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elle’. Des monnaies de Sélinonte portent une repré- sentation analogue et ont suggéré la même interpréta- tion ■-. On a expliqué un bas-relief (d’époque tardive) comme représentant le dieu nouveau-né, gardé par les Curetés, qui exécutent autour de lui une danse armée, comme, sur d’autres monuments, autour de Zeus enfant. Le Satyre et le Silène qu’on voit sur le même bas-relief prouvent que le Zagreus crélois y est complètement identifié avec le Dionysos thébain’. Un ivoire combine également les données de la naissance de Zagreus avec celles de l’éducation du Dionysos thébain. Une des scènes représentées nous fait voir Perséphonè venant de mettre au monde Dionysos, qu’Ilithyie tient dans ses

Kig. T5S6. — Zagieiis enfaiil lue par les TlUns.

bras ; une autre nous fait assister à la danse desCurèles autour de l’enfant couché ; un personnage agenouillé lui donne un petit miroir, ainsi que firent les Titans pour amuser Zagreus et s’emparer de lui ; les scènes suivantes sont relatives au fils de Sémélè*. La danse des Curetés autour de Zagreus fl.gure, croit-on, dans une sculpture du théâtre d’Athènes ° et sur un relief de sarcophage, où l’on voit aussi le jeune dieu saisi par les Titans qui le mettent en pièces (fig. 7580)’^. On a publié une peinture de vase qui montrerait Perséplionè, tenant sur ses genoux un Zagreus à tète de taureau, mais qui, d’après d’autres, se rapporterait au Minotaure enfant avec Pasiphaè Une tête en marbre rouge représente un Dionysos enfant couronné de pampres, et, comme derrière cette tète est sculptée une face de taureau, tierhard y a vu un Zagreus*.

Cil. Dubois. ZAiC., ZAïXCHA, ZAXGA, TZAXGA (TÇa^Y’^V, ■z’^x-ciix 2j — Chaussure orientale adoptée à Byzance, assez mal connue. L’origine même du mot est obscure :

I ilo.i.l. Hiit. num. (i’ éd.), p. 47G. — 2 Head, op. l. p. 169 ; Overbeci, Gr. K. lîijth. ni, p. 668. — 3 Mueller-Wieselcr, Denkm. antik. Kunst, t. Il, pi. xixv, n» m. — l Ga :. arch. 1879, p. 27. — 5 Mon. I.X, pi. % ; Rhein. itiis. 1694, p. «6. — « Jlueller-Wieseler, op. l. I. Il, pi. x«sv, n» 413 ; S. Reinach, Répert. reliefs, III, p. 136. Noire fig. 7586 d’apiès Gaz. arch. 1879, p. iS, fig. 2.-7 Gaz. arch. 1879, p. 34-35, pi. m, iT, v. — 8 (Jerhard, Sert, antik. Bildio. n» 45 ; IJeber den Bilderkreit ton Eleusis (2» mémoire), p. 540, noie 216. — BiBLioGBAPBis. V. Lenormanl, Gazelle archéologique, 1879, p. 18- 37 ; Lobeck, Aglaophamus, sine de theologiae mysticae Graecorum causis (Rugimonti, 1829) ; Gruppe, Die griechischen Culte und Mylhen in ihren Reziehungen zu den orienlalischen Religionen (Leipzig, 1887) , .Maas, Orpheus rMunich, 1895) ; Rohde, Psyché {2« ^d. Fribourg, 1898), II, p. 116 sq. ; Foucarl. le culte de Dionysos en Attique (Paris. 1904) ; S. Reinach, Cultes, mythes et religions (Paris, 1906), 11, p. 58-63 ; Gruppe, Griechische Mythologie und Reli- jionjesc/iicAfe (Munich, 1906). Cf. la bibliographie des articles baccbus, eleu^is,

ZA.NCA. — ! Chron. Pasch. ; .Malal. ; Thcophan. — 2 Codin. Curopal. — 3 Lexicon tôt. lalinit. s. v. — ’E. A. Sophokiés, Greek lexikon, .e»-Yorli, ls9i, s. V. — î P. de [..agarde, Gesammelte Abhandtungen, Leipz. 1866, p. il et

Corradini ^ le tire d’une forme Çâ-/X’i, qui viendrait d’àvyM, constrinr/o ; c’est l’ancienne explication de Sau- maise, que Godefroy paraissait adopter. M. Sophoklès*, estimant que la partie distinclive de l’objet est le four- reau enveloppant le mollet, rapproche des formes qui signifient jambe dans les langues du nord de l’Europe. Ces deux étymologies sont peu vraisemblables pour un article d’Orient. Nous songerions plus volontiers, pour la sanca, à un xÇaviz-ôv ÛTtôSY)|Aa, la peuplade des Tzanes étant localisée dans le Taurus, et celte chaussure étant peut- être arrivée à Byzance par l’intermédiaire de l’Arménie. Des orientalistes admettent que son nom est emprunté à la langue peiilvie^.

