcr, Op. c. 11», XXV, 274a ; cf. Stepliani, Compte Hendu, 1864, p. 202 sq. ; Kurtwlingler, Coll. .Saù. nol. pi. 70) ; monnaies (lmhoof-lilucuer,A7em»s. jl/ftn ;. I, 269 sq. ; 11,327,9). — ’STheocr. vu, ."i ?. — 1* Gruppe, Op. c. p. 135 ! el n. 1. — •« Des cjgncs traînent le char dcladécssc, Oi-p/i./ly»m.5."), 20 ; tlor. Cnnn, III, 28, 14 ; IV, I, 10 ; Ov. il/e<. X,7I7 • Slal. Silv. I, 2, 142. Dans l’art, Aphrodile est, pour la première fois, ussociéo au cygne sur un relief de Milo de style sévère (Schisme, lictiefs. pi. 32, 130, p. 64). Ce ! attribut devient très fréquent par la suite (Miiller-Wiiscler, Op. c. XXVI> 286 ; Slephani, Compte Ita du, 1863, p. 64-07 ; 1S64, p. 203 ; 1805, p. 04 ; 1677, p. 246 ; Kenndorf, Griech. Sic. Vasenb. p. 76-81 ; Salzmann, A’f'cr. de Cttmiros, pi. i.x ; jtthrb. d. Inst. I, 1880, p, 231 sq. ; Journ. hell.ttud. XII, 1891, p. 316 5(|. f. 3 ; ’Ks. 4 py. 1893, p. 217 «q. ; Iler.nrch. 1897, ll,p. 161 sq. lig. I et 3 ; Pollier-Ucinach, AVc)0/)o/e deMijrina, p. 277) . V. notre lig. 7387 = Pcrrol, Hilt. de l’A !•/, X, pi. xx ; Haycl Colli- gnon, Céramiq. grecq. pi. x,n"2.— ic Gruppe, Op.c.*. 1352. — il An th. Pal. X, 21 ; cf. Mimer. ^c/. 18, 2. — "* I-ucr. [,bn.Te,dc(t^tc fvijiunt venii...,tibi rident aequora ponti... Cf. Preller-ltobert, Op. c. p. 363. — 1’ Elle sauve lléroslralc de Naucralis

3. Ajj/ii-oi/ite d(’/rili.s et rh/hoiii.enne. — On ne saurait être surpris qu’Aphrodite, déesse de l’astre qui produitla rosée-’ el souveraine de la mer, soit encore le principe de la fertilité terrestre^". Grâce à elle, les forces végétatives sont réveillées à chaque printemps, quand le ciel s’épan- che en tièdcs ondées pour féconder le sein de la terre, qui donnera ses fruits aux mortels". Aussi les poètes nom- ment-ils .phroditet£Îîo)po ;,Y,- :Tiooo>poi ;,£’jzap7To ;^- ; On dresse

Fig. 7387. — Aphrodil

l’arbre de mai en son honneur" ; el nous avons signalé son culte cnidien sous le vocable de Jojpînç, qui rappelle ses bienfaits . Quand la déesse aborde à Chypre, un verl gazon se déroule sous ses pas % el toujours, pour elle, les

