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On conserve alors les formes traditionnelles : chilon, exomis, ciilamyde, liimalion, mais on adopte aussi des vêlements perses ’, ou égyptiens, ou libyques’. Les fenmies de haut rang ne craignent pas de revêtir les étolTes transparentes et les vêtements chargés d’or et de broderies, réservés jusque-là aux courtisanes ^ D’autre part, lorsque le titre de citoyen romain est accessible aux habitants de tout l’empire, les vêtements nationaux de Rome sont adoptés dans les pays grecs : les hommes portent la toga et les femmes la stola.

Classification des vêtements grecs. — Les termes géné- raux employés pour désigner le costume sont : faôvi ;, ’éu^Yiiriç, sîaa^. Une distinction fondamentale est établie entre les vêtements de dessus : iT :l^’k-r^i.a, irspîêX-fiîxa, et les vêtements de dessous :’£v5u[ia, ûitsvoufjia. Les vêlements intimes et adhérents que portent les travailleurs", les athlètes, les baladins (àfji.ï.tê),Ti( ;Tpov) [cinctus, subligacu- llm], et que nous font connaître les textes, sont nommés : Çio[xa(ou î^ùjaixa), TrîpîÇwfAa, TiEsiCcôaxpa, Bt’iÇiofXot, elà lépoque romaine xifjixtoTp&v ^ (transcription de campestre). Les vêtements d’intérieur sont, comme nous l’avons vu, le pagne ou caleçon et la tunique ’ [tinica]. Pour la prome- nade on fitle léger himation et la variété de chlaina qui a reçu le nom d’iTiXoi ; [pallium]. Les femmes ont aussi des mantelets dits ETtwfAtç et l-ry.ot.Z(iiu.x. Le vêtement d’été est appelé OepiuTsiov et cueipîov. La ciilaina, faite de laine épaisse, protège contre le froid et l’humidité. Pour le voyage et la guerre le vêtement typique est la chlamyde [cuLAMYSj ’. Les bergers et les paysans possèdent une série de mantelets faits de cuir et de peau brute, désignés par les noms de SiipOépa, uàxxiov, câyoç, iroosojv, vEÊpiç, pai’xa, àpvay.i’ç, di’cupva (peau de moulon), (popi’vr, (peau de porc). Le (lopfioç est fait de paille tressée. Enfin les petites gens portent une tunique bordée d’une bande de peau de mouton, dite xatwva’x/,. Après les exercices violents les athlètes s’enveloppent d’une long manteau fourré,

r£VÔp&|Ji.i ;.

Pour les grandes fêtes et les cérémonies religieuses, on revêt de tout temps la tunique llottante à l’ionienne ^ Le costume de mariage des femmes comporte une riche tunique (ctoÀt,), un manteau brodé (î(ixiic.v x&ixîÂov) et un voile qui cache le visage [matrdionilm, p. 1G49". Les vêtements de culte et ceux que l’on consacre aux divinités sont le plus sopvent teints de couleurs éclatantes (atuaTiç, â).oupv9i) ou richement brodés (ïvôio-pia, àvô’.vbçTîÉTiXocj. Le rituel de certains sacrifices prescrivait des vêlements blancs ; dans le culte des divinités infé- rieures on revêtait des habits rouges et noirs [sacrifi- cium]. Notons que le vêlement dit agrèxon est le sym- bole du don prophétique (aavTixy, Icôt’çj. Les cilharèdes et les joueurs de llùte portaient pareillement la longue tunique flottante (àu.u£/ov&v ôpSoiTiôtov). Le costume des acteurs se compose d’un caleçon collant (co>u.aTiov), pour la tragédie, d’un chilon bigarré (iioiy.rAovj, flottant et muni de manches, et de divers manteaux du type chlamyde ou du type himation’". La comédie faisait évidemment

1 Par CI. la ««Va», ?!,-. — a Par ci la ( !«.«>,. — 3 V. mebetrix. p. 1831 183i.

— l Pollux a écril plusieurs chapitres sur la nomcnclalure des v6l«nienls dans son <jnomasticon,i. VU, cap. 13 sq. C’est un répertoire fort riche de termes : mais il u’esl pis toujours aisé de les ideuliUer avec les vêtements connus par les monuments. — ô Les vêtements de travail sont donc le caleçon et l’eiomis.

