VIG
— S43 —
Vie
qui lolijours représenla pour les Romains le dieu delà conquête et de la victoire, propiigalor imperii, trtiimplialor ’. lîlle est adorée dans le temple de Jupiter Optimus Maximus, au Capitole, et elle y reçoit des images. C’est au Capitole que lui sacrifient les Arvales, dont le rituel met également la déesse en étroites relations avec Jupiter Victor ^ C’est là que se trouvaient la Victoire d’or donnée par Hiéron de Syracuse et les Victoires consacrées en l’honneur de Sylla par Bocchus, roi de Numidie ’. C’est là qu’avait pris place un tableau célèbre du peintre Micomaclios, où l’on voyait la Victoire enlevant son quadrige vers le ciel, comme pour une apothéose ’. Dans le vestibule du temple Capitolin, au temps de Néron, une Victoire conduisait un char °. Ce rapprochement de Jupiter et de Victoria se manifeste dans tout le monde romain *. Quand prédomine l’ascen- dant du culte Capitolin et des rituels d’État, Jupiter est généralement uni aux deux déesses du Capitule, Junon Reine et Minerve ; déplus, Victoria n’est jamais invoquée seule après la triade Capitoline ’. Dans les régions rhénanes, sur les monuments dédiés à Jupiter Optimus Maximus, autels ou colonnes historiées que surmonte le dieu cavalier, on a coutume de faire figurer l’image de Victoria, mais également avec d’autres dieux et déesses’. Quand il s’agit d’un .lupiter oriental, la Victoire est presque toujours représentée seule, comme un attribut personnitié du dieu. On la voit, en Germanie Supérieure, sur un autel de Jupiter Optimus Maximus Heiiopolitanus’ ; sur une plaque en bronze, ex-voto d’un centurion, elle couronne Jupiter Dolichenus (fig. 2489) ’" ; une main votive, consacrée à ce même dieu par un sous-officier de cohorte, tient une Victoire ’ ' . Comme Jupiter, avec lequel ilss’identilient, tous les dieux solaires possèdent et donnent la victoire ; car ils sont par excellence les Invaincus, Milhra Inviclus, Sol Invictus ’- [mitura, p. 19’t7 ; sol, fig. GoO-2, 6o03J. Dans l’Italie du nord, un autel est consacré, selon
^ Cf. dans Apulée, De inundo, 37, Jupiter triiimplialor, tropaeopitorus. Déjà entre 317 et 211 aranl J.-C, sur les monnaies, Victoria conduit le r^uadrige de Jupiter ; Babelou, Moitn, de la /tpp. rom. l, p. il à 23. Dans une assemblée des grands dieux du panthéon ronnin, figurée sur un relief niilhriat|Ue d’Osterbnrkcn, la Victoire survole Jupiter pour le couronner ; Cumont, Mithra, Mon. fig. p. 34S, n» nu. — s Ils sont accouplés, C. inscr. lut. VI, 2086, 27 : d’autres fois, Victoria est remplacée par Jupiter Victor • VI, 2044, I, 11 ; 2051, 1,87 cl 11, i ;cf. Wissowa, op. cit. p. 127. Jupiter Victor représenté en dieu nicéphore : Colien, Méd. imp. I, p. 431, Domitien, n" 363-371. — 3 Liv. XXII, 37 ; Plut. Sylla, 6, 1. — i Plin. B. nal. XXXV, 108 : . Victoria quadrigam in sublime rapiens ... — 3Tacit. Hisl. 1, 86, t : « in vestiliulo Capitolii .. ; Plut. Utho, 4, 3. On interpréta comme un mauvais présage le fait qu’elle laissa tomber les rônes. — 6 Aui monuments indiqués dans les notes suivantes, ajouter C. inscr. lut. III, 22 = 13578, dédicace à la triade Jupiter-Ilcrculos-Victoria par Dioclétien et Manimien (ann. 2S8) : Vlll, 42S7 et 42a0, autels de Jup. et Vict. dédiés en môme temps ; 9193, dédicace au iVumen