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Aucun nom ne convient mieux que celui de Poecile au portique immense dont le plan est inscrit sur le sol par ses subslructions ; il en subsiste un mur long de 230 mètres et haut de 10 mètres. Le stade et les théâtres sont aisément reoonnaissables à leur forme ; un des Ihéàlres, par les proportions de la scène, rappelle le type grec, un autre le type latin. Point de difticullé non plus sur l’identification des thermes. Mais on conçoit qu’il est beaucoup plus délicat d’indiquer avec précision où se trouvaient le Lycée, l’Académie, le Prylanée, et, à plus forte raison, les Enfers ; les attributions acceptées jusqu’ici ont, en ce qui les concerne, un caractère tout provisoire ’.D’autrepart, on ne sait quels noms antiques devraient être substitués aux noms vulgaires qu’on respecte faute de mieux, tels que Roccabruna, ou Place d’or ^. En somme on peut bien dire que ce qui apparaît le moins dans le plan d’ensemble ce sont les pièces des- tinées proprement à l’habitation ; elles doivent être cher- chées probablement dans le massif du nord-est ; la Place d’or elle-même, la salle dite des piliers doriques, le triclinium et le vestibule voisin en ont sans doute fait partie. Mais même en cet endroit le défaut de symétrie est sensible ; de grandes salles, qui ont dii être somp- tueuses, forment les unes avec les autres des angles variables, comme si chacune d’elles avait été indépen- dante de tout le reste. En revanche, on ne saurait trop admirer l’ingéniosité et le goût dont témoignent certaines constructions, par exemple le pavillon circulaire qui s’élève à l’est du Poecile ; c’est un îlot entouré d’un bassin et tout revêtu de marbres précieux, qui n’a jamais pu servir à autre chose qu’à des siestes voluptueuses". Les lettres de Pline sur ses villas et les ruines du palais d’Hadrien s’éclairentmutuellement ; mais, pour avoir une idée complète de cette résidence impériale, il faut encore y rétablir par la pensée toutes les œuvres d’art qui entraient dans sa décoration et qu’on en a extraites comme d’une mine pendant plus de trois siècles ; elles formeraient à elles seules un musée de premier ordre’.

A la fin de l’Empire les villas romaines sont souvent devenues des centres religieux, où les agriculteurs du voisinage, convertis au christianisme, pouvaient, sous la protection du propriétaire, pratiquer librement leur culte ; beaucoup d’églises ont été ainsi fondées de très bonne heure à la campagne sur des terrains appartenant à de riches familles, et probablement à leurs frais ; rebâties plusieurs fois à la même place, au centre d’un village, elles indiquent encore l’endroit ou s’élevait jadis la villa, principal foyer de la civilisation dans la contrée ^ Georges Lafaye.

VILLA PUBLICA f’Ei ;au).iç Bï,|jlo5Îoc)’. —Édifice de Rome, où l’État avait installé différents services publics. Il était situé au Champ de Mars, en dehors de l’enceinte de Ser- vius, et par conséquent avait été considéré primilive-

  • Lesbibliolhèques grecque et lalia

un indice tout à fait insufliflant. — extraordinaire d’œuvres d’art qu’on ruines. — 3 V, dans le même ^enre ctature, avec un grand nombre de rc p. 209à321,ti-. 304 à 602, et Xll pi. comun. di Roma, 1884, p. 171 ; Bu Outre les o