— 6 Hev. étud. grecq. 1906, p. 104. — ’Y compris le péplos de laine, designé d’ailleurs sous le uom de chilon dorien. — 8 Le manteau de campagne est aussi dé-igné par les noms de u’aX, ;, {iavSu« ;. Uto-roî ;, wàv^a, KûjKïj. presque tous

usage des vêtements ordinaires". Les courtisanes ne paraissent pas avoir été astreintes, en Grèce, à porter un vêlement spécial ’- ; mais dans certaines régions de la Grèce, deslois somptuaires interdisaient aux matrones les vêtements somptueux qu’on permettait aux hétaïres ; celles-ci recherchaient les toilettes tapageuses, les voiles transparents, l’or elles broderies. Nous avons vu qu’à l’époque hellénistique ces modes furent universel- lement adoptées. De même il n’y a pas pour les esclaves ’ ' de costume distinclif ’* ; leurs vêtements sont ceux des travailleurs et des petites gens, l’exomis [tunica, en- co.mboma] ’", qui est sans doute identique àrÉTeGojjLddyaXoç qu’Hésychios définit : yirwv SouXixôç Ipy^Tixoi ;. Les philosophes et ceux qui font profession de vie simple adoptent une tunique courte, dite ’tt&Xi’ov, et le manteau grossier que l’on appelle tribon.

Nous citerons enfin quelques vêlements étrangers dont les noms reviennent souvent dans les textes : la BASSARA, longue robe orientale particulière à Dionysos et aux Ménades ; laxaXxaipiç, long vèle.menldelinà franges, porté par les Égyptiens et les Perses ; l’àxTaîa, la ^xpairt ;, vêtements de cérémonie perses ; la Çetoâ, d’origine thrace ; le OûXaxiov et la irapiêapa, sortes de pantalons [brac.e] ; la o£X,uiaTix-/î [dalmatica], généralisée par le christia- nisme.

Nous terminerons par les chaussures et les coifl’ures cette rapide revue des différentes pièces du costume grec.

Les Grecs, en principe, ne portent de chaussures qu’à l’extérieur de leurs maisons, et encore un grand nombre d’entre eux marchaient toujours pieds nus ; dans les pein- tures de vases il est rare de constater la présence de pieds chaussés, même quand il s’agit de divinités. Les textes mentionnent cependant une variété infinie de chaussures (ÛTtoSvifxaTot) ’*. On peut les diviser en deux classes : celle des sandales (iréoiXa civoaXa) [crepida, soleaJ, qui se composent d’une simple semelle fixée aux pieds par des liens ou des lanières, d’autre part celle des souliers qui enferment le pied {kt£iZtç, i^&ixa.i [embas]). Dans cette dernière catégorie entrent les èvSoojahîs ; [en- ijROMis]. Parmi les cliaussures de luxe nous voyons cités

les ^Xaùxat [bLAUTJ :], les StaÇdOpa [diabaTURUM], les jJauxtOE ;

[bal’Ividesj, etc. ; parmi les chaussures de fatigue les àpêuXat [aRBYLÈ], les xap ?aTivai [carbatINa], les iffiXoiraTÎOc ;. Enfin l’on sait que les acteurs tragiques portaient le xo8oGvo« ou l[A€iTyi ;; mais le mot xoûopv&c désignait aussi une chaussure lâche, portée dans l’intimité de la vie ordinaire [cotulrnuSj.

Les hommes ne se couvrent la tète qu’à la campagne ; à la ville les étrangers seuls portenl le chapeau. Contre le soleil on emploie le large chapeau dit TtéTa(7oç[PETASUs], coiffure ordinaire des éphèbes et du dieu Hermès. Le chapeau de feutre dit x’/uotoc est d’origine macédonienne ^cai’sia] ; le tcîXoc [pileus] est une chaude coiffure de laine ; la xuvî) el l’àXtuTtExt ; [alopekis], coiffures de cuir, servent aux voyageurs et aux cavaliers et peuvent

étrangers. — 9 Dans le culte d’isis elle porte le nom «le "AivoctoXia. — 10 PoHux, qui a consacré quatre chapitres au costume scénique (IV. 113-121 ; 133-142 ; 143- 155), énumère la vjitt.’ ;, la p«T}axî’ 1" 1 ?-"-"i< ’^ V’V-’-- *■"/. ?;•»» ; O" /.ouadraaTo ;,

Vioi--.i ;, la çoiyi» !;, manteaux aux couleurs éclatantes. La îjoti’î appartient en propre aux rois, l’iia-îi’î aux guerriers et aux chasseurs. — "V. Hisrniu, p. 220- m. _ 12 V. MBHETBIX, p. 1831-1832. — 13 V. SEKVl, p. 1279. — 14 Ps. ,cn. Atll. Itetp. 1, 10 : i»«i :Ti Tt Ti ? ’-'Ss» %<■'>■-■’"' h" ’" .l"’ — i ’"' ««î’»""- — ’^ folliii. IV, 118. — 16 Voir la nomeuclature de Pollux, VU, 22 sq.