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des Gaules ; mais, à Ti^poque de la A’olilia, la Gaule paraît relever tout entière du vicarius septeni provin- ciarum, le vicaire spécial de la Viennensis ’.Le vica- riat d’Orient disparut à une époque inconnue, proba- blement avant 3i2 -. Aux vicaires se rattachent les comtes’, créés par Constantin sous le titre de comtes du consistoire et dont quelques-uns furent établis à demeure dans des provinces, comme contrôleurs des gouverneurs *. Tels furent : le cornes I/ispaniarum encore cité en 334" ; le cornes Macedoniae, chef du nou- veau diocèse de Macédoine, mais bientôt remplacé par un vicaire ° ; le cornes per Africain, transformé ensuite en comte militaire . Le cornes Orienlis paraît avoir remplacé de bonne heure, entre 3 :25 et 343, le vicaire d’Orient ; il est assimilé à un vicaire, avec résidence à Anlioche ’. L’existence momentanée d’un vicarius Mesopolamiae n’est pas prouvée ^ Ajoutons que les deux proconsuls d’Asie et d’Afrique sont assimilés à des vicaires ’" ; les appels de leurs sentences vont, comme pour les vicaires, devant l’empereur" ; le vicaire d’Asie paraît avoir perdu définitivement vers 396, au profit du proconsul d’Asie, les provinces des Iles et de l’Helles- pont ’-.

Il faut distinguer du vicaire du préfet de Home" le vicaire du diocèse de Rome, le vicarius Urbis’^. Il à pour domaine les urbicariae ou suburbicariae regiones qui coïncident sur une certaine étendue avec le district du préfet de Ilome’°. En 297 elles comprennent huit provinces : Tuscia et Umbria, Campania et Satnnium, Lucania et Bruttii, Apulia et Calabria, Flaminia et Picenum, Sicilia, Sardinia, Corsica ; plus tard dix par la création de la Valeria et la séparation du Samnium et de la Campania. Le vicaire de Rome est donc forcé- ment en concurrence avec le préfet de Rome, dont le territoire comprend le sud de la Tuscia et Umbria, une partie de la Flaminia et Picenum, la Valeria et le nord du Samnium et Campania. Hiérarchiquement inférieur au préfet de Rome, il peut le suppléer, le seconder ; il a le même local {secretarium) ’" ; mais en général il y a eu entre eux et entre leurs offices beaucoup de conflits et de rivalités ". Le vicaire joue un rôle con- sidérable dans l’administration, l’approvisionnement de