(Polycral.ap.Car. Muller. Fragm.hist. gr. IV, p. 480,5) ; cf. .lii(/i. /■«/. IX, 143 si|. ; Apbr. !>2ï.ixu,v, iij.ïoo ; (Hes. s. r.), ;,-(tjn ;v,i(Hes. s.v. ; cf. Gruppe, Op.c. p. 1331, n. 3). lille présente aussi, à ce point de vue, de grandes analogies avec la déesse marine Leucolhéa, dont le culte était très répandu en Grèce (Glotz, L’Ordalie, p. 34s(|.). Notons que, dans un des sanctuaires béoliens d’Aphrodite, q sauta lamer^ rite qui rappelle l.cucolhéa, semble avoir été pratitpié. L’usage postérieur du saut à la mer comme remède d’amour pourrait provenir de là (Gruppe, Op. c. p. 1350 et n. l,et p. 817, n. 10). Aphrodite est parfois représentée avec divers allribuls delà navigation (iMuller-Wiescler, Op. c. 113, XXVII, 290 sq.). Elle était aussi la patronne des pécheurs. — 20 Qa sait f)ue le culte de la Vierge a souvent succédé, dans les poi’ts et sur les cotes, il celui d’Aphrodite. — 21 Tac. hist. II, 4 ; Suet. TH. 5, 1. Kappelons que, dans la légende recueillie par les Chants Cypriens (Kinkcl, Ep. gr. fragm. I, p. 17), Aphrodite donne à Pâi’is son fils Knée pour le guider dans sa traversée. CI. Koscher, Lex. p. l ;i30. — 22 A Panticapéc (Lalyschew, /nscr. or. sept. Pont. Eux. Il, 25). — ’23 Dccliarme, Op. c. p. 390 ; Prellerliobcrt, Op. c. p. 36i ; Gruppe, Op.c. p. 1351. — 2'> Paus. I, 1,3 ; Luc. Ep. 30. On voyait à Guide, dans un pavillon à colonnade sans doute placé au bord de la mer, la célèbre statue de Praxitèle. — 2^ Au Pirée, Corp. insc. ait. Il, 1206. Le culte avait été introduit de Guide à Athènes après la victoire navale de 394 (VVilamowilz, Herm. XV, 1880, p. 501). On signale encore Aphrodite Eïn/.o.a à Phalasarna, en Crète {Noti :. degli scari, XI, 1901, p. 301) ; à Mylasa (.UA. .Mitt. XV, Isoo, p. 261) ; à Acges, en Cilieie (Corp. insc. gr. III, 4443) ; à Olbia (Lalyschew, Op. c. 1, 94 ; Journ. hell. stud. XXIII, 1903, p, 24). V. encore sur e :.).».« Welckcr, Aile Denkm. 111, p. 248-54 ; Pottier-Hcinacli, Op. l. p. 276. — 26 Dion. liai. Ant. rom. I, 43-53 ; Roscher, Lex. p. 169-71 ; Prcller, Itom. Mylh. 113, p. su. Curtius (//erm. X, 1878, p. 243) reconnait Aphrodite .VIviîa ; sur les monnaies de Leucade. — 27 Prel 1er. Robert, Gr. Myth. p. 365 ; Koscher, Lex. p. 402 ; cf. Boissier, .Voue. prom. arch. p. 139. On a admis que le culte d’Aslarté avait pu précéder celui d’Aphrodite dans les divers pays où Énée était censé avoir abordé, el qu’Enée avait peut-être pris la place d’un héros phénicien parèdro d’Astarlé (Boissier, Op. c. p. 139, n. 1 ; Koscher, £e.c. p. 188). — 2» C.Jullian, llist. de Bordeaux, p. 118, cité par Bé.lier, Lig. fp. III, p. 182. — 22 Sur les relations d’Aphrodilc el de la rosée, v. Roschor, Lex. p. 390, 392, 394, 390 ; Gruppe, Op. c. p. 1333-54 ; cf. Pcrv. Yen. 15 ; Ael. A’«/. an. X, 50). — 30 Dccharme, Up. c. p. 190 ; Roscher, Lex. p. 397-98 ; l’reller-Kobert, Op. c. p. 338 sq. ; Gruppe, (. c. Aphrodite, à ce point de vue, est analogue à Rhéa-Gybèle (Prellcr-Kobert, Op. c. p. 641). C’est peut-être en tant que déesse de la végétation t|u’rllc a les Heures cumme compagnes. — 3’ Aesch. Dan. fr. 41, Nauck2. — 32 Emped. fr. 151 d ; Soph. fr. 703 (cf. Plut. Am. 756 e) ; Stisich. fr. 26 (Scliol. Enr. Orest. 249). L’no fête d’Aphrodite, ii Anialhoutc, s’appelait Kdfr.u,», ; (Hes. S.D.) ; cf. Niisson, Op.c. p. 308-69. — 33 Nilssou, 6i ;i. c. p.363,n. 4. -3*V. p.722, nol. 24. — 3i Thcog. 194.