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oTi^ôXoç WfjO ’. En Grèce, on le force à courre, décou- plant à ses trousses des chiens indiens ; ou bien on enlève par ruse un faon, au gîte ou à l’abreuvoir, et on le porte derrière des filets, contre lesquels biches et cerfs se jettent pour reprendre leur petit qui brame (cf. fig. 5932) ; ou bien encore on dispose des liens qui, entravant un des pieds du cerf, rendent facile de le poursuivre sous les taillis K

Les Romains se ser- vaient davantage de iilels, vers lesquels les veneurs à pied ou à cheval et leurs chiens relançaient la bête’fig. 73(j(»)^ Des (lèches cm- lioisonnées étaientem-

’ Fig. 73G0. — Chassi

ployées dans la chasse

à courre’. On avait encore recours à deux moyens pour atti- rer le cerf : OR attachait un jeune cerf apprivoisé (fig. 73(J1/’ dans un fourré, derrière lequel les veneurs se cachaient jus- qu’à ceque les appels de leur congénère captif eussent fail venirles cerfs ; ou bien on jouait certains airs de tlùte ou de syrinx qui passaient pour les attirer irrésistiblement". Dans les îles de l’Archipel ’, en Crète surtout *, on chassait de toute antiquité la ciièvre sauvage (al ; i.-iç(x,

1 /(. .VVIII, 310. Comme i-cpit’seiilalion 1res ancienne ilc chasse au cerf, voir l’oUier, Catal. ./es roses du Loia-re. E 633, cl HarUvig, i/ie Meisterschden, p. 410 cl 633. — 2 (luire Xcn. Ci/n. IX, où ces divers procMcs de cliasse au cerf sonl dêcrils, voir Oppian. I, IG5 ; II, 12 ; Aesop. Faft. 17.=). l’our la cliasîc au lilcl, parmi les itniomln-ablcs monuments figurés, on peut citer S. Heinacli, //é/j. rases, l,5t,30i : ll.tCî, 2T3 ; Imlioof-Blnmer et Kellcr, Hère au/’ Gemmcn, pi. xv, 42 ; xvri, 18 ; Mendel, Sciifpt tires du Mttsée de Constantinople , I, n. 112 ; Notizic degli A’cant, 1904, p. 47 ; Gaucklcr, înv. mos. Afr. Il, 17, 607, 763, 886 ; IV, 200 (= fig. 5210), 422, 423. On trouvait surtont le cerf en Arcadic (Dio.l. IV, 33 ; ca. An. 3, 10 : f’aus. VU, 18, 12 ; AjitU. fo/. VI, 112),.lanslc’rayg6le(llom. 0((. VI, 104 ; Pausan. III, 20, .ï), en Ép.re (Aciian. .Yo(. an. V, 30). C’est sans donic une variété de cerf propre à l’Aclia’ie qui avait reçu le nom de àya-’vT. ; (.rist. De an, II. 1 1, .■>). Il arrivait de poursuivre cerfs et lièvres jusqu’à la mer, Anlh. Pal. IX, 370-1 .

— 3 Virg. Geor ;/. III. 412 ; Ovid. Met. VII, 701 ; !lor. Limn. III, 5, 32 ; Follux, V, 76. Voir les peintures du tombeau des îVassou, lîellori, O/i. t. pi. xxvi-xxx. Notre fig. 7300 d’après un sarcophage d’Arles ; Espérandicu, /kcueil, n" 17.3. — ACc poison est dit iicnenum ceriantim, l’iin. . t. hiet. XXV, 01 ; XXVII, 101 ; A. Gcll. XVII, 13 ; Cels. V, 27 ; Diosc. De venenis,iO ; une des variétés du diclame (jui foui-nissait ce poison est dite dorradion (Apul. iJerb. 14 ; joç«â^io-’ désigne un jeune chevreuil dans Sept. II /sai. xiu, 14). Cf. E. Perrol, /’oisons de //écAes (1913).

