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a calculé que, grâce an nomlire et à la facilité des déga- gements, la multitude énorme rassemblée sur les gradins du Colisée ^SÛ à 50 000 personnes’ ; pouvait être évacuée en moins de cinq minutes’. Uct. Navarre.

VOTA Sl’SCEPT.. — fviCEXN.^LIA, VOTIM.

VOTORIM OBLATIO. — VOTIM .

YOTL’.M Ej/r„ xx-vj/i). — Le grec ei/T,, le latin volum ont un double sens. L’un et l’autre signifient à la fois le rite religieux du vœu et l’objet voué ou l’acte promis. Dans le premier sens, £Ù/v, et lolutn ont fourni à l’épi- graphie antique des formules telles que eù/y.v iroii- Sovai, ijitU £Ù/f,î, xa-r’sj/v, vj/f^ç yizri. loliiin solrere, ex voto, pro roto. Le second sens seul peut rendre compte d’autres expressions, telles que EJ/f,v kvihr,xi voluni posait, rotuin /’ecit, rotum dedicacil-. — Lorsque la divinité, en Grèce et à Rome, fut devenue anlhropomor- phique. lorsque les dieux et les déesses furent conçus comme des élres, doués sans doute d’une puissance supérieure, mais semblables aux hommes par leur forme physique et leur nature morale, les rites oraux prirent dans la religion une place importante auprès des offrandes, des libations, des sacrifices et autres céré- monies du culte. L’homme s’adressa aux divinités pour obtenir leur protection, leur faveur, leur appui ; pour détourner leur colère ; pour désarmer leur hostilité ; pour les remercier de leur bienveillance et de leur bonté. Les prières proprement dites d’une part, les actions de grâces d’autre part, accompagnées ou non d’offrandes, correspondent aux deux formes les plus simples et les plus caractéristiques de ce commerce, quelque peu étroit et intéressé, entre les hommes et les dieux. Le vieu, plus complexe, participe à la fois de la prière et de l’action de grâces ; mais en même temps l’homme s’y montre moins humble envers la divinité, moins confiant dans son intervention ; en formulant un Voeu, il traite comme d’égal à égal avec le dieu ou la déesse dont il sollicite les bienfaits, il fait avec lui ou avec elle un véritable pacte conditionnel, qu’il observera seulement, en ce qui le concerne, quand il aura obtenu ce qu’il a demandé.

Bien que ce caractère du vœu soit surtout accusé dans la religion romaine, il se retrouve aussi chez les Grecs. Il y est incontestablement moins net ; la langu»- grecque ne possédait pas pour le vœu de terme spécial et exclusif, comme était le mot latin vutum. Les mots eJ/V,, ej/cuh, qui correspondent, par exemple dans les textes bilingues ’, aux latins vo/uin. >oreo, ont un sens moins restreint, plus général riONARiiM, p. 364] ; ils sont souvent employés pour désigner de simples prières, des invocations*. Ev/y, ou e-j/i :, les prières d’Électre à Hermès dans les Clioè- pliores’, de Clylemnesire à .pollon dans Electre^, des femmes athéniennes à Démêler et Korè dans les Thesmu- phories’ : t’j-jxi également, les invocations chantées en chœur au moment du départ des .théniens pour l’expé- dition de Sicile*. Dans aucune de ces circontances il n’est fait mention de vœux proprement dits : Electre, Clytemnestre, les femmes athéniennes réunies pour célé- brer les Thesmophories prient les divinités de les protéger, sans rien leur promettre en échange de leur

1 S«loD Oomi, O. t. p. 66$. D’après certaines évalualiODs plus ancieuDes. le Coti- sée aurait contenu de %(H)0 â tbOOOO spectateurs ^A)ii>HiTHEATiti ;v, p. m. — i A. Kicb, Dict. det antiq. art. AMPBiTtjEATtii-M.

VOTL’31. — * /lucr. ^raec. adr. ftom. p-rtiii. 1.76. 411,542,540 ; Intcr, i/rat :- coe, lil k/nAu/ae),fasc.3,4ôâ ; fasc. -, tl4, etc. — -Cf. les /n<fieea des divers tomes Um Corp. luicr. lot. — i lia tjtttaj : dto. Auy. 9 ; Imtcr. Gé’iuc. niptemtr. Vll^ i

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protection. Quant aux prières, qui donnent au départ de la flotte athénienne pourla Sicile un caractère si poignant, elles consistent en péans et sont chantées, tandis que des libations sont faites en l’honneur des dieu». Il n’est donc pas douteux que les mots t’y/r^, y.x-ztxiyr,, EÛ/ouat, xïTEij/o.uai aient été souvent employés par les Grecs pour désigner les simples prières, les invocations religieuses ; en ce sens on peut dire que les péans, les hymnes n’étaient que des variétés de l’EÙ/r, hvmnvs, paeanJ.