1 d’apri

e elles-mêmes ont été ainsi dénomn 2 La Place d’or doit son nom à la quantité en a retirée ; Roccabruna, à la couleur des NVMPHAEUM, fig. 5337.— iljn eu a la nomen- productions eicellentes, dans Gusman, Op. l. — s V. les exemples réunis par Lanciani, £u^/. II. monum. X.XXl(l863i, p. 74 ; XXXlVfISC»), ivrages sur les villas de Pline et d Hadrien (cf. p. 885, n. 1 J, et 890, u. 1), qui traitent sauvent la question générale, v. Green, De rutticatione et villUveterum, Leipzig (1607) ; les commentaires de Schneider dans son édition des Scriplorei rei ruslicae lalini, Leipzig (1794-1797) ; ’Witzschc, art. Villa dam Ptuli, Jieal-Enci/clop. d. cUu$. Alterlh. Wita. VI (1839), p. Î599 ;

ment comme une propriété extra-urbaine de l’État, d’où son nom de villa ; c’était un lieu de réunion pour les magistrats, lorsqu’ils présidaient à certaines opérations, surtout à celles que la loi ne permettait pas d’accomplir dans l’enceinte de la cité. Les consuls y passaient en revue les cohortes nouvel- lement enrôlées ; les censeurs y procé- daient au recensement de la population ; on y logeait aux frais du peuple les am- bassadeurs étrangers pendant toute la durée de leur mission, parce que leur ^’^ séjour a 1 intérieur des murs aurait pu i^^^^ présenter un danger pour la république-. Enfin les généraux vainqueurs, qui étaient en instance pour obtenir les honneurs du triomplie, devaient y attendre le moment de le célébrer avec leurs troupes ^ La Villa publica avait été construite en l’an 435 av. J.-C’ ; elle fut restaurée et agrandie en 194’. Elle était probablement entourée de portiques, où on admettait

Fig. 749G. — Plan antique de la Villa Publica.

le public à circuler librement quand elle était inoccu- pée ; les oisifs du Champ de Mars pouvaient s’y asseoir à l’ombre pendant les heures ciiaudes du jour ; Varron y a placé la scène d’un des dialogues dont se compose son traité sur V Agriculture^. Nous avons l’image de la Villa sur un denier de P. Fonteius Capilo, qui fut trium- vir monétaire vers l’an 54 av. J.-C. ; il l’a fait représenter au revers, en y associant, on ne sait pourquoi, peut-être parce qu’il était son parent, le souvenir de T. Didius, imperator ea 93, mort en 89 ; peut-être Didius avait-il réparé ou embelli l’édifice ; la légende se lirait alors : T. Didi[us] imp[erator] vil[lam] pub[licam refecit]. On voit sur celte monnaie quatre arcades supportées par des colonnes, et au-dessus un étage plus bas et plus étroit, dont la toiture en pente repose aussi sur des colonnes ; là se trouvaient sans doute les pièces d’habitation (fig. 7493) Un fragment, malheu-

Dezobry, Rome au siècle d’Auguste, nouv. éd. (1847), 111, p. 271 ; Fricdlâuder, Sittengesch. Roms (1" éd. 1862), 8- éd, 1910, II, p. 106 ; 111, p. 99 ; Becker et Giill, Gallus (I88i), I, p. 98 ; 111, p. 46 ; Guhl et Kohner, ta vie antique, trad. Trawinski (1885), II, p. 114 à 119 ; Winnefeld, Rôm. Villen d. Kaiseneit, Preust. Jahrb. 93 (1898), p. 402 ; Beaurredon, Voyage agricole chez les anciens (IS9S). Cf. la DiBr.ioGRàPaii de hustic» ses.

VILLA PLBLICA. — ’ blrab. V, p. 249. — 2 Varr. Rer. rust. lit. III, 2 ; T. Liv. IV, 22, 7 ; XXX, 21, 12 ; XXXllI, 24. 5. — 3 C’est ce qu’où peut conclure avec vraisemblance de Josèplie, Bell. jud. Vil, 5, 4. — » T. Liv. IV, 22, 7. — 5 T. Liv. XXXIV, 44, 3. — » Varr. l. c. — ’ Babelon, AIonn !de la Rép. rom. I, Didta, p. 435, a’ 1, fig. {= : uotre fig. 7496). Cf. /on-

(eio, p. 510,

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