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liol dit de Mi^g.ire.

On ne sait même pas bien quel nom antique donner à celle forme [cymbù ;, fig. 22C8 = fig. 7335]. Quel- ques-uns porlenl des empreintes de monnaies de Lysimaque, successeur d’Alexandre. Les plus importants oITrenl des scènes empruntées aux poèmes iiomériques et aux poèmes cycliques, parfois même précisées par des inscriptions qui expliquent le sujet et nomment les personnages (prise de Troie, histoire d’Hercule, enfance

d’(tl’ ;dipe,etc.)’. Le plus grand nombre est seu- lement décoré de motifs orne- mentaux, rin- ceaux, guir- landes, petits personnages, divinités. La technique com- prend deux pro- cédés : des re- liefs composés d’un seul mor- ceau et poussés dans une malric(^ unique ; des reliefs sortis de petits moules ditférenls, que l’on applique à son gré sur la panse. On connaît des signatures de fabricants assez nombreuses, dont le nom est toujours au génitif : .Vsclépiadès, Arislon, Aphrodilos, Dionysios, etc. -. Les mêmes noms se retrouvent sur des vases à reliefs, du même temps, qui nasonl pas des bols (formes de skyphos, de bouteille à une anse, logi/nos)^. Il y eut des succur- sales importantes de celle fabricalion grecque en Cri- mée*, en Asie Mineure % el jusqu’en Italie’. Dans cette dernière région l’atelier de Popilius, vers la fin du ni« siècle av. J.-C, semble avoir été un des plus féconds ; il avait deux établissements : l’un à Olricoli, l’autre à Mevania ; un <le ses ouvrages les plus intéressants repré- sente le combat d’Alexandre contre Darius ’. M. C. Ho- berl ’ voudrait voir dans celte énorme production des vases à reliefs, de couverte brune ou noirâtre, les Suinin vasa dont parle Pline ’ et qui s’opposeraient aux Arre- tina vasa de couleur rouge ; mais cette hypothèse donne encore prise à des objections sérieuses ’". La fabricalion des vases à reliefs de couleur jaune ou brune se prolonge jusqu’à la période romaine et même aux bas temps de l’Empire ; l’industrie des vases à lustre rouge ne réussit pas à l’éliminer entièrement ".]

[En Italie une fabrique, celle de Calés en Campanie, se développe durant le iii^ et le ii« siècles d’une façon personnelle et originale, bien qu’on lui trouve aussi des prodromes et des antécédents du côté des régions gréco- orienlales, peut-être à Alexandrie ’■'. La série comprend quatre groupes : les plats, les bols ou jattes, les phiales

[I Disserlalion spéciale de Cari Robert (50«* Winckctmann’s Prograimn, 1890) ; cf. Mon. Asaoc. Élud. grecq. I8S8, pi. 8 ; Èpkémérit arch. 168*, pi. 5 ; ISST, pi. 5 ; 19ili, p !. i ; Juhrb. Inst. 1UU8, p. I»V. — 2 Jahrbnch Jiist. 190S, p. 7i ; cf. /(eiiie /itii I. grecq. 1907, p. I. — 3 C. Roberl, (. c. p. 93 : Leroux, Lagynot, p. C3 9i|. ; Courby, Bull. corr. hell. 1913, p. 418 ; il s’accorde avec M. Zatm pour lïîaccr â Pergamc le centre de fabricalion de ces vases ililTerenls des bols. — * Jahrb. arch. Insl. 1908, p. 43. — ô Zalin, dans Pricne, p. iOl ; Courby. /. c. — « llnm. Xitt. 1897. p. JO ; Donner Jaltrbâcher, U93, p. 37. — ’ Itôm. AJitt. 1898. p. 399, pi. jr. — 8 Op. l. p. 4 ; cf. Zabn, dans Pricne, p. 416. — 9 l’Iin. HUt. nat. XXXV, |i, 46 (138 s<| ). — "> l’ragendûrlT, dans, tioitner Jahrbâch r, 1893, p. 30. — " Cf. les •asts publiùs par M. Robinson dans American Journal ofarch. 1909, p. 30 cl S(|. lc|uc Taulcur parait pKicer à une époque Irop aucienne). — 12 U.sserlaliou spéciale

à omphalos, les soi-disant gullus, qui sont plutôt des burettes à huile pour les lampes’" ; tous sont ornés d’appliques ou médaillons en relief, disposés dans l’intérieur de la poterie, ou sur le dessus du gutliis ; le répertoire en est varié et sans doute tiré de la vaisselle de métal : têtes de femmes et de divinités, Gaulois pillant le temple de Delphes, travaux d’Hercule, éléphanl de guerre, animaux, quadriges, bateaux, etc. On con- naît beaucoup de noms de fabricants, parmi lesquels ceux de Canoleius et Gabinius reviennent souvent "■.

