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rion, à la fête de VArr/ièphorie, la prêtresse d’Athèna conliaitaux Arrlièphores certains objets qu’elles devaient porter sur leur tête, par ce chemin secret, à l’Aphrodite des Jardins. Les jeunes filles, dont c’était là le dernier acte sacerdotal, étaient chargées, au retour, d’un autre fardeau mystérieux’ . 11 s’agissait probablement de renou- velerainsi auprès d’Aphrodite la vertu d’un talisman sans

doute obscène-, en vue de la fertilité des cam- pagnes et de la fécon- dité animale ’ Au Pi- rée on voyait encore le sanctuaire d’Aphrodite Aparclws établi par Thémistocle ■’, et celui d’Apiirodite C.nidiu fondé par Conon, en souvenir de la victoire maritime de 39 i’. Men- tionnons enfin Aphro- dite Kôli(is(m séjour- nait au cap du même nom". En Pyanepsion, lors des T/iesmop/io- ries, les femmes se rendaient en gais cor- tèges auprès d’Aphro- dite Kôlias pour obte- nir de nombreuses et heureuses naissances ■’. On célébrait aussi à Athènes des Ap/iro-

Fig. 7397. — La Vénus de Uilo.

disies*, semblables à celles que nous signalerons à Co- rinthe. De même, àÉgine, de grandes réjouissances, dont .phrodile était le prétexte, terminaient les Poseidonies ; les courtisanes surtout y prenaient part, et telle fut sans doute l’occasion où Phryné se jeta nue dans les fiots ". Mégare vénérait Aphrodite Épistrophiu ’"et Aphrodite Praxis " ; .■N.rgos, Aphrodite Akria ’-, qui semble iden- tique soit à YOurania ’% soit à la Nikèphoros ’* attestées dans le même lieu. C’est probablement à l’Aphrodite Nikèphoros qu’il faut rattacher la fête des Ihjbristika ’■', où les hommes et les femmes échangeaient entre eux leurs vêtements "^ ; Plutarque voit dans cette pratique un souvenir de la conduite virile des Argie unes, qui, lorsque leurs époux eurent été exterminés par Cléomènes, s’ar- mèrent et sauvèrent la cité sous la conduite de Télé- silla. Plutarque ajoute que la pénurie de citoyens

1 Paus. l.c. — 2 a.Wiein. Mus. XXV, 1870, p. 549. — 3 A.Moninisen, Fesie d.Stadt Athen, p. 509-3i0. — ^Met. gr. V, 533 ; VI, 393. — " Paus. 1, 1, 3 ; Curlius, Op .e. p. 200. — 6Ari9loph..VM(i.3lsq. ;scol.Z.i/s. 2 ;scol.Callim.Wcc.fragm.0Cg,Sclinci.lcr : cf. Paus. 1,1. 5. — ■ V. p. 7iO ;cf. A.Monimscn, Op. c. p. 3iO. — 8 Allioii. IV, 128 B ; Lucian. Dial. mereti : XIV, ;î cf. lîeal-Enc. p^ 2725. — 9 Niisson, (Jp. e. p. 373. — 10 Paus. I, W6. — • 1 Paus. 1, 43, G. — 12 Hesycli. s. c. — 13 Paus. U, 23, 7. — u Paus. Il, 19, 0. — ’5 Tiimpcl(/»ea(£’nc. p. 2738) ratlachclcs llybrislika k ApbroditeiVifct- p/ioros. Observons que, d’après Pausanias(U, 19, 6) le culte do .ViW/)Aoros avail6lé établi par llyperinncstra après son acquiUemenl, c’osl.à.dire après une victoire juiliciaire ; mais cette Iraditiou semble postérieure et IVikcphoros avait sans doute un caraclùre guerrier. On peut attribuer le môme caractère à celte autre Aphrodite dont le temple se dressait à Argos au-dessus du théâtre ; on y voyait une stèle ([ui représentait Télésilla un casque â la main (Paus. II. 20, 8). — te Plut. Millier, virl. 4 ; Polyaeu. Stral. 8, 33. Il n’est d’ailleurs nullement question d’Aphrodite chez Plutarque.— ’■ Plut. (. c. — 18 V. iNiisson, Op. c. p. 371. — 1» l/échangc de véte- mcnlseslconslatécn d’autres IteuK iMlsson, Op. c. p. 370-71). — 2<»Nil3son, Op. c. p. 372. — 21 Paus. 11,25, I.— 22 Piius. Il, 34, 11. — 23 |’aus. H, 32, 7. — SSEusI. /(. Il, 561, p. 287, 11. — 23 Paus. Il, 32, 2, 4. — 26 Paus. Il, 32, G. — 27 Paus. Il, 5, l, cf, 11,4,7 ; Sirab. Vlll, 379. — i" On y voyait le tombeau de l.aïs (Plut.

ayant forcé les Argiennes à contracter de nouveaux mariages avec des périèques, inférieurs en dignité, une loi prescrivit aux femmes de passer la nuit de leurs noces affublées d’une fausse barbe ’*. Ces détails, qui s’éclairent l’un par l’autre, permettent de retrouver dans les llijbristika des vestiges de coutumes primitives sans rapport avec l’Aphrodite guerrière. Ces fêtes dérivent peut-être de rites matrimoniaux ’^amenés par les mêmes croyances que la prostitution sacrée, et destinés à tromper, par un changement d’aspect, les démons hos- tiles à l’homme’-".

