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doute le plus ancien essai, dans un alelier insulaire, du style orienlalisant ; la supériorité de la série mélienne dut nuire beaucoup à l’expansion de la série délienne, qui resta toujours très limitée. — Seule parmi les céramiques insulaires, la céramique ou- béenne se prolonge jusqu’à l’époque des figures noires. La transition du géométrique à l’orientalisant s’y fait insensi- blement par un premier groupe’ ; dans les bandes peintes autour des vases qui le composent, on voit peu à peu les motifs végé- taux ou les monstres fabuleux prendre la place des motifs géo- métriques. A ce groupe succède le groupe plus spécialement dit à’Érétrie (fig. 7270)- ; très infé- rieures aux précédents par le style et par la technique, imita- tions maladroites des grandes amphores méliennes, les poteries qui le composent, décorées de cygnes, délions, de sphinx, ne sont que les produits d’ateliers locaux sans originalité ni mérite. Une caractéristique de cette série est le grand lacis qui occupe ordinairement le revers de la panse : l’usage de l’engobe clair y est abandonné. La disparition de la céramique mélienne entraine celle de celle cérami(iue qui en était le reflet. Mais les ate- liers d’Eubée ne cessent pas pour cela toute activité ;

sous une influence nouvelle nait une cé- ramique d’imitation altique représentée, d’abord, par les vases d’Érétrie à figures noires’, puis par les vases de Chakis ’•. Ces derniers, sur- tout des amphores d’un style assez déve- loppé, forment une curieuse série dont, seules, les inscri- ptions ontfait recon- naître l’origine. Ils se distinguent très peu des vases attiques ; les motifs caractéristiques en sont la fleur de lotus sur tige s’avançant dans le champ des scènes, et la guir- lande de lotus où des fleurs à partie centrale rouge alternent avec de simples boulons noirs. Pendant le vi" siècle on voit s’y développer des scènes mythologi- ques (fig. 7277), analogues à celles des Corinthiens et des .ttiques(fig. 122, 1399, 3764,5378).

Corinthe et noi’d du Péloponnèse. — Le nom de

1 Mfimcs réfûiL’Uces que pour le groupe purement géomélriquc (voir n. 6, p. fi34). — 2 Couve, Bull. eorr. helt. 1898. p. S79 noire fig. 7i7rt = ibhl. p. 281, fig. 3) ; CoUignoD Couve, Vases peints d Athènes, Planches, p. 13. fig. 7 ; .Nicole, Catal. des vases du mmée d’Athènes, Supplément, p. 162 ; Dugas, Mélanges HiAleaux, p. 70,73, pi. 2 et 3 ; Perrol, X,p. 1 s<(. — 3 Laurcnl, Eç. 4 ?y. 1901, p. 173 ; Nicole, Catal. des vases du musée d.ithénes. Supplément, f. 167 ; Du^as. ilél. Holleaux, p. 71. 76. — * U fig. 7277 .= Perrol. ., p. 9, Gg. 1. Cf. Wallers-Bircli. 1, p. 321 ; Pottter, Catal. des vases du Louvre, 11, p. 551 ; Milliel, Premières périodes de la eéram. gr. p. 127 ; Ruftwângler-Uciclihold, Grieeh. Vasenmal. 1, p. 161 ; II,

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Corinthe est attaché à deux séries de vases, toutes deux fort abondantes : les séries protocorinthienne et corinthienne. L’origine do la première est inconnue ; mais il parait difficile de ne pas la fixer dans le nord du Péloponnèse et non loin de Corinthe. Quant à la seconde, son principal centre fut certainement Corinthe. Toutes deux ont d’ailleurs été exportées en quanti té considérable, aussi bien en Grèce, particulière- ment en Béotie, qu’en Sicile et en Italie, et des imitations locales, dont il est difficile d’apprécier exactemenU’importance, mais qui ont été certainement très nom- breuses, en ont été faites.

Les vases prolocorinl/tiens ’■" sont, en général, de petits vases, destinés à contenir des parfums, dont les formes sont très carac- téristiques ; le lécythe aryballistiiie est particulièrement fréquent ; la matière est toujours une argile jaune pâle. La fabrication des vases prolocorinthiens commence dès l’époque géométrique ; une grande quantité de ces petits récipients sont simplement ornés de motifs linéai- res, parmi lesquels les srries de bandes parallèles jouent un rôle important, et d’oiseaux stylisés. Mais peu à peu les motifs orienlalisants s’introduisent ; les torsades, les guirlandes de palmettes et de lotus, fes cerfs, les fauves, prennent la place des motifs géométriques ; les scènes à personnages apparaissent (fig. 7278 ;" ; l’inci- sion, les retouches rougesetblanches deviennenld’usage. Parmi les motifs favoris il faut surtout relever les arêtes rayonnant autour de la base ; parmi les tbèmes décora- tifs, la chasse au lièvre poursuivi par une file de chiens cou-

rants. L’industrie protocorinthienne dure pendanttoutlc Vf- siècle et atteint une grande perfection ; le chef-d’œuvre de cette série est l’œnochoé Chigi (fig. 7279j’ remarqua- ble aussi bien par la finesse des représentations que par la délicatesse de la polychromie. Les décorateurs proto- corinthiens n’ont jamais été dépassés dans l’art de pein- dre des ligures en miniature sur des vases minuscules.

p. 213, 219 ; Frickfubau !,, Anuari de ilnst. destud. calai. 190s, p. 207 ; Perrol. X, p.’l s,|. — :- Cf. Couve, Rev. arch. (898. I, p. 213 ; VValdslein, ^r ;/. tieraeum. 11, p. 119 ; i’criirizct, Fouilles de Delphes, V, p 146 ; Pollier, Jye7. Perrot, p. 269 ; M. Grftf,,ln/. Vasen.v. d..kkrop. p. il ; l.orin..-r, Journ. hell. slud- 1912, p. 326 ; Perrot, Uisl. de fart, IX, p. 574 ; Gabriel, J/on. a«(ic/.. XXII (1913), p. 317 (qui se fonde sur les trouvailles de Cumes pour attribuer à Chalcis les vases prolocorinthiens). - ’ U fig. 7278 daprès Perrol, IX, p. 345, fig. 271). - IKaro, Ant Veukin. Il, pi. 44-45. Noire fig. 7279 d’après Perrol, IX, p. 548. liK. 273.