1 Ce point est mal éclairci. Il y a encore les GaUiae et les quingue provinciae en 3S5 (lettre de Maxime au pape Sirice : Hacnel, Corp. leg. p. 230) ; en 399, le vicaire de la Viennensis s’appelle uic. quiîique i)roiU7iciarum {C. T’A. XVI, 1 0, 15 ; C.inscr.lat. l,lli’)) ;eaiOO. vie. septcmprouinciarumiCrh. I, 15, 13 ; C. inscr. ia(. VI. 1G78). Les cinq ou sept provinces constituent toRJours sans doute le mômo vicariat, selon qu’on compte pour une ou deux provinces les deux A(|uitaincs et les deux Narlio- naises avec la Xoveuipopulanie, la Viennensis et les Alpes-Maritimes. Dans la Notitia iui a t7 provinces gauloises (déjà aussi 17 par interpolation dans la liste de Vérone), ce vicaire continue à être appelé improprement vie. septem prov. — 2 C. Th. XII, 1, 3’i. — 3 V. Seeck, Geschichte des Untergangs der antiken Well, II, p. 74.81. — i C. Th. I, 10. 6-7 ; XI, 30, 0 ; XI, 3i, 1. — 5 De 317 à 33i(C. Th. XII, I, 4 ; IX, 1, 1 ; Vlll,12, 5 ; Vlll, 18, 3 ;C.Just.m, 1, 6) ; peut-être encore en 33C (t. r/i. Vlll, li, 5 ;XI,35, 2 ; VIII, 18, 3 ; XIII, 5, 8).— oc. Th. XI. 3, 2 (327). — ^ Ibid., XII, 5, 1. — 8 V. dans Mommsen, Praef. ad C. Th. p. 104, la liste des comtes d’Orient connus par les codes ; et en outre Ammian. XIV, 1,3 ; XIV, 2, 20 ; XIV, 7, 2 ; XIX, 12, 6 ; XXIII. l,4 ;Zos. V, 2 ; Orclli, yiiscr. C48I ; C. insrr. tal. X, 1693-1696. Le tilre primitif du comte d’Orient acte cornes Orienlis Aegypli et Me&opotamiae (C. inscr. tat. X, 17(iU). — 3 lîlle n’est attestée que par C. Th. Vlll, 4,4 (349). — 10 2-ot. Or. 18 ; Oec. 17 ; liunap Vit. soph. p. 479 ; C. Th. I, 26, G. — 11 C. Th. XI. 30, 3, 16, 62. Le proconsul d’Afrique juge vice sacra depuis Constantin {Nov. Valenlin. III, 18 § 12 ; C. inscr. lai. VI, 1742, 909, 1179, 1860, 12 449, 16 505, 17 517 ; Comptes rendus Aciid. inscr. 1889, p. 428 ; Bull. arch. du Corn, des trav. histor. 1894, p. 273. V. Pallu de Lcssert, Les proconsuls d’Afrique [Fastes des prorinces africaines, t. Il . — 12 C. Th. I, 12, 5 ; C. inscr. Int.V], 1141, 1052. — 13 La formule de Cassiodore ( Var. Vl, 15) nous parait s’ap- pliquer au vicariat Urhisci non à l’autre (contre l’opitiion de Hartmann, Byzant. Verwallung, 1899, p. 39-40, 144). — ’t V. Cantarolli, Le dioeesi ilaliane da Oiooleziano alla fine deli impero occidentale, Homo, 1901-1903. — is On peut

Rome, dans la surveillance et la protection des corpo- rations ’*. Beaucoup d’affaires vont indifféremment devant son tribunal ou devant celui du préfet de Rome" ; il juge des procès criminels de sénateurs^" ; les appels de ses sentences vont d’abord, selon la règle, devant l’empereur, puis sont partagés entre l’empereur et le préfet de Rome -’.

Les vicaires des préfets du prétoire ont un office qui comprend en général : un princeps, qui esl ducenariiis des nrjentes in rébus, un cornicularius, deux nume- rarii, un commentnriensis, un adjutor, un ab actis, un cura epistolarum, un subadjura, des e.rceptores, des singulares ^- et d’autres subalternes dont le chiffre total ne doit pas dépasser trois cents-’. Perfectissimes au début et alors hiérarchiquement inférieurs aux gou- verneurs-’, puis clarissimes avec le rang sénatorial peut- être dès Constance^", plus tard speclabiles^^, les vicaires administrent les diocèses sous la surveillance des préfets-’, mais en constituant cependant à certains égards un rouage indépendant ; ils reçoivent les rap- ports des gouverneurs aux préfets ou à l’empereur ; ils envoient directement à l’empereur leurs rapports et ceux des gouverneurs et autres fonctionnaires de leur ressort sur des points qu’ils n’ont pu résoudre eux-mêmes -* ; ils reçoivent communication des lois soit directement, soit par l’intermédiaire des préfets -’. Ils surveillent les gouverneurs, les réprimandent, les défèrent dans les cas graves aux préfets ou à l’empereur ; en matière discipli- naire, ils peuvent infliger à leurs subordonnés des amendes jusqu’au chiffre de trois onces d’or ’". Ils ne jugent en première instance soit au civil, soit au cri- minel, que dans certains cas, dénis de justice, impuis- sance du gouverneur, et peut-être les procès mixtes où sont impliqués des civils et des militaires". En général ils jugent, de même que les comtes et les proconsuls ’-, rice sacra, c’est-à-dire les appels des gouverneurs, en concurrence, dans une mesure inconnue, avec les préfets, et quelques procès extraordinaires ’■'. Les appels de leurs sentences vont à l’empereur, qui de bonne heure les transmet à divers délégués ; ceux du vicarius Urbis au préfet de Rome, de 364 à 400 ; ceux de l’Orient, depuis -4(30, à une commission composée du questeur du