— 5 Sur les cerfs apprivoisés, cf. Keller, art. Hinch^ /. c.col. 19**5. Keller ne parait pas connaître la mosaique de Lillebonne reproduite fig. 7361 = Gazette avc-k. 1883 ; pi xui-xiv (à la bibliographie donnée par Blanche !’, /ne. mos. Gau/e, II, p. 80, n" 1051, ajoutez une belle reproduction en couleurs dans t^omte de Chabot, La Chasse à travers tes âges., à la p. 48) et le bas-relief de Saiul-l’aulien, où le cerf apprivoise, également tenu en laisse, est accompagné d’un chevreau (Espérandieu, /iectieil, n.16’31. — CArist. fle an. IX, 40 ; i’lin.,Vu/. Aisi. VIII, 30, 1 14. On employait aussi les perdrix pour attirer les gazelles et vice versa, Oppian. II, 324 et 403, 42». —Ida les a retrouvés en ijnantité dans l’îlot de Joura au .N. de l’Eubéc, que les anciens appelaient J’olijnigos (cf. Manns, Op. l. I, p. 30). Cf. Je môme nom dojmc à Anlimélos et les îles Aegates (.VTvo.T.a,). — » Sur r.rY.-’fo ;, aux réfé- rences du Tliesaitrus l. lat. ajoutez Tim. Gaz. dans Sennes, lil, p. 12. On les trouve encore en Crète, où on li-s appelle agrimi (cf. Kanlin. Voyatje en Crète, I ; c’est le pasen^ ou le 6e ;oor des zoologistes) et où Oppien les signale, I, 71. On voit leur tôle figurée, avec la flèche barbelée qu’on leur lançait, sur les monnaies dllyrtakina. — '> Voir Perrot-Chipiez, Hist. de l’Art, VI, lig. 403, 403, 409, 420, 426, 428, 431, 432, et ajoutez la fameuse pla]uc de fa’ience de Knossos avec la chèvre sauvage allaitant. Homère en mentionne la chasse. II. III, 24 ; XIV, 30 ; XV, 271 : Od. IX, 116 ; XVII, 293. Il va, d’ailleurs, dansées monuments, des cerfs et des biches à côté des chèvres sauvages ; d’après Pline il n’y aurait de ccrfs.iuaKydouia. Sat.Insl. VIII, 83. - ’0 Pausanias, III, 20,5, les qualifie île «I-i ; à^oia-.. C’est Xénophon qui donne le nom de /.iVv^a aux chèvres que les Spartiates immolaient avant le combat à Artémis Agroléra, Anab. III, 2, 12 ; Uell.W, 2,20 ; Lac. XIII, 8. — I’ Xen. Ariab. V, 3, 10 ; Pausan. VII, 18,12. J’admets que Soçxi ;, qui signifie ailleurs gazelle, désigne ici le chevreuil (on l’appelle ^’xç«à.î( en grec moderne). (Indil encore 8ij«, ;, Diosc. Il, 85, cl S^çxii.Cî. chevrette, Oppian. I, 440 ; Call. Ep. 33. 2. pHS de chevreuils en Afrique, Plin. VIII, 83. Sur le copieofus en Ilalic voir les textes réunis âce mot dans le Thésaurus l. lat. — ’2 On leur donnerait le nom d'<>,ci ;:iai ; dans l’OIympc, lleuzey. Le mont Olympe, f. 131. — uplin. VIII, 79, 19, 53, Idamae et rupicaprae des Alpes). L’iiex ou îïaito ; est une variété

a’rj’iYpo ;, cfipra (legagru^), si souvent figurée sur les monuments de l’art égéen ’ ; la variété qu’on trouvait dans le Taygète portait le nom de chimaira ’" ; le che- vreuil n’était guère connu qu’en Acliaïe et en Élide" ; le chamois proprement dit semble s’être rencontré dans les montagnes de la Grèce du Nord ’- comme dans les Apennins et les Alpes ". Le renne ’* et l’élan ’^

ne subsistaient plus que dans la grande plaine boisée du Nord, de la Sarmatie à la Grande-Bretagne, sur- tout dans la forêt Her- cynienne ; la gazelle, des variétés dorcas ’" et ori/x^, dans l’Afri- que romaine" et en

■oc emploi des (ilcla. ^, , ii i / ; < -, -,

Lgy p te" ; le OMoa/p était propre au désert libyen-", le r/nou à l’Ethiopie -’ ; enfin diverses variétés d’antilope ’-- se chassaient presque exclu- sivement en Asie-’, ainsi que le daim, le compagnon de r.rtémis d’Éphèse, qu’on trouve aussi en Espagne -.

Liècre el lapin. — Dans l’antiquité comme de nos jours la chasse au lièvre^" était la plus répandue. Elle avait été menée avec tan t_d’ardeur par les Grecs, depuis l’époque ho- mérique-’, que le lièvre en était devenu rare dans certaines

