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Fig. 75S0. — VulcaLD élrusfiue hctlOaisé.

jour-là des sacrifices solennels au Volcaiial el dans le temple du Circus Flaminius’. Sans doute ces sacrifices étaient ofl’erls par le flamen Volcanalis, dont nous ne connaissons, du reste, que l’existence et le rôle dans la fêle de Maia^ C’est, selon toute vraisemblance, dans le Circus Flaminius que l’on donnait, le 23 août, des jeux en l’iionneur du dieu. On ne peut dire par qui ils furent institués : on a cru longtemps qu’ils l’avaient été par Auguste, en même temps que les ludi Martiales, en 20 av. J.-C, à l’occasion du retour des étendards romains pris par les Parthes ’ ; mais les fastes de l’é- poque d’Auguste sont muets sur ces jeux ; les monnaies inscrites Mars Ultor et Volkanus Ultor, sur lesquelles on se fondait, ont été frappées par Galba*. Les ludi circenses du 23 août existaient, en tout cas, avant 217 de notre ère ; nous savons en effet qu’à cette date Macrin les supprima ; mais la colère du dieu se manifesta par un incen- die qui ravagea l’amphitliéàlre Fla- vien le jour même dos Volcanalia ; on dut les rétablir °. Ils se célébraient encore au milieu du v« siècle^.

Les Volcanalia, par leur date (fin de la moisson), par la nature des divinités associées à Vulcain ce jour-là, par d’autres indices en- core’, ont nettement le caractère d’une fête agricole. C’était, par conséquent, une fête populaire. Les auteurs anciens signalent, pour ce jour-là, certains •usages populaires dont le rapport avec le culte de Vul- cain est encore mal éclairci. On jetait dans le feu des poissons du Tibre, d’espèce vulgaire, appelés tnaenae*, afin d’apaiser les âmes des morts ; tel est en effet le sens qu’il faut donner aux mots de Festus : pro ani- mis humanis^. D’autre part, le jour des Volcanalia, on suspendait les vêtements au soleil ; on n’a de cette pra- tique aucune explication valable’".

B. En Italie. — Le culte de Vulcain parait avoir eu en Italie, hors de Rome, trois centres principaux : l’Étru- rie, les îles méridionales (Lipari, Sicile), Ostie.

En Étrurie, si l’on discerne, comme nous lavons vu, les traces d’une divinité du feu à attributions vastes, proche parente du Volcanus romain, les traditions qui nous sont parvenues sur son culte se rapportent presque toutes à Sethldns, dieu ftfrgeron, équivalent de l’Hé- piiaistos grec (fig. 7577, 7580) ". Ce culte se continua à l’époque romaine : la substitution du nom latin au nom étrusque se fil assez tôt, si l’on en juge par l’inscription archaïque qui se lit sur une coupe de Tarquinii ’*. Vul- cain avait un temple à Pérouse ; il fut miraculeuse- ment épargné par un incendie qui ravagea la ville lors du siège de 40 av. J.-C. ; les habitants, frappés

< Acia Artalium, l. c. —2 Cf. supra, p. 1001, note 14, ; Varro, De I. l. V, 84 ; Corp. imcr. lat. VI, 1628. — 3 Cf. Eclhel, o. c. VI, p. 96 ; Mominseo dans Corp. inscr. lat. 1, î’ éd. p. 3Î6. — t Cf. p. lOOÎ, noie 13. — » Ojo Cass. Utst. rom. LXXVUI, 25. — 6 Corp. inmr. lat. I, »■ éd. p. 270, Calendar. Philocal. 354 p. C. ;i6i<i. p. ili,Calertdar. Pokm. Site. 448-449 p. C. —’Cf. supra,p. 1001, notes 15 à Is. — ^ Festus. o. c. s. v. Piscatorii ludi, p. 238 ; Varro, o. c. VI, Su. — 9 Campanile, (. c. p. 180 ; cf. Orid. Fasl. Il, 57T sq. — 10 l’aulin. NoI. Po.^m. adv. pagan. XXXII, 137 sq. — ’* .Notre fig. 7580 d’après un miroir étrusque,

■Gerlianl, Etrusk. Spieget, I, pi. i.xvi. — 12 Corp. inscr. lat. I, 50. — 13 Appian.

