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W.) —

VIT

. 7550. — Bijou métal émaillL-.

Musée Britannique ayant la forme d’un canard que chevauclie un petit Éros ailé, qu’on suppose origi- naire d’Alexandrie ’, des figurines trouvées à Smyrne et à Cymè -, de beaux askos à décor en relief découverts à Benghazi ’, à Théra *, à Pompéi des canlhares modelés à l’imitation des pièces d’orfèvrerie du trésor de Boscoreale ^ des flacons en forme de porc et de bateau des lampes dont le spécimen le plus curieux provient des environs de Cologne et présente l’aspect d’un casque de gladiateur ’. Un beau fragment à gla- cure jaunâtre, originaire de la fa- brique gauloise de Saint-Rémy-en- Rollat (Allier) , est orné d’un sujet my- thologique : le combat de Thésée et d’Hippolyte ’.

Les importants ouvrages, issus de l’industrie de l’émail et appliqués aux mosaïques de la période romaine et chrétienne, ont été étudiés en détail à l’article musivum oeus, p. 2121, p. 2123 et suiv.

XVI. Émaux sur mêlai’". — Nous laissons de côté les émaux celtiques et britanniques antérieurs à l’époque romaine, qui n’entrent pas dans le cadre de notre étude, et nous arrivons à ces bijoux émaillésqui, aux ii«etm«  siècles de notre ère, furent à la mode dans toute l’étendue de l’empire (fig. 7350) ". Les plus intéressants d’entre eux, trouvés aux environs de Namur, paraissent être sortis de la Villa d’Anthée, qu’on peut considérer, jusqu’à nouvel ordre, comme le plus important centre de diffusion de ces menus objets. Ce sont principalement des fibules, des broches, dont l’ar- dillon fonctionne à l’aide d’une charnière et dont le corps affecte les formes les plus diverses : motifs géo- métriques, disques, losanges, croissants, animaux réels et fantastiques, objets fabriqués, bouteilles, couteaux, semelles de sandale, etc. ’-. Leur décor nous montre que les industriels de l’époque romaine ont connu plusieurs procédés d’émaillage sur métaux ’^ :

a. Le champlevé, dans lequel la surface métallique a été travaillée en creux pour recevoir, dans ses cavités, l’émail avant cuisson ;

’ Gaz. de» B.-arts, XX.XV, 1687, p. 393 ; Rayet Collignon, fig. 137. -2 l’oUicret Reinach, Catai. de ilyrina. a" 788-807. — 3 Maiard, Glaçures plombi/ères, p. 65.

— * Wallers. Catal. of the roman pottery, p. 1 (K. 4). — 5 Beaux exem- plaires au musée de Naples. — 6 Walters, Op. l. p. 1-6, pi. mi (K. 3, K. 36).

— 7 Ibid. p. 7, pi. iT (K. 46). — 8 Mazard, Op. l. p. 66. — 9 J. Déchclclle. Z’j vtt$es céram. ornés de la Gaule rom. 1, p. 59 et 11, p. 197-t8, n» ii.

— 10 E. Molinier, L’émaillerie, p. lî sq. ; A. Béquet, La bijouterie chez les Belges sous f Empire romain : J. Pilloy, Lèmaillerie aux II’ et lll’ s. dans UiM. archéol. de 1895 ; A. Kisa, Dos Glas, p. 143 sq. — u Dessins de Morin-Jean d’après les originaux des musées de Péronne (n« 1) et de Reims (n" 2 et 3).

— *2 MoriD-Jean, Les fibules de la Gaule romaine, dans Sixième congrès préhistorique de France, Session de Tours, 1910, p. 803 à 836. - ’3 Béquet, Annales de la Soc. archéol. de Namur, lOOi.t. i4, 3- livr.. p. 267. — IS É. Moli- nier, L’émaillerie, p. 23 et Bg. — 15 On a trouvé à Castel Trosino des (îbulcs et des bijoux de métal incrustés de morceaux de verre de couleur qui y jouaient le même rôle que le décor émaillé : Mon. antichi, XII, pi. vi, n» 1 et pi. vu, u» i, pi. iiv. n» 6. — BiBLiocBAPBiE. — Ncslilt, Catal. of the coll. of glass formed hy Slale, Londres, 1871 : A. Derille, Histoire de l’art de la verrerie dans l’nitliquilé, Paris. 1873 ; W. Froehner, La vi-rrerie antique. Description de la coll. Charvet, Le Pecq, 1879 ; E. Garnier, histoire de la verrerie et de l’émaillerie. Tours, «886 ; É. Molinier, L’émaillerie [Biblioth. des merveilles), Pms, 1891 ; W. Froeh- ner, Coll. Julien Gréau, Verrerie antiq. apport, à M. John Pierpont-Morgan, I TOl. de texte, 5 vol. de pi. en couleurs, Paris, 1903 ; A. Sarabon, Les verres aiiti-

b. Un procédé consistant à creuser dans un premier émail des alvéoles, où l’on coulait un autre émail de ton différent ;

c. L’émaillage en mosaïque, dans lequel on utilisait, après les avoir coupées en tranches, ces baguettes poly- chromes que nous avons signalées plus haut à propos de la fabrication des verres-mosaïques. Peut-être les indus- triels du nord des Gaules faisaient-ils venir ces baguettes toutes préparées, soit d’Alexandrie, soit de quelque au- tre grand centre méditerranéen d’industrie verrière.

