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du toit du proscacniitm ’. Uicn do plus varialjle. comme on sait jriiKATnuM, p. ISG], que l’orientalion des théâtres antiques, tant grecs que romains. Il y a, par suite, tel théâtre (ex. Orange, Bosrrt) où, la scène étant exposée au midi, les acteurs auraient reçu toute la journée le soleil en plein visage- ; il est clair qu’en pareil cas un abri était nécessaire. En fait, des vestiges très nets, qui sub- sistent à Orange’, à Aspendos’, à Bosrâ" (sur la. froiis scaenae, sur les murs latéraux en retour, sur la façade extérieure de la scène’ !, prouvent l’existence ancienne d’un toit en appentis, qui couvrait le proscaenium. Toutefois un auvent si élevé (à Orange, il dominait d’en- viron 36 mètres le niveau du sol) n’eût pas, à certaines heures du jour, suffi à défendre efficacement du soleil les artistes ; il fallait donc autre chose. Nous avons vu que dans certains théâtres (particulièrement, sans doute, dans ceux de petites dimensions) le relum s’étendait jusqu’à la scène. Ailleurs on se contentait peut-être plus simplement d’un rideau suspendu verticalement au bord extrême du toit du /)/"oscae/i/M«(.

Dans l’étude qui précède nous n’avons considéré le vélum que comme abri contre le soleil ; et c’était là, sans contredit, sa destination essentielle. Accessoirement, ce- pendant, il pouvait aussi protéger, à l’occasion, le public contre une pluie légère. El il convient enfin de remarquer, avec M.Formigé,qu’en renforçant les ondes sonores sans créer d’écho il favorisait l’acoustique ^ 0. NvvAnnf :.

VE^^^suLUM [v^natio].

VENATIO (Kuv-fiyta, xuvT|yÉ(jiov) ’. ChasSC.

I. Les oniGiNES légexd.mres de la chasse et ses dieux TUTÉLAiRES. — Les anciens savaient que la chasse avait précédé l’agriculture’ ; mais, bien qu’ils connussent des populations qui ne vivaient que de la chasse’, ils n’avaient pas le sentiment qu’elle eAL été pratiquée de tous temps. Tandis que les monuments exhumés par les fouilles nous permettent d’affirmer que leurs ancê- tres de l’époque égéenne chassaient à pied’ et en char ^ tout comme leurs contemporains d’Egypte et d’Assyrie, les Grecs ne croyaient pas que la chasse eût été intro- duite chez eux longtemps avant la guerre de Troie : les nombreuses allusions à la chasse qui se trouvent chez Homère obligeaient à la croire dès lors bien connue*^.

1 Formigi ;, 0. l. p. 79S0. — 2 Durm, O. l. p. «57. — 3 Carislic, O. l. p. V et 40. — » l.anckoronski, 0. l. p. 21-i s(|. — ô Durm, O. l. p. 658. — 6 On pciil ajouter encore qu’à ArUs les rouilles ont fait découvrir une iiiimciisc quantité de tuiles brisées (pii proviennent sûrement de la couverture du pvo- scavniujn (Kormigé, O. t. p. SO). — C’est à l’établissement de ce toit qu’auraient servi, selon Durm (p. 658), les mâts dressés au sommet du mur extérieur de la scène, llypollièsc bien peu vraisemblable. Cf. le mode de construciion (|ue restiltic Formigé pour Orange fp. 80). — 8 P. 42. Le même savant écrit encore : •• Le son se transmet mieux à l’ombre, condition que le re/ir»i réalisait » (p. ■ !:{).

VENATIO. — I Kuvr.vij.ov et «•jvr.ïi’-.i ; sont les mots alllqucs, «J.Tir.’a, >ij ;r. :ii

les mots ioniens ; les poètes Iragicpics emploient toujours la forme doriennc yj’ivà^ de l’ionien à- ;oiv,« au lieu du terme vulgaire Or,otû.., (on trouve chez Sophocle, /cl’n. »uv>iTiTi.v ; cf. I’. Maas, lierL/Mt. Woch. lOli, n» 3i). (-)r.p« et Orij !;,,. indi- quent ce qui a trait aux bétcs sauvages iHi^ii /erae, d’oii fcrire). Quant à «y&k, VO<lysa( ?e le dit à la fois do la cliassc (XXII, 306) cl du gibier (Xll, 330) ; at/ra dérive du radical ag (cf. «^<«, agere), (]ui a donné *-jvr.Yi« et ses composés : o ce il quoi on conduit les chiens » ou « ce que conduisent ou poussent les chiens ». Dans venare^ venatiOf le sens fondamcnlnl parait élrc : poursuivre, rechercher. — ’- Lucv. V,980 ; Virg. Jen. VIII, 310 ; IX, COi ; l’Iin. A’a(. /iij(. Vil, 5, 7. — 3 Bappe’ous les Agriophagcs d’Élhiopic et la Corse, dont les habitanis auraient passé leur vie à la chasse, l’olyb. Xll, 3, l. Sur la chasse ii répOfpie préhistorii|uc voir G de Mortillel, Origines de la chasse, de ta pèche et de l’agriculture (l’aris, 1890) ; Sollas, Anciens hmiters (Ijinibridgo, 1910). — 4 11 suflil do rappeler le poignard de la chasse au lion, Fcrrol et t^hipiei, llist. de l’Art, VI, pi. ivni. — b Voir, pour Mycèncs, m anneau avec cli,-issc au cerf et une sUli’ avec chasse an bon (l’crrot cl Chipiez, VI, lig. -lio et 364i ; pour Tir llir, une peinture {Tiryns, II, p. 96-137) ; pour Chypre, les ivoires (Murray, Hnkofin,

