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seul indigène d’Egypte qui ail obtenu le droit de cité alexandrine ’. Il est plus surprenant qu’un citoyen d’IIèraclée ait été choisi chez les Athéniens comme zacored’Asclèpios etd’Hygie - ; car, dans ce culte adopté par la cité, cette fonction était en général donnée à un citoyen ^

N’otre principal document sur la nomination des za- cores et la durée de leur fonction est un décret rendu, au 11^ siècle av. J.-C, par.les orgéons [orgeonks] de la Déesse Mère au Pirée en l’honneur d’une femme, Mèlrodôra, qui exerça celte fonction. D’après les statuts sociaux, la prêtresse en charge devait désigner la zacore parmi les anciennes prêtresses, et il lui était défendu, sous peine d’amende, de désigner la même pour un second zacorat avant que toutes eussent eu leur tour*. Choisie une première fois, Mètrodôra exerça la charge avec tant de zèle que la prétresse de l’année suivante ne voulut pas d’autre zacore ; les orgéons lui renouvelèrent ses pou- voirs par mesure spéciale. Cette année encore elle rendit de si grands services que les anciennes prêtresses, dont l’une aurait dû lui succéder, proposèrent de la nommer zacore à vie, ce qui fut décidé en efl’et -. ious voyons parla que le zacorat n’était pas une charge tirée au sort et comment d’annuel il a pu devenir viager. En géné- ral, pourtant, la règle de la durée annuelle s’est main- tenue : par exemple, un e.v-voto consacré par un zacore dans l’Asclèpieion d’.Vthènes est dédié sous son succes- seur *. Mais, généralement aussi, les zacores sont rééli- gibles : on en connaît, à Panamara, qui exercent leur fonction des cinq et des sept ans ’ ; il y en a même, à Délos, qui sont nommés dix-huit et jusqu’à trente-sept fois ’. Annuelle selon la lettre, la fonction pouvait donc, partout et sans difticulté, devenir viagère en fait ; elle l’est en principe pour l’hypozacore de l’éphébie athé- nienne ". On avait même une tendance à choisir les zacores dans la même famille. La mère de Mèlrodôra avait également été zacore, ou du moins avait rendu à l’association Mèlroaque les mêmes services "’. Une in- scription trouvée dans le temple de Zeus Panamaros vante un « zacore, fils de zacores, zélé descendant d’hommes zélés », et dont le frère « fut autrefois un zacore au cn’ur pur » ". Longtemps, à Athènes, le zacorat d’Asclèpios appartint comme une fonction héréditaire à l’illustre famille des i :TiTic,’., qui avait converti en nom propre le titre sacré de pyrphoros ’■'.

L’importance du zacorat est assez grande dans le personnel sacerdotal. On a vu que, dans l’association Mètroaque du Pirée, la zacore était supérieure à la prêtresse, puisqu’elle était prise dans le conseil des anciennes prêtresses ’^ ; le cas est exceptionnel " : d’or- dinaire les zacores occupent un rang moyen. A Êpi-

’ Inscr. gr. l. XII, i, n» 3 :). M n’csl pas nécessaire r|uc la pierre sur laquelle est gravée ceUe inscription ait été apportée d’Egvpte à Hhodes. — * ïn- scr. gr. t. III, »• iOi. — î Jliid. add. n» es r ; n» : ;3I ; a.ld. n° 894 ,el se montre « irréprochable envers les les prêtresses et les orgéons » en « veillant à l’accomplis- sement des rites >> ’^^. Une inscription métrique parle d’un zacore qui s’est acquis une gloire infinie par sa sagesse ; mais, lorsqu’elle nous montre le personnage jouant un rôle dans l’initiation des mystes el dans les orgies d’une pannychie, maintenant dans toute leur pureté les règlements secrets et méritant ainsi une cou- ronne décernée par le peuple, c’est comme hiérophante qu’elle le présente, et c’est pourquoi elle ne prononce pas son nom-. De même, quand un zacore de Zeus Panama- ros est loué pour avoir, « avec sa belle épouse, sacrifié avec zèle dans les Komyria [komyria]... donné des repas bien répartis avec sa chère lante, sa mère el son frère,... offert à sa patrie dix mille deniers », on mentionne là des liturgies et des epi/Joseis que le zacore peut assumer bénévolement, comme tout autre bienfaiteur, mais qui ne lui sont pas imposées par sa charge^*. Il n’est même pas certain que la zacore kernophore [kernos], qu’on voit, en Crète, assister chaque mois à une procession orgiastique en l’honneur de Rhéa, agisse ainsi comme zacore, et non pas comme kernophore, ni que la seconde de ces fonc- tions soit toujours attachée à la première -’. Tout ce qu’on peut affirmer, c’est que le zacore apparaît comme administrateur en consacrant des autels el des temples ’",

t. III, n<" loi, 203, 922 ; ’E.r-., ;i. ào/aioi. 1913, p par l’Assoc. des H. gr. t. VIII (1879), p. 40 ; cf. Roland, op. cit. p. 313-314. — 18 Jnscr. gr. t. Il l.c. — 20 Inscr. iir. t. III, n»922 ; ’E.r.u. àf/».,o n" C002 — Inscr. gr. t. XIV, n" 1026 = Inscr. gr — 22 Inscr. gr. t. III, n» 713 (Athènes) ; t. XII, (Imbros). —23 Jbid.l.. Vil, n" 1883, I. 3 ; 1884, 1. n» 4470 (Laodicée). — 24 Ibid. t. Il, n» 624. — a : 181 c, 780 6 ; Wilhelm, l. c. (Alhtncs) ; Corp. gr. t. VII, no 2323 (Thèbes). — 26 Jnscr. gr. t. 40-42. — 27 Corp. inscr. gr. n» 401 = Inscr. de corr. hell. t. XI (1887), p. .387, n» t. — 2 ! Cybéle, p. 233, n. 5 et p. 234. — 3" Jnscr. gr. 894 a (Alhènesi ; 1. XIV, n» 993 = Inscr. gr. (Rome).

197, n» 0 ; Uonum. gr. publifs Corp. inscr. gr. n" 2298. Voir , n» 102. — 19 ’Eor,|i. ifi""’- t.. L c. — 21 Corp. inscr. gr. , ad res rom. pert. t. I, n» 103. I, n« 33 (Lesbos) ; vm, n» 131 1 (Ascra) ; cf. Corp. inscr. gr.

Ibid. t. III, add. n" 08 <■.

inscr. gr. no 1634 i=z Inscr.

Il, no 624, 1. 26-28, 32-33, gr. t. 111, a.’ 713. — 2» Bull. < Nicander, L e. cf. Grailloi, I. III, n" 102, 162, 203, add. ad res rom. pert. l. I, u" 7V

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