Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
VIN
VIN
— 910 —


seulement par Vadsertor Hbei’tatis, mais aussi par le maître de l’esclave’.

D’après un jurisconsulte qui ne parait pas antérieur à Dioclétien, le maître ne prend plus la peine de charger un ami de remplir le rôle à’adsei’lor libertatis ; cet office est confié à un licteur du magistrat^. Ce renseignement est confirmé par le grammairien Boèce’. ATépoque des Sévères, cet usage n’existait pas encore : on se demandait si le Préteur pouvait présidera un afTranchissement lorsqu’il n’était pas escorté de ses licteurs, par exemple lorsqu’il était dans une villa, chez des amis. La présence de licteurs était jugée nécessaire pour que le Préteur fît acte de magistrat, même dans la juridiction gracieuse. Si l’on n’exigeait plus qu’il siégeât à son tribunal, il fallait tout au moins s’adresser à lui lorsque, revêtu de ses insignes, il paraissait en public. Ulpien’, de la main droite une baguette dont le bout est aminci. C’est la rindicla d’un licteur *. A première vue on peut avoir un doute, parce qu’ordinairement le licteur est représenté porteur d’un faisceau ; sa main droite reste libre [lictor, fig. 4482, 4483]. Mais Appien, dans son récit d’une émeute à Rome au temps des Gracques, dit qu’on saisit et qu’on brisa les faisceaux et les bâtons qui étaient aux mains des licteurs’.

L’usage de représenter les licteurs avec le faisceau sur l’épaule gauche et la baguette ou vindicte dans la main droite est confirmé par un relief du musée de Vérone, publié par MafTei’" (fig. 7.506). Deux licteurs se tiennent debout à droite et à gauche d’un bisellium dédié à un personnage dont la profession est indiquée parles emblèmes gravés sur le socle (tels que compas, équerre, fil aplomb). La vindicte que tenait à la main le licteur lui permett /

,), , <■ ^’, I, / 1/

Fig. 7505. — Emploi de la vindicta dans l’affranchissenicnt. le premier, a proposé d’écarter celte condition requise pour la validité de la legis aclio.

Le jurisconsulte Hermogénien signale une autre simplification du rituel : on se dispensait de prononcer les paroles solennelles {licel non dicuntur, ut dicta accipiuntur).

Bien que l’airranchissement ait lieu dans la forme d’une legis acdo, on n’exige plus, comme au temps de Varron", qu’il ait lieu un jour faste. C’est là sans doute ce que veut dire un passage des Sentences de Paul, d’après lequel Vi ? i jiwe cessio exigée pour l’émancipation peut avoir lieu les jours fériés ^ Enfin Justinien, par sa constitution de l’an 528, de adsertione tollenda, a supprimé l’usage de Vadsertor : l’esclave est autorisé à ester en justice pour revendiquer sa liberté.

H. — Très rares sont les monuments figurés où l’on peut reconnaître la vindicte. On en a cité deux : l’un est à Rome au palais Colonna ; l’autre, qui était jadis à Rome à la villa Altieri, fait aujourd’hui partie de la collection Warocqué k Maricmont, près de Charleroi. Dans ces bas-reliefs déjà reproduits [sigmm, fig. 6443 ; m.m-Missio, fig. 4827J et que nous replaçons ici (fig. 7504 et 7.’)0o), un homme vêtu de la toge tient de la main gauche une sorte de bâton appuyé sur son épaule, ’tJlpian. d’y. XL, 12, U, 2 : Vindicta ei impoiitaestabeo quem dominum esse pulavil ■, TTphonmus, I>iij. XLIX, i7, l ! i, 4 : O’t hères… vindiclam seno imposait.

— îHermogcnian. Diij. XL. i, Î3 : i/anumisaio per liclores hodie, domino tacenle, expcdiri solet. — 3 Bocth. loc. cit. : Vindicta…est virgulaquaedam, quam lictor manumittendi servi capiti imponen » eumdem semum in libertatem vindicabal, dicens quaedam verba solemnia, alque ideo itla virgula vindicta vocabalur. Cf. riaul. Mil. glor. IV, I, 15. — » Ulp. Dig. XL, J, 8. — 6 Varro, De lingm lalina, VI, 30. — 6 l’auL II, 25, 3 ; cf. Ulp. ûig. Il, 12, 6. — i Cod. Jusl. Vil, 17, 1. Cf. Edouard Cmi, Institutions juridiques des Romains, t. Il, p. 140 cl 150. tait de frapper sur-le-cliamp ceux qui résistaient aux injonctions du magistrat ; il n’était pas obligé de délier le faisceau de verges, attaché avec une courroie. III. — La vindicte employée par les citoyens dans l’action de la loi par serment est-elle semblable à celle du licteur ? La question serait résolue si l’on pouvait admettre l’interprétation proposée par certains auteurs pour expliquer le relief Colonna et le relief Warocqué. Dans l’un et l’autre serait représentée une scène d’affranchissement par la vindicte, où le licteur jouerait lui-même le rôle à’adsertor in libertatem. Mais dans le relief Colonna, malgré la présence du personnage tenant deux baguettes, on ne peut pas affirmer qu’il y avait aussi un esclave. Celui qu’on a pris pour tel", le personnage placé à gauche du magistrat (fig. 7505), n’a rien dans son costume qui dénote un esclave. Le relief Warocqué (fig. 7504) représente certainement une scène d’affranchissement ou plus exactement une partie de la scène. Dans le fragment de marbre blanc qui a été conservé, le rite initial de l’atTranchissement par la vindicte est seul figuré : c’est la manus adsertio’^, décrite par Gaius et accomplie successivement par Vadsertor in libertatem et par le dominus " ; d’où le nom de manus consert io donnù à l’ensemble [vi.ndicatioJ. L’objet

— 8 Ces reliefs sont reproduits d’une manière très nette dans le lîépcrtoire des reliefi grecs et romains àcS. Reinach, 1912, III, p. 221, 1 ; II, p. 161, 3. Une pliotograpliic du relief WarocqucS aèlè publiée par J. Capart, Fr. Cuniont, J. de.Mot, Collection Raoul ^’arocqut’: Antiqitités égyptiennes, grecques et romaines, Mariemont, 130311)04, n » 26. —3 De bellocirili. I, 15 : soi ; fàeSo., ; x.l Ti ; o.U —.à iv j.p,’, T-.v iiTiifiTtùv. — 10 MafTei,.Muséum Veronense, 1749, p. 117, 1 ; Sal. Reinach, Ri^pertoire des reliefs grecs et romains, 111, p. 441, 1 Il Gôtlliug, Annali deW Instituto di corrisp. archeol. 1810, XII, p. 133. — U H. Diae. s. v. : Adsere.re manum est adiiiovcre. —’3 Uaius, IV, 10.