Jovii et à la Victoire des Césars, associés à Silvain, Mercure, Saturne, Fortune et aux dieux Maures. Jupiter et Victoria dans le culte des armées : Domaszewski, /letigion d. rôm. Heerea, p. 39. — 7 Vo- pisc. Probus, XII, 7 ; C. inscr. lat. Il, 2407 ; 111, 1972, Salone ; 10109, rie dalmate ; 1371», Thrace ; VI, 30973 {ara augusta àe l’an I) ; Vlll, 2463 ; Annati, 1883, p. 259, n" 22, Kome, ann. 126. Minerve, sans Jupiter ni Junon : C. inscr. lat. Vil, 1114. Minerve nicèpbore : Cohen, III, p. 109, (^iommode, n» 374 ; p. 130, n" 614. — »C. inscr. lat. Xlll, 6333, fforzlieim ; 6395, Heidelberg ; 6723, Mayence ; 7270, Kaslel ; 7503, Bingen ; 7702 et 7793, Remagen ; 8812, Vechten ; 7352, Ueddernheim, colonne au cavalier dédiée en 240 à Jupiter U. M. et Juoo Rcgina ; S. Reinach, Hépert. reliefs, I, p. 186, et Rerue archéol. 1913, II, p. 331, lig. 5 colonne de Mayence, autrefois surmontée d’une statue de Jupiter, avec dédicace à .Néron et 28 images de divinités. — ’C. inscr. lat. Xlll, 6331 ; cf. sur une cuirasse de Carnuntum, le Jupiter-Baal dlléliopolis et deuv Victoires : Arch. ep. Slilt/i. aus Oesterreich, Vlll, p. 59-69 et pi. n ; Ilevue archeol. 1903, I, p. 349 et II, p. I. — 10 C. inscr. lai. Xlll, 7345 a ; cf. Kan, De Joi ;s Dot. cuitu, p. 64 ; SeidI, L’eber d. Doiiclienascull, pi. m, 2 ; Doinaszewski, op. cil. p. 60 cl pi. iT. — Il n’ien. Jahreshefte, Vil, Deiblatt, 130, lig. 28, bronze trouvé en Galicie. — ’3 Cf. Cumont, Mithra, I, p. 150 et 286. Rapports de Sol et Victoria : C. inscr. lut. Il, 2407 ; VI, 402, 710 = 30817, 2821, :10975 (ajouter Annali, 1883,
une coutume importée de l’Orient grec, à la Victoire de Jupiter Optimus Maximus, Éternel et Invaincu". A Rome, sur les autels d’un Jupiter Sol Sarapis ’* et d’un Sol palmyrénien ’% on retrouve l’image de Vic- toria. En 246, des soldats de cohortes prétoriennes, origiuaires du Vermandois, consacrent un édicule à Jupiter Optimus Maximus, à Mars, àNémésis, au Soleil et à la Victoire ’^ Dans un relief d’Éphèse, c’est probable- ment sur le char du Soleil, conduit par la Victoire, que nous voyons monterMarc-.Vurèle vainqueur des Parthes. Parmi les autres grandes divinités du panthéon impé- rial, il en est plus spécialement une qui prend la Victoire pour compagne ; c’est le dieu des combats. Mars : déjà Plaute rapproche leurs noms ". Des monnaies i.mpériales représentent Mars Nicéphore ". On dédia beaucoup d’autels communs à Mars et Victoria, surtout dans les provinces frontières^" ; ils reçurent même des temples communs, par exemple à Augsbourg-’. On adorait aussi la triade Mars-Victoria-Vénus. C’est à elle que Sylla dresse des trophées après la bataille de Chéronée ; les trois divinités reparaissent ensemble sur un trône de Sélinonle, sur une base de Rome et sur un autel d’Ascliad’enbourg -^. Mars et la Victoire s’allient de même soit à Hercule ^^ soit à l’Abondance -*, soit à la Fortune--, pour constituer des triades sacrées. D’autre part, continuant une tradition des rois d’Orient, et pour des raisons indiquées plus haut, les Empereurs ont favorisé le culte commun de la Victoire et de la Fortune. Elles sont rapprochées dans le rituel des Arvales. A Lyon, près de l’Autel de Rome et d’Auguste, on a découvert un ex-voto à Forluna Redux età Victoria Augusli’-^ ; dans une .ville d’Afrique, nous voyons ériger ensemble deux statues de bronze à Forluna Hedux el lila. Victoire " ; ailleurs, suivant une coutume qui semble ’ être d’origine syrienne, une statue de Fortuna l’iclrixse dresse entre deux Victoires -’ ; dans une ville de Sabine, un magistrat municipal nous apprend