de chamois qui serait spéciale aux Alpes rliétiques, si on la reconnaît, avec Kelli-r (Tiericett, I, p. 300), dans le cervidé ligure sur les silules de Walsch el de KulTarn et sur un relief de Spalalo, Patsch, .4 ?*c/i. ep. Unters. z. rôm. Daim. VI, 79 ; cf. S. Reinacli, fîép. Heliefs, II, p. 134, cl pour la forme des cornes, ci-dessus (fig. 2983). — 14 TifavSo ;, cercus (araiidus, Plin. VIII, 52 ; Aelian. IVat. An.U, id. — to ".AÀx,, ;, alces (d’où elch, élan). On chassait encore Vhelix dans la Gaule mérovingienne. Venant. Fort. VII, 4 ; cf. Gérard, Faune historique de l’Alsace^ p. 302. Le chasseur lingon de Ci. l. XIII, 5708, possède des sfei’as e.T cornions alcinis. Les textes sur l’a/ces sont réunis dans le Thésaurus t. lat. (v. surtout Cacs, liell. Galt. VI. 27). L’élan parut dans une venatio sous Néron, Calpurn. VII, 39, et on croit le retrouver dans celleque représente le diply(|ue Fejervary, Annali /st. Liom. XXV, p. 118. — lu ûoo.i ;, Xen. Cgr. I, 4, 7 ; II, 4, 26 ; Wc’- ;. llcrod. IV, 192 ; VU, 69 : îdj ;. Oppian. Il, 313 ; Sdji, Callim. in Ùian. 97 ; dorcas, Mart. X, 63, 13 ; dorca ou dorcas, Gratt. l-’al. 200. La dorcas est mentionnée en Cilicie, Plin. VIII, 83 ; Arist. Veanim. VIII, 28 ; Tim. Gaz. dans ffennes, III, p. 12. Il funt la reconnaître sur les monnaies tic Kelenderis et de ’l'arse.Sur la dorcas etia perdrix, Oppian. Il, 317 ; Tiin. Gaz. p. 12. — n Kerod. IV, 192 ; Arist. ZJe «n. II, 1 ; Plin. VIII, 21 4. — ISflico- phr. H. plant. IV, 3, 3 ; Aelian. jVa(. an. XIV, 14 ; Arn’an. Cyn. XXIV, l ;Juv. XI, 140 ; Diod. 111,30 ; Slrah. XVII, 3, 4 ; C.i.l. VIII, 12 388 ; Gaucklcr, /no. mos. .4 /r. Il, 17,703,880 ;dcPacbtère. 111,260 (= fig. 52V0), 423. On ne peut al teindre la gazelle qu’à coups de flèches. — l’JCf.Wilkinson,^ï/anncrso/’i/(eanc. Egypt.W, p.92 ;KclIer, Die Tierwelt, I, fig. 33-4. - 20 Cf. Keller, Die Tierwelt, I, p. 294 ; Gsell, Hist. de l’AfriqueduXord, l,p. 122 ; ,llvlî«’/.ij ou ,0 :80 ;. Oppian. II, 300,382, 440. — 21 Cf. Kel- ler, Z>fc lierweltjl, p. 296. L’antilope dite 6eden ou i’inai/i’ca se rencontre en Syrie etCilicie, àCliyprecl à Itliodcs, sur de nombreux monuments, notammcntsiir les vases deKamiros. Pour sa corne voir la monnaie dcTryphon reproduite fig. 1203. —22 [/an- tilope, qu’on chasse achevai et en char sur un sarcophage de Clazoïuèncs, Jonbin, De sarc. Claz. n. 22, serait un oryx leucoryx d’après Keller, Tierwelt, I, p. 293. Le Ira- gelaphus du Phase (Plin. JVat. hist. VIII, 30) doit être l’une des deux variétés que Keller identifie au tschirone du Thibet et an soijo du Tui kcstan (cf. Stepliani, Compte rendu, 1804, p. 177). — "-^11 j-, ;,rj'>x’iî,dainjna,t/ama. Keller le reconnaît sur un anneau deMycènes(Pcrrot-Cliipiez,ffis/d. !/(Tr(. VI, fig. 4 :0 ; Keller, ilieZiere, fig. 22), mais veut qu’il soil d’origine asiatique ; il soutient (|uc le daim n’a passé qu’au moyen iige d’Asie en Europe. Pourlaiit on le chassaità Ithaque d’après Ilom. Od. XVII, 295 (cf. XIX, 228), et on eu voit figurer sur une plai|uc d’une tombe de Mycènes, Tsountas- Jlanatt, Xlycenaeanage, fig. 80 ; Perrot-Chipiez, Op. l. VI, fig. 40’t. — 21- Martial, 1, 30, montre un seigneur espagnol chassant le daim, le lièvre et le sanglier et laissant le cerf aufermier. fiuinma sérail, d’ailleurs, un motd’originecelliqnc ou ligure. Voir les rélè- reiiccs s. i*. dans lloider, Celtischer Sprachschatz. Sur les dnmninc d’Afrique cf. Gscll, // !’s(.de(’M/’r. duXord, I, p. 121. — 2i Le nom vulgaire du lièvre est ’*av»,-,8es surnoms Saj-O-oj ; (très usité), i :-,i ; et Tri’vïi ; le levraut s’appelle ’Aa-fiSsi ;,-, /.aY’Si"’ ou i»- ;,iSi !.v. Les Lacédémoniensl’appelaienlint/.lvaî (Aelian. //isf. an. VII, 47), les Grecs de Sicile ■i. !=-) ?tv(Varro,/>e ^. i, V, loi ;cf.’n6r,f ;;, terrier, Épicharmcap. Alhen. VIII, 362 4), sans doute d’un mot sicule apparenté au latin, (epiis, leporis. Voir Kclli-r, Tier- welt, l,p. 210, ctGossen, art. //a.se ap.Pnuly-Wissoiva, Heal-b’ncyclopaedie. Une mi- nu lieuse descriplion du lièvre est donnée par PoUux, V, 06-75. —’2»//. X, 300 ; Od.X VII, 295. Une chasse au lièvre se trouvai t parmi les scènes ciselées sur les boucliersd’Achillc et.rlIéraklès(Uom.//.XVIII,37ietsq. :IIe8..S’< :(i/./fcre.302etsq.)elonvoilunchicn poursuivant un lièvre sur un tesson de Slyccnc», Perrot-Chipiez, JJist. de l’art, VI, Og. 496. Cf. mou art. sur l’Apparition du lapin, dans l’Ethnographie, 1914.