. Btil. civ. V, 49 ; Dio Cass. Hist. rom. XLVIII, 14, 5. — 1» Cic. De nat. deor. III,

Kig. 7581. —Vulcain sur monnaie de Lipara.

de ce prodige, consacrèrent leur ville à Vulcain .

Dans les îles Lipari et en Sicile, autour de l’Etna, c’est l’Héphaislos grec qui est adoré. La domination romaine ne fit que substituer le nom de Volcanus à celui d’Héphaistos et le nom de Volcaniae insulae à celui d’Hephaistiades’^. Par contre, la fable grecque, adaptée aux légendes locales, fit fortune dans la littéra- ture latine, qui représente constamment Vulcain comme un dieu boiteux, occupé à forger sous l’Etna ou sous les volcans des îles Lipari, avec l’aide des Cyclopes, les foudres de Jupiter’^ ; en outre, ce sont les monnaies de Lipara (fig. 7581) "^, en même temps que les monnaies el miroirs étrusques, qui ont fourni aux Romains la repré- sentation figurée du dieu, avec ses attributs et sa coiffure carac- téristiques.

A Ostie, au contraire, le culte de Vulcain a un caractère pro- prement romain. C’est le dieu des incendies que l’on adorait dans ce port, où s’entassaient les approvisionnements de blé destinés à nourrir Rome. Son culte était, dès les premiers temps, et resta toujours le culte principal d’Oslie ’ Il semble bien que ce soit à lui qu’une inscription donne le titre de deus patrius ". Le temple de Vulcain se dressait au centre de la colonie, qu’il dominait de sa masse : on voit encore aujourd’hui les restes imposants de ses murs, bàlis en brique ; il fut restauré par Luci- lius Gamala dans la première moitié du i" siècle de notre ère ’^ Il y avait à Ostie, pour célébrer le culte de Vulcain, des magistrats spéciaux qu’on ne retrouve nulle part ailleurs : c’étaient des préteurs et des édiles sacris Volkani faciiindis^". L’opinion la plus plau- sible est celle qui les considère comme les successeurs de magistrats véritables qui auraient gouverné la colo- nie à l’origine ; quand elle eut des duumvirs, comme les autres colonies romaines, les préteurs el édiles ne conservèrent plus que leurs attributions religieuses. Il se serait produit quelque chose de comparable à ce qui advint à Rome, à la chute des rois, lais.sant derrière eux un re.x sacrificulus^’. Outre les préteurs et les édiles, les inscriptions nous révèlent l’existence d’un pontifex Volkani et aedium sacrarum ^•’ ; il y avait, semble-l-il, un pontife unique, et non pas un collège de pontifes.

En dehors de ces trois centres, on rencontre assez ra- rement Vulcain en Italie". Il faut faire une exception cependant pour la Transpadane : le dieu était adoré à Aquilée-*, sur les bords du lac Majeur, où une inscrip- tion l’associe à Hercule -% et surtout à Brescia^’. Mais, plutôt qu’à l’Italie, ces inscriptions doivent être ratta- chées à la Gaule.

C. Dans les provinces. — C’est en Gaule qu’on a

22, 55 ; Virg. Aen. Vlll, 422 ; flin. Nat. Iiisl. III, 8-9 (U) ; flcogr. Kavnin. ’Lpi •tUnïjiou = Vulcana ; Solin. Polyhist. V, 23 i coHis Vulcanivs, près dAgri- gcnle. — 15 Cf. p. 1002, notes 3 et 4. — «6 Cf. Mionnet, Descript. de méd. ant. t. I, p. 344, n" 36-41 ; ibid. .Supp. t. I, p. 463, n- 10 ; Eckhcl, o. c. I, p. 270 ; buruy, Hist. des Crées, 1. p. 190 (= notre (ig. 7581). — " Cf. Dessau dans Corp. imcr. lat. XIV, p. 4-5. - 18 Corp. inscr. lat. XIV, 3. - " lOid. XIV, 375, v. il ; cf. Carcopino, Mil. de fée. fr. de Rome, 1911 (XXXI), p. 144-230. - 20 Cf. Corp. inscr. lat. XIV, Index, p. 573. - 2’ Dessau, l. c. p. 4. - 22 Cf. ibid. Index. - 23 Corp. inscr. lat. I, 20 ; ibid. IX, 421, 4192, 6349. - 24 Ibid. V, 638. — 23 Jbid. 5310. — 26 Ibid. 4293-4295.