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inscriptions {flgulinae Arrelinae)’. Elle est, par excel- lence, la céramique romaine et le commerce en a répandu des exemplaires dans le monde entier. Elle employait de 1res nombreux artisans, dont les noms inscrits sur des estampilles, imprimées dans l’argile du vase (fig. •)"’», 3042). nous ont été en partie conservés, avec ceux de leurs esclaves, collaborant au travail -. Les formes sont variées : plats, œnochoés (fig. 7336 , bouteilles, cratères, pbiales et palères, etc. Un bel exemplaire bien complet est le skypbos du Louvre avec les noms d’Hercule et d’Omphale et les signatures du fabricant, M. Perennius, et de son aide Tigranès (fig. 7337) ’. 11 y avait trois procédés pour la décora- tion : 1° tirer d’un moule pré- paré d’avance fig. 3043,3041, 31S2, 3183) le corps du vase avec son décor en relief ; tour- ner à part le pied, le rebord et les anses ; ’2° tourner le vase tout entier en le laissant lisse, puis appliquerau moyen de la barbotine des sujets exécutés séparément à l’aide d’un poinçon ou d’une estampille fig. 3042) ; 3" modeler en barbotine, à main levée, à la surface du vase des ornements en relief. Les vases les plus soignés appar- tiennent à la première catégorie.

On a découvert à .rezzo même d’admirables fragments

733C. — (Enochoé d’Ar

Fig. 7337. — Vases d’.reiio.

de vases et de moules qui montrent dans toute sa per- fection la beauté de l’art romain à l’époque d’.uguste’. C’est un art éclectique ; tantôt les figures sont emprun- tées, comme dans les reliefs néo-attiques, aux traditions et aux œuvres célèbres du passé ; tantôt on recherche des effets nouveaux dans la combinaison des végétaux, des lleurs, des oiseaux, des animaux, à l’imitation des modèles pompéiens ’■. Les vases de métal ciselé, comme

i C. ins. lai. Il, M70, 5I !>. — 2 Dragciulirff. p. *3 sq. — 3 Uaycl-Colli-

(tnon, fig. 131 : sur l’alclicr de Perennius cf. I’a5i|ui, dans .Voliiic degli Scavi, 1 89 i. p. 403. Les fig 7336 el 7337 (vases du l.ouvret soni empiunU-os à Duruy, f/hl. des /lomcins, I, p. 3in, cl 111. p. TSS. — ».Vo/i :ie degli Scaoi, 188i, pi. 7 à ».

b hragcndnrIT, op. t. p. »9-IO<i. — 6 Klude de Héron de Villcrosse, dans .Won.

el .IM)i. l’iol. V. I899-I’.>0i. — ’ jahrb. arch. liisl. I8’J7, Anzeii/er, p. 113 s<|. — » Babelon. Cnb. des anliqties. pi. I«, 17, i. 38, 41, 51. — » Dr.igoiidorir, 3/). /. p. ’.is.lOO. - 10 .4(A. .MiH. Idii. p. 3U si|. — I’ llisl. . l . XXV. li, 4«. _ i% Wallors-Bircli, II, p. 49/, et surloul l’ouvrage spécial de J. Lii’<clieleUc,

ceux du Trésor de Bosco Realeffig. 43.’)6,.’j384)*,du Trésor d’Hildesheim (fig. 974) ’, de Bernay (fig. 496, 977, 978) ’, etc., ont servi de modèles aux céramistes (cf. aussi la fig. 972, 973, etc.)’.

La fabrique d’.Vrezzo eut de nombreux imitateurs, ou même des succursales, en .sie Mineure, en .Xfrique, en Gaule, en Belgique, en Germanie, en . gleterre, un peu partout dans l’Empire romain. Une des plus importantes et des plus intéressantes a été découverte près de Perganie ’", ce qui confirme un texte de Pline sur le renom des vases de cette région" ; elle date des règnes de Tibère et de Claude. Les ateliers de Gaule ont joui d’une très grande prospérité et ont même supplanté ceux d’Italie vers le u siècle de notre ère (fig. ^viil ; les principaux centres producteurs sont à Lezoux (.llier’ et à la Grau- fesenque lAveyron) ;

le nombre des po- ""’ ~^

tiers connus est con- - sidérable ; le rouge il

des poteries est d’un

ton vif, la glaçure ^".^ ^ ^

plus métallique que celle d’.rezzo ; mais

la qualité du décor en rinceaux, oiseaux, personnages, y est très inférieure (fig. 7338)’^. Les ateliers belges el ger- mains sont d’époque plus basse et finissent par renoncer presque complètement à l’ornementation en relief" ; ils ont produit des poteries à inscriptions en blanc sur fond noir ’ Pendant la période franque on suit encore la prolongation el la décadence de cette industrie, puis on aboutit à des produits qui par leur barbarie, leur décor en incisions, rappellent les plus antiques poteries del’àge néolithique ’ '. L’évolution del’arlforme ainsi un cercle.]

[Poteries à glaçure. — Nous devons former ici une sorte de sous-groupe pour une catégorie qui dépend en grande partie des deux précédentes, mais qui s’en dis- tingue par la technique. On a vu plus haut (p. 657) l’importance de la poterie émaillée, dont les origines remontent aux plus anciens temps. Une découverte nou- velle, celle de la glacure plombifère (enduit à base métallique oii le plomb est employé comme fondant), transforme l’industrie céramique à l’époque hellé- nistique [figlimm, p. 1132’. On lit alors des vases plas- tiques, des vases à reliefs, des lampes, dont l’éclat el la solidité étaient plus grands encore qu’avec l’émail ; les tons verts, jaunes, bruns, dominent’". Les rapports avec l’industrie du verre sonl manifestes vitrum]. Les plus anciens essais sonl datés du m’ siècle av. J.-C. (vases de Bérénice, de Ptolémée Philopalor) .On pense que la ville d’.Xlexandrie d’Egypte, avec ses ateliers occupés depuis tant de siècles au travail de l’émail, a pu être le centre directeur ’*. Des vases et des terres cuites de Smyrne, de Cymé, des fragments de vases de Tarse prouvent que celte technique s’est répandue

f.es rose» orn.s de la Cauh romaine. 2 vol. 1901. La fig. 733S est tirée de Duruy, Hist. des /lomains, VII, p. 264. — 13 Waltcrs-Birch. Il, p. 533 ; Siegf. Loes- chckc, Keramiselie Fuiidc in Hallern (Wcsiplialic’i, 1009. — u Walters-Bircli, 11. p. 537. — 1^ S. I.ocsclicke, pi. xijin. — ’» M^iiard. De la connaissanee par les anciens des gtarures plombifêres, Paris, 1879. Cf. le résumé dans Rayel’Collignon, p. 3r.3 S(|. ; DragcndorfT. op. /. p. 1 14 (G’a»ier/e Gefaesse) ; Walters, Hist. ane. Poil. I, p. liS : .Masner, dans .Viit. d. k. k. oesterr. Mus. i- série, VIII, 1893. p. 4.ïi si|. — i’ Kayol Collignon, p. 371 9i|. —1» lliid. el lig. 137.