considérer comme tranclié en ce sens le grand débat que souleva celte question, au xvu" siècle, entre le jésuite Sirmond et Godefroy. U’après Godefroy {De suburbica- riis regionibus, Francfort, 1617), les urbicariae regiones n’étaient que le terri- toire du préfet de Rome (Home et les cent milles autour de Home, soit prés de 148 kilomètres) ; d’après Sirmond, c’était lûut le vicariat de Home ; c’est Sirmond i[ui avait raison et l’Église avait à bon droit fait correspondre aux deux vicariats les deux métropoles. Home et Milan. V. Vigneaux, Essai sur l’histoire de ta praefeclura Urbis [Rev. générale du droit, 1888, p. 444-447) ; Mommsen, Die Schriften der rôm. Feldmesser, p. 200-205 ; C. Th. IX, 30, 1-3. — ii> Ammian. XVII, 11,5 ; XXVIll, 1,12,22 ; Symmach. Ep.X. 26, ii.- n C. Th. l. 6, 7 ; Sym- mach. Êp. X, 23, 43. — 18 C. Th. XI, 30, 36 ; XII, 6, 24 ; XII, 11, 2 ; XIII, 9, 5 ; XIV, 1, 6 ; XIX, 6. 3 ; II, 17, 1 §2 ; Symmach. i. c. 10, 33. — 19 C. Th. IX, 7,6. — 2" Am- mian. XXVIll, 1, 26, 29, 45 ; Symmach. Ep. VI, 6. 8. —21 C. Th. XI, 30, 29, 61 ; I, 6. 2, 3. Il figure parmi les grands dignitaires à la promulgation du Code Théodosien (C. Th. Gestainsenatu). —i’i Notit. dign. Or. 1,22,24-26 ; Oce. 1,19-23.— 23 200 pour le vicaire d’Asie (C. Th. I, 15, 5, 12, 13) ; 600 au comte d’Orient (I, 13, 1).

— 24 Lactant. De mort. pers. 16 ; Augustin. inCrescon. (Migne, i’n/r. lat. LXXXI, p. 540). —25 C. Th. Mil, 10, 2 (314) ; IV, 12, 5 (338). — 20 /«,,/. VI, H, I ; I, 15,14.

— 27 Dans Ambros. Comm. ad ep. ad ColosS. 2, ils sont appelés ftrivati en présence des préfets, sans doute ilans le district propre de ces derniers, (|uand ils enonl un.

— 28 C. Th.. 15 ; 11,4. — ’3 yiirf. 11. 8, 18 ; II, 10,2 ; VI, 22, 3 ; VI, 28, 1 ; Vil, 22, 3,8 ; Vlll, 18, 2 ; IX, 3,4 ; IX, 7, 6 ; IX, 14. 1 ; IX, 15,1 ; IX, 34, I ; X, 13, 4 ; XI, 1, 13 ; XI, 7, 9 ; XI, 13, 4 ; XI, 10, 4 ; XI, 30, 5, 33 ; XIV, 1, 84 : C. inscr. lat. 111,7000. — 300’. Th. 1. 14, 2 ; I, 15. 6, 15, 17 ; I, 16, 6 ; Vlll, 10, 2 ; XI, 30, 33 ; XIV, 3, 17 ; X, 2, 34 ; XVI, 10,15 ;C. Jiis(. 1,54, a. — 31 C.Just. III, 13, 4 ; Symmach. JCp. I, 68, 69 ; 7, 06 : C.r/l. 1,15, 1,7 ; XVII, 30, 16. — 32/4id. 1,5,4 ; I, 13, 7 ; XI, 30, 3 ; C. ./iwMIl, 13,4 ; Cassiod. Var. 6, 13 ; Orelli, /user. 2332 ; C.i ;isci/a(. VI, 1082-83, 1090.— 33 C. TA. XI, 30, 10, 19, 23, 33, 07 ; C.Just. VII, 22. 3 : A’or. Martian. I, 2 ; Ammian. XXVIll, 0,7-J9.