Les auteurs d’Occident n’avaient guère à son sujet que des idées très vagues ou fausses". Pourtant, selon un texte interpolé de V Histoire Auguste, Gallien offrit à Claude le Gothique :a ?ic/ias de nostris Parihicas, paria tria, ce qui confirme bien l’origine orientale*.

Cette pièce du costume n’était pas â l’usage de tous : les fils de Théodose menacèrentd’exil toute personne qui se permettrait à Rome de porter des braies et des Izangues’. Procope ’" signale, parmi les insignes con- férés aux satrapes héréditaires de l’.Vrménie, une chaus- sure rouge montant jusqu’au genou, qui n’appartenait qu’au (iaiii)v£uç " et au roi de Perse ; cette bottine devait être la zanca. La teinte rouge, pour les chaussurescorame pour les habits, a toujours été très lionorifique ^ [CALCEUS, p. 818]. Ce qu’il y avait d’oriental dans la 5anca, c’était sans doute, en dehors de l’excellente qua- lité du cuir’ les ornements qui la surchargeaient. Le « Curopalate » Georges Codinus a décrit" cette T^a^yia, couverte, sur les flancs de la tige et de l’empeigne, d’aigles brodés en or, avec perles et pierres précieuses ; l’empereur la mettait pour assister aux processions. Lorsque Tzatliios, fils de Zamnaxis,roi des Lazes ’% vint solliciter de Justin P"’, prédécesseur de Justinien, l’inves- titure des États de son père, il parut à la cour de Cons- tantinople portant le costume byzantin, mais ayant con- servé « les tzangues de son pays, ornées de perles à la mode persique » "*. Les chroniqueurs disent que ces bottines étaient iouiraïa, îourji’a, moins rouges que rous- sàtres, prenant la teinte de nos « cuirs de llussie ». Peu à peu, le prestige impiu’ial s’afl’aiblissant, les hauts dignitaires se firent accorder le droit de porter ce qui, dans le principe, n’appartenait qu’au basileus ; des textes tardifs l’établissent et, d’autre part, si le cordonnier de l’empereur s’appelait TCayc-i ; ou -rÇâyxaç ", on en vint à parler duT^aYv’ipiov’*, atelier où travaillait le t^’/yy^P" ?' >

note 3 ; selon lui, zanca serait la forme la meilleure, zangu plus archaïque.

— fi Ainsi, Horace {.Satir. I, 6, 27-28) parlant des courroies noires qui enlouraii-iit les souliers des s^ :nateurs, le pseudo-Acron donne cette glose : nigrifi pellibi/s, zangis. Cf. Goelz, Corp. gloss. latin. V, p. 6)3, I. 3S, et p. 363, 1. 37 : caliyas Z’incas. — ^ Treb. Poil. V. Claud. 17, 6 (les mss. ont : zancas) ; voir le commen- taire de Saumaise. — ^ Les rapports avec les Parthes avaient lieu surtout à Ira- vers l’Arménie. — « Cod. Theod. XIV, 10, 2 et 3 (a. 397-399) : usum tzangariim nique bracarum intra urbem venerabilem nemini liceat usurpare ’, voir le com- mentaire de Uodefroy. — 1" De aeilif. III, 1, 23 Haury. — " Add. Ccdren. Il, p. 47, 1. 14 Bonn : xi>«.oô..ri -iS.Xa. — 12 Cf. Dio Cass. XLIII, 43, 2, hautes chaus- sures rouges des anciens roisd’Albe, qui plaisaient i Jules Cc’sar. — ’3 Lei pelles Parlbicae, maroquins rouges, étaient réputées {Duj. XXXIX, 4. 16, 7). — 14 /Je off. p. 31, I. 9 sq. Bonn. — H Les Lazes étaient tout voisins des Tzanes.

— i^ Chron. Pasch. p. 614, I. 3 sq. Bonn ; Theoplian. Chron. p. 260, 1. 3 sq. honn ; Malal. p. 413, 1. 17 sq. ; texte identique chez les trois. — " Codin. op. cil. p. 31, 1. 14 ; p. 82, 1. 12 et 19. — ’» Theophan. p. 279, 1. 10 Bonn (t^itn» ?". p. 1X2, I. 4 de Boor). — ’9 Const. Porphyr. De cerim. p. 494, I. 10 Bonn : llé-y- cliius abrège en eraiTi ?>"î ; t^ovr» ?’. : "P- Ptochodrom. I, 114, 144 (dans i.or.m, Atncla, Parisiis, I, 1828).