Sur la route d’.rgos à Mantinée se trouvait le temple dWphrodile et d’.Arès, fondé, disait-on, par Polynice-’ ; à riermione était vénérée .phrodite Pontia ou Limé- Jiia", et le temple d’.phrodite Nymphia, dédié par Thésée après son union avec Hélène, était situé entre Ilermione et Trézène--’. Cette dernière ville, parfois nommée Aphrodisias ^, avait une Aphrodite Katasko- pia-’" et un temple d’Aphrodite Akraia, dû à la colonie d’Halicarnasse -^.

En Acha’ie, le culte d’Aphrodite fieurissait particu- lièrement à Corinthe ; la déesse était dite Akraia sur la citadelle ’-, et Mé/ainis dans le bois de cyprès du Kraneion, où elle était entourée de nombreuses hiéro- dtiles ^’. Celles-ci jouaient un rôle capital dans les fameuses Aplirodisies corinthiennes ; tandis que les femmes et les filles de citoyens, qui célébraient la fête à part, se bornaient à une ofTrande à la déesse, les hétaïres se répandaient, toute la nuit, en joyeux et bruyants kôitioi, dont l’ardeur était entretenue par de copieuses libations ’-'.

Aphrodite régnait encore à Sicyone, où son caractère plus grave s’exprimait dans l’image due au ciseau de Ivanachos ^". L’Arcadie nous offre Va Mélainis de Mélan- geia^’, la Paphia de Tégée^-, VÉrijcinè de Psôphis", VOurania et la Pandèmos de Mégalopolis’*. UOurania éléenne a été illustrée par Phidias ^^. A Sparte, dans le plus ancien sanctuaire de la déesse ’% on voyait, au rez-de-chaussée, une Aphrodite armée, et, à l’étage, Aphrodite Morpliû ’*, assise, la tête voilée et les jambes chargées de chaînes ". On signale encore dans cette ville une .1 ?■(’('« ’", une Ohjmpia* une Amboloijèra qui retardait la vieillesse ’^ et, à Gytheion, en face de Cranaé, une Aphrodite Migônitis, dont Paris avait établi le culte après avoir obtenu Hélène ’^

Il convient de mentionner, parmi les sanctuaires de Sicile, celui d’Aphrodite Erycinè sur l’Éryx ", célèbre par ses trésors, ses courtisanes, et ses colombes, qu’on

Am.H ; Strab. «.c ; Alciphr.lll, 1)0). — 29 Alexis ap. Athen. Xlll. 574 B : cf..ilsson, Op.< ;.p.37o.V. nav.ui ;;d’Eubule,rr.84(Com.a((./’msm. Il, 193Kock).— 30Fau5. II. 10, 4. La néokore était astreinte à nue chasteté éternelle, et la loutrophore devait être chaste pendant toute l’année que duraient ses fonctions. — 31 Paus. Vlll, G, r.. -32l>aus. Vlll, 53, 7. — 33 Paus. VIII, 24, G. — 31 paus. Vlll, 32, 5. -30 paus. VI. 2i, 1. Dans le témi-nos de ce temple se trouvait la Pandèmos de Scopas. — 3B Pans. III, 15, 10. — 3- Plut. Inst. lac. 2S ; Ucl.Jnst. div. I, 20, 29 sq. : Themist. Or. Xlll, 177. — 38 liesych. * u. — 39 Ces chaînes avaient été mises par Tyndarc, après l’aihiltère d’IIélcnc, pour rendre désormais Aphrodite inolTensivc (Paus. UI, 15, 10 ; Tzetz. Lijc. 449). Selon d’autres, c’était une reijrésenlution symbolique destinée à rappeler aux femmes leurs obligations conjugales, et à garantir le mariage conlre l’iulidélité(/(tfa/-É’nc.p.2743).- WPaus.lll, 17,3. — npaus. III, 12, 1 1. — V2 Wol- ckor, Giillerl. Il, p. 710 sq. ; Plut. Qunesl. conv. III, IG. p. 034 d ; Paus. III, 18.1. — 43 Paus. 111,22. 2. - S4Strab. VI. 272 ; Paus. Vlll, 24, G : Aeliiin. .Va/, an. X. 50 : Tac. Anil. IV, 43 ; Suel. CImid. 23. On en attribuait la fondatiou aux lilles de Pliai- nodamas (l.ycophr. 953 sq. et Tzelz ad /.), ou il Kryx, lils d’Aphrodite et de Butés (Uiod. IV, 83 ; llygin. /■’«*. 2G0 ; .<col. Thoocr. XV, 103 ; Serv. ii</ Acn. I, 570), ou il Éuéc lui-même (Cic. Verr. IV, 33 : Serv.o’i .ien. V, 579 ; Hygin. Fnb. 260). Le tem- ple roniaui de la porte ’.Colline était une lilialc du sancluairc de l’Éryx (Strab. I, c ,