Les traditions concernant cette introduction étaient des plus diverses : suivant certaines fables les dieux archers, Apollon elArlémis, avaient appris à des héros favoris ’ la chasse à l’arc et au chien ; Xénophon rapporte que Chiron enseigna la vénerie à vingt et un héros* : .cliille % Amphiaraos, .^ntiloque, Asklépios’", Cas- tor, Céphalos, Diomède, Énée, Hippolyte, Machaon, .M(4anion, Méléagre, Ménesthée, Nestor, Palamède, Pelée, Podalire, Pollux, Télamon, Thésée, Ulysse. Ce catalogue " est destiné à concilier diverses légendes, et le choix de Chiron comme précepteur de tous ces héros peut provenir de ce que les Centaures, armés de pierres ou de branches d’arbres, semblent être nés des souvenirs déformés que les habitants primitifs des mon- tagnes de Grèce léguèrent àleursconqiKM-ants Achéens-. Oppien ’^ laisse aux Centaures du Pholoé la pratique première de la chasse, mais il en distribue les princi- pales inventions entre les héros chasseurs les plus con- nus : Persée aurait été le premier à poursuivre le gibier à pied. Castor à le poursuivre à cheval’*, l’ollux à se servir des chiens, Hippolyte à employer les filets et les pièges, Atalantc à imaginer les llèches pennées et Orion les pièges nocturnes ; on sait que ce dernier est représenté au ciel comme un chasseur de lièvre (fig. oo39). De son côté, Gratius est l’écho de tra- ditions locales quand il fait de l’Arcadien Derkylos l’inventeur des toiles et des lacets et du Béotien Hagnon celui de la chasse au chien ’^. Quoi qu’il en soit, le nombre même de ces héros chasseurs, les exploits cynégétiques d’Héraclès, la mort, sous les coups d’un sanglier, d’.Vnkaios, d’Adonis ou d’.ttis, enfin la chasse de Calydon, qui fui peut-être le sujet de la plus ancienne des épopées grecques""’, toutes ces légendes attestent qu’on se souvenait, dans la Grèce classique, d’un temps où elle avait été si infestée de bêles sauvages qu’il avait fallu les conseils des dieux et la force des héros pour l’en délivrer.

La chasse resta toujours sous le patronage de divinitiis attitrées, qu’il fallut intéresser à son succès en leur abandonnant une part des dépouilles’-. En (•erlaines régions on semble même avoir ouvert la chasse par des prières publiques ou privées". Artémis

pl. i : S. Kcinach, Rrp. Itclicfs. II, 495, 1-i), et les ases (Bull. .coït. hell. 1907, p. 231, 2Ui) ; riiilluencc des chasses en char héléenncs iKocrle, Jahrb. 1901, . z. p. 3) et assjriennes y est manifeste. Sur la chasse en char en Orient, voir Studniczka, Jalirb. Ixist. 1907, p. 147. - 6 Cf. Hoffmann, .Vonatsclirift fur hiih. Scituluesen, 190 i, p. 441 , cl plus bas p. 086, n. ii, 24 et qs. el p. 6S8, n. 21, 25. — 1 Ainsi Arléniis aurait appris la chasse à Skamandrios (//. V, 49) ; Apollon enseigne le tir de l’^rc àPandaros : les chiens d’Érélric seraient un don d’Apollon, l’ollux, V, 39. — 8 Xcn. Cyn. I, 1. Je place dans l’ordre alphabéti(|uc les 21 noms donnés sans ordi’e dans ce texte. — •■* Sur Achille (qu’on s’élonne de voir figurer sur la mémo ligue <iuc son père eôice) comme chasseur voir p. 680, n. 23. — lO.Vsklépios aurait été un des chasseurs de Calydon, Apoll. IIM. III, 119 ; Hyg. Fab. 173. Ses chiens familiers ont dû coniribuer à le faire passer pour un héros chasseur. — H Ménes- thée y a été ntanifestemenl introduit pour contenter l’amour-proprc athénien ; Ènéc l’a peut-élrc été par un éditeur d’épotpie romaine. — ’2 Voir I’. Baur, Centaurs in ancient grcek art (1913). — 13 Opp. Cyn. Il, 1-23 - u Castor passait aussi pour l’invenleur de la course en char (Schol. l’ind. Pyth. V, 6). Sur les chiens de chasse dits Castorietis, voir p. 687, u. 33. — ’" Grat. Cyn. f^ et 214. Ces doux personnages sont inconnus par ailleurs. — "* Voir tes art. Atalanta et Meleayros du Lexikon de Uoscher. — 17 four cette conception du rùlc des tro- phées de chasse, voir l’art, tuoiwkum el mon mémoire sur L’origine des troplu’es, dans /lev. d’ethnogr. et de sociol. 1913. — ISA Kéos les prêtres Je Zens Aristacos priaient pour obtenir la brise du .Nord « ({ui fait choir i-n masse les cailles dans les lilets de lin dos chasseurs ,>. Callim. dans Oxyrrh. Pap. Vil : Akontios et Kydippv, v. ;i7 (cf. Rev. it.gr. 1910. p. 265). On invoquait Artémis avant les chasses, l’hiloslr. Iiu. I, 28. Dans l’île d’ikaros, sur la cùle d’Arabie, il faut prier la Diane locale pour que la chasse soit henrcnsc, AcI. Nat. An. .VI, 9. l’oiir un rite semblable à .Néiiii, cf. Frazor, Golden lloujli, 3* éd., I, p. 27.