Mais d’autre part il n’est pas moins certain que. par ce mot ^ù/i, les Grecs entendaient le même rite spécial que les Romains appelaient vofiim. La littérature et lépigraphie le prouvent par de très nombreux exemples. Ce qui carac- térise levœu citez les Grecs commechez les Romains, c’est qu’il est un véritable contrat, un pacte conditionnel entre l’homme et la divinité.

Le vœu chez les Grecs. — Les poèmes homériques fournissent plusieurs exemples de vœux : le vœu des femmes troyennes à .thèna au livre VI de l’/Z/orfc’ ; le vœu adressé par Diomède à la même déesse au livre X "’ ; le vœu d’Ulysse aux morts au livre XI de VOdijssée" ; celui qu’il fait aux .Nymphes d’Ithaque au livre XIII" ; celui que Télémaque conseille à Pénélope doll’rir à Zeus au livre XVII". De ces vœux proprement dits il con- vient de rapprocher les paroles qu’Achille adresse au Sperchios, au moment où il va couper sa chevelure pour la déposer entre les mains de Patrocle mort ". Dans tous ces épisodes le poète, par les idées qu’il exprime, par les termes mêmes qu’il choisit, met nette- ment en lumière le véritable sens du vœu. Sur le con- seil d’Hector, les Troyennes, à la voix d’Hécube, pro- mettent à Athèna de lui sacrifier douze génisses, si elle sauve la ville de Troie’^ Diomède, au hiomenl d’entre- prendre une expédition périlleuse, s’adresse en ces termes à Athèna : <• Écoute-moi, fille de Zeus ;... assiste- moi, protège-moi ; je te sacrifierai une génisse qui n’aura point porté le joug ; je le l’immolerai, après avoir garni ses cornes d’or". >> Rien que le caractère conditionnel du sacrifice promis ne soit pas ici indiqué avec autant de netteté que par l’emploi de la conjonc- tion si, il n’en ressort pas moins de l’allure générale de la phrase. Les vtetix d’Ulysse aux morts etaux .Nymphes d’Ithaque procèdent de la même idée ; les victimes pro- mises ne doivent être sacrifiées qu’après le retour du liéros dans son palais, auprès de Pénélope et de Télé- maque. Plus significatives, dans leur brièveté, sont les paroles que Télémaque, de retour à Ithaque, adresse à Pénélope : « Fais vœu d’immoler aux dieux des héca- tombes, si Zeus nous accorde les faveurs dont ces sacri- fices seront la récompense » (aT xé roOt Zeù ; ïvT’.ta hfo. T£/.£C7Y,"^ Télémaque spécifie clairement que les héca- tombes sont promises sous condition. Il en résulte que les Grecs se tenaient pour dégagés de leur promesse lorsque la divinité ne leur accordait pas ce qu’ils deman- daient. C’est ce qu’Achille explique franchement au Sperchios. ’■ Debout, à quelque dislance du bi’icher (sur lequel était déposé le corps de Patrocle), .Vchille coupa sa blonde chevelure, que jusqu’alors il entretenait pour

iMegar.etBoeot. ,413. — *P.Foucart.dansfl<r.arcA< ?o/. I89».ll,p.316. — ôAeschyl. Chotyhor. ii sq. : cf. i4« sq. — «Sophocl.f /eefr. 634 s<|. — ’• Arisloph. Thetmoph. .95 sq. _ a Thucïd. VI, 32, i. — 9 Hom. /(. VI, iW s.|. — «0 Ibid. X, Î83 sq. 1 11 Odyss. XI, i9 sq. - nibtd. XIII. 35-.s.|. - H Ibid. XVII, 50 sq. — H Iliad XXIU, 141 sq. — 15 Iliad. VI. i :4-176 et 308-310. — <6 lliud. X, ît% sq. _ 1- OdjM.Xl, 3U-SI ; XIII, 355-36U. —"Ibid. XVII, 50.31.

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