L’influence orientale a marqué de son empreinte un autre groupe de monuments dont l’origine reste encore obscure ; ce sont de très beaux objets de bronze décorés, par les procédés ci-dessus décrits, de bandes d’orne- ments et de C affrontés, constituant un motif préféré qui revient avec insistance sur la plupart d’entre eux. Le plus anciennement connu parmi ces monuments est un vase sans anse découvert à la Guierche, près de Limoges, et daté de la seconde moitié du in^ siècle de notre ère par les monnaies qu’il renfermait ". Des pièces du même genre ont été recueillies depuis à Ambleteuse (vase du British Muséum), dans la source de Pyrmont (patère du musée de Sigmaringen), à Piguente en Istrie (mors de cheval du musée de Vienne), en Allemagne et en Dane- mark. Ces monuments remarquables, dont quelques-uns appartiennent peut-être déjà à la période mérovin- gienne’", sont les premiers jalons d’un art qui s’épa- nouira dans la France médiévale ; ce sont les ancêtres des émaux précieux, custodes, reliquaires et châsses, qui feront au xiii siècle la gloire des ateliers de Limoges. Morin-Jean.

VITTA (StÉçoç, cTpÔŒtov, o-TÉnixa, Tiivîa). — Le mot ritta, que les Latins rapprochaient du verbe vincire’, paraît avoir désigné primitivement toute espèce de bandeau ou de bandelette servant de lien^ Le ruban ou lemnisque [lemniscus] qui s’enroule autour d’une couronne ou d’une guirlande [coro.na, serta], pour en maintenir les tiges, et dont pendent les extrémités, est une variété de la vitla ^ Pline, parlant des courroies qui servaient au maniement des pressoirs à levier [pRELLM, torcular], Ics qualifie de rittae loreae^. Isi- dore de Séville fait mention de rittae serrant la poi- trine [fascia PECTORALisj Aussi n’est-il pas toujours facile d’apprécier les nuances qui distinguent le mot villa de ses synonymes, fascia, taenia °. Toutefois,

ques. Le Musée, t. 111, 1906, p. 477 à 524 ; Anlon k’isa, Das Glas im AUerlum, Leipzig, Hiersemann’s HandbiJcher, 3 vol. 1908 ; Robert Schmidt, Uns Glas, i/andbi’tchcr der kgl. Museen zu Berlin, Berlin, 1912 ; Morin-Jcan, La verrerie en Gaule sous l’Empire romain, Paris, 1913. Quelques-uns de ces ouvrages ont vieilli, ils ne sont plus à la hauteur de la science ; le [>lus complet est celui d’A. Kisa. VITTA. — 1 Isidor. Orig. XIX, 30, 4, et 31, 6 : « Viltac ilictac quod vinciunt » : cf. 33, 7. — 2 De Vit, Lexikon, s. v. Vitta ; cf. 1 emploi du mot vitta avec les verbes ligarc : Tibull. I, 6, 67 ; Senec. Thyest. 080 ; Stal. Theh. X, 645 ; Val. Flacc. Argon. V, Il ; Isidor. Orig. XIX, 33, 7 ; cinrjere : Virg. Eclog. VIII, 64 ; Aen. VI, 665 ; Ovid. Met. VIII, 744 ; Fasl. Il, 607 ; Propert. 111, 6, 30 ; Senec. Med. 803 ; Stat. AchiU. I, 61 1 ; Sil. Ital. Punie. XVI, 241 ; circumdare : Virg. Georg. I !l, 4«7 ; coereere : Ovid. Met. I, 477, et II, 413 ; impedire : Tibull. I, 6, 67 ; Ovid. Amores, 111, 6, 5û ; nectere, innectere : Virg. Aen. VI, 281 ; cf. VII, 418 ; Stat. Theb. Il, 737 ; Val. Klacc. Argon. V, 79 ; Festus, Fragm. lib. XIX, p. 355 ; Isidor. Orig. XIX, 31,6 ; Paul. Diac. Exe. p. 354 ; redimere : Virg. Aen. III, 81 ; X, 538 ; Sut. Silv. I, 2, 248 ; Festus, Fragm. lib. XVII, p. 277 ; stringere : Luc. Phars. V, 142 : vincire : Propcrt. V, U, 33 ; Ovid. Amores, III, 6, 56 ; Mel. XV, 676 ; Senec. Phoeniss. 508 ; Tacit. Hist. IV, 53 ; Isidor. Orig. XIX, 30, 4, et 33, 7.-3 Isidor. Orig. XIX, 31, 6 : .. Vitta est qua corona vincitur ». — * Plin. iVat. h. XVIII, 74, 6. — S Isidor. Orig. XIX, 31, 6 ; cf. 33, 7 : « Villa dicta quod ca pectus vincitur instar vitis iiganlis .. — ter. Virg. Aen. V,209 ; Vil, 3 :i2 ; Isidor. Orig. XIX, 31, 6 : . taenia... eitreraa pars vittae >.