Le noir employé parles Campaniens a souvent un éclat spécial, métallique et un peu blanc, à reflets argentés ; la terre est pâle et grise. Les rapports avec les œuvres de métal ciselé sont étroits ; on y reconnaît aussi des imitations de l’Alhénè Parthénos de Phidias, des Mé- nades de Scopas, de l’Enfant à l’oie de Boéthos, elc.’°.

Le passage entre celle catégorie campanienne et les vases rouges d’Arezzo est manifeste ’^. De très bonne heure les Grecs ont connu ces accidents de cuisson qui, par un coup de flamme oxydante (air introduit dans le four allumé), font passer la couleur noire au rouge corail et ils ont parfois essayé de les utiliser comme couleur de fond". A l’époque hellénistique on a repris l’idée et on est arrivé à régulariser les elfets de façon à obtenir toujours une belle couleur rouge ; mais, en réalité, c’est le même noir qui reste la matière première, comme autrefois. On peut s’en convaincre en maniant des spécimens où le noir a subsisté en certains endroits. Cette méthode a-t-elle commencé en Grèce ou en Italie’.' Ce point reste encore obscur. En Grèce, les bols dits de Mégare présentent déjà de nombreux exemples d’une technique en partie rouge. Des vases à lustre rouge se rencontrent à Athènes, à Alexandrie, à Pergame et même en Crimée ". Pour certains auteurs, la terra sigil- lala [ficlinum, p. H29] serait surtout originaire d’Asie Mineure ou d’une île comme Samos". En Italie, un centre de production plus ancien qu’Arezzo paraît avoir été Pouzzoles -°.I1 nous semble aussi que laCampanie a dû être, en Occident, le centre d’élaboration de ces essais, car on suit fort bien dans la céramique campanienne le passage du noir au rouge. Il y a sans doute eu deux sources de fabrication, l’une dans la Grèce orientale, l’autre dans la Grande-Grèce ; des deux côtés on a cher- ché à utiliser des rouges obtenus accidentellement et remarqués depuis longtemps ; mais en Italie, mieux qu’en .sie. on perfectionna le procédé au point d’obtenir des rouges à glacure métallique extrêmement brillante, par application d’un lustre transparent, incolore, avi- vant les tons, comme celui des potiers altiques avivait le rouge et le noir de leurs vases’-'. La fabrique d’Arezzo, en Étrurie, au sud de Florence, représente, au i" siècle av. J.-C. et au i"^’ siècle de l’ère chrétienne, l’apogée de celte industrie" ; ses produits sont mentionnés dans les

de Pagonsteclier, ûie Caleniscbe HelicfUeramik. Berlin, 1909 ; cf. Jahrb. Insl. 191i, p. 146 ; Ath. Mitt. 1908, p. 113. M. Kftrle (GôUing. Anzîig. <JU) attribue plus d’importance à l’Apulic et à Tarenle (ju’à Calés cl à la Campanie.

— 13 l’agenstecber, op. l. p. 128. — " /bid. p. 132. — l’agonstecber, op. l. p. 139, 159.— 16 Ibitl. p. 107. — " Mon. et Mim. Piol, IX, 1903, p. 157 ; X, 1904, p. 52, 5V. — 1» Atlt. AJitt. 19UI, p. 81 ; Pagcnstccbcr, op. I. p. 109, 171 ; liragendorlT, d.ins Donner Jahrbûcher, 1895, p. 3i S(|. ; Courby, dans Bull. corr. hell. 1913, p. 431. — 19 Waltcrs-Bircb, 11, p. 474 ; l’agiMistucller, op. l. p. 170.

— iOJbid.p. 17 4. — 21U.Zabiia fait aussi d» bonnes observations sur ce snjiït dans Priene, p. 440 ; il montre (|ue la f.ibrication se développe p.irnllèlcnicnl eu Asie Mineure et en Italie. Cf. Courby, /. c. — !2 Sur celle série particulière voir Rayel- Collignon, p. 33l»q. ; WallersBirch, Hisl. anc. l’otl. Il, p. 471 ; Dragendorll, dans Jalirbûcher de Bonn, 1893, p. 18 sc|. ; l’orrer. Die rômische Sigillata, 1911, etc.J