p. 259, n» 22) ; XIII, 8812 ; cf. C. inscr. gr. 4434, Syrie, et supra Nikè cl Hèlios. En Angleterre, à Hexham, un autel de Victoria Augusta provient du môme empla- cement qu’un autel de Milhra ; C. inscr. lat. VU, 481 el 482. — 13 C. inscr. lat. V, 7809. — li Ibid. VI, 402 = 30753 ; cf. Helbig-Toulain, Guide, n» 521 ; Helbig- Amolung, I, n» 871 ; S. Reinach, Répert. reliefs, III, p. 188. Le monument est dédié par le clarissime Scipio Ornius, augure. — li> C. inscr. lat. 710 = 30817 ; Helbig- Amelung, 1,0*767 ; S. Reinach, o/). cif. III, p. 187, 6 : Victoria cl Sol montent dans un char attelé de griffons. La dédicace esl palmyrénicnne el latine. — 16 C. inscr. lat. VI, 2821 = i :amonl,MMira, inscr. 128 ; S. Reinach, op. cit. III. p. 2"2 ; cf. Jahrbucli d. Inst. 1911, p. 60. — n S. Reinach, op. cit. I, p. 144, 3. — is Plaut. Amph. 42 : « Virlutem, Vicloriam, Marlem, Bellonam ... — 19 Cohen, Atnl. imp. I, p. 439, Domitien, n" 436-444 ; le dieu lient de l’autre main un trophée. — 20 C. inscr. lat. III, 1098, Apulum ; 1600 : .< Marti palri conscrvatori el bonae Victoriae .. ; 4412, Carnuntum ; 3700, Augusta Vindelicum ; 3897, 5898 ; VII, 220 : .. Deo Marti et Victoriae populi romani .. ; 1068 ; Xlll, 6593, 6740 a, 7249, 7393, 7412 : « Marti Lcucetioel Vicloriae .. ; 7505. Associés à d’autres divinités : 1,2407 ; III, 1972 (relief de Salono), 10109 ; VI, 2821 (= S. Reinach, op. cit. III, p. 202| ; Vil, H 14 ; VIII, 2465 ; .Xlll, 6428 (Mars, Victoire, Amour et géant anguipède, sur la base d’un monu- ment), 6626 (Mars el V. décorant un monument funéraire), 6790 (Mars el V. prés de Tibère nicéphore ; ornement de fourreau = : notre fig. 1606), 7352 (colonne d’Iled- dernhcira), 8812 ; Annaii, 1883, p. 239, n» 22, Rome, ann. 126) ; Espérandicu, Bas- reliefs de la Gaule rom. V, 3963, Boulogne-sur-mer, autel à 4 dieux. Hercule, Junon ? Victoire et Mars : S. Reinach. /î(^p ?r(. reliefs, I, p. IHO.colonue de Mayence ; p. 243, arc de Constantin, relief emprunté à un monument de Marc- Auréle ; II, p. 126, I, Mars cl V. sur une mentonnière de cas.|ue, l’ola (= Froehner, Coll. Goluchor, pi. xii, 94) ; p. 442, Risingham, ex-voto dune cohorte « nuroinibus Augustorum .., avec images de Mars et Victoria ; III, 325, Windisch, ornement de ■ fourreau ; VVien. .fahreshefte, VI, 1903, p. 75, Mars couronné par Victoria ; X, 1907, p. 102 et 339, autels à quatre dieux ; Colicn, IV, p. 132 et 165, Gordien n" 198 cl 333 : Mars dans lelemplcde .Nikè Opiophoros. Sur Victoria et Mars dans le culte désarmées, cf. Domaszewski, Die lielig. d. rûm. H. p. 39. — 2i C. inscr. lat. III, 1 1889. — 22 plut. Sylla, il ; S. Reinach, o/). ci(. III, p. 99 ; III, p. HT ( = Monument i, VI- VII, pi. 76 = Matz-Duhn, 3084) ; II, p. 10. —23 C. inscr. (a(. 111,5193, Celeia. — 24S. Reinach, op. cit. 11, p. 37, autel de Carisrube. — ’^5 C. inscr. lat. III, 10436, Aquincum ; Xlll, 6740 b, Mavence. — 26 /4id. XIII, 1672. — 27i(„’rf. VIII, 7983. — 28 Ibid. Vlll, 5290 ;
