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contrées, comme r. nique’, au temps de Xi’nophon ; mais il pullulait encore dans les petites iles^ et passait pour un fléau à Carpathos’ et à Aslypalée’. Sous l’Empire, le lapin°[ci’.M« ;n,s],quiavaitômigréd’Âfriqueen Espagne et de là jusqu’à Marseille % envaiiit le reste de la Gaule ’ ; deve- nu très commun en Corse «et dans les Baléares’, il gagna en- suite les régions baignées par la Méditerranée orientale ’". Dans la description minutieuse de celte chasse qu’il nous a laissée, Xénoplion distingue les lièvres en deux

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la pluie ou la neige noyaient toutes les traces, le chien devenaitinutile ; c’étaient alors les chasseurs qui faisaient la battue, guidés par les traces que le lièvre avait laissées dans la neige ’^ C’est seulement sous l’Empire, quand le développement du goût pour celte chasse eut amené la création des garennes [leporarum] ’ = , que s’introduisit de Gaule la mode de chasser le lièvre à courre, avec les chiens gaulois spécialisés comme lévriers, seuls capables de le lorcer à la course et de le rapporter, ancêtres de nos

Fig. -301.-

espèces, l’une grande et noirâtre (surtout en Macédoine et en Gaule), l’autre plus petite et jaunâtre ; il les distingue aussi en lièvres de montagne, qui sont très vites, lièvres de plaine, qui le sont moins, et lièvres de marais, qui sont très lents". Les chiens servaient en Grèce à faire lever le lièvre, à trouver et à suivre sa piste, à le rabattre vers l’endroit oii l’on avait tendu les lacets, souvent auprès du terrier même ; c’est là que les chasseurs attendaient le lièvre et l’achevaient d’un coup de lagobolnn {(îg. 7362)’^ ou d’épieu, quand ils ne le laissaient pas déchirer parles chiens" ; en hiver, quand

I XiMl. Cyn. VI. - 2 Ce .(uc dit .Vénoplion, ;. c, r-sl connmié par raliomlancc aclucllc du’uùvre dans rArchipol. Des ilols sur la côlc de Troade lui devaicul leur nom de Layoussai, AUicn 1, 30 rf. — 3 Sur le proverbe KajiiO.o ; tbv m- ;^- :, voir Paroem. Gr. el PoUui, V, 75. Par contre il n’y en avait pas à lllia.|ue ; Aiiaïilas de Ulicgion les introduisit en Sicile, l’ollux, Tien. tiaz. /. c. — 4 Athen. IX, .100 d (d’après Ik’gésandros de Delphes, Car. MuUcr, Fragm. hht. Gr. IV, 4il). Au temps d’Auligone Uoualas, un homme d AnapliÉ ayant introduit un couple Je lièvres à Astvpalèe, pour se venger do l’introduction des perdrix il Aiiaplié par les gens ilAstypalèe, ces lièvres se multiplièrent au point de devenir un danger puUic. Sur le conseil de la Pylliie, des chiens lévriers ayant été amenés à Astypalée, ou tua en une année 00 000 lièvres. —5 Strabon appelle les lapins vm» ;/... -/..v :?, !;, oî ; ."vi.i ’«..Sr.ffSa ; ,fo,aY<’f^’»'<". ’". -’ "• = ’ = !" ’^^ mcnlionné pour la première lois par Polybe, XII, 3, 10 ; il reproche à rimée d’avoir dit qu’il y avait des /.«ySi en Corse, alors iju’o" »’y li’ouve i|iie le «iv.xlio ;, et il note les dilTércnces entre les deux animaux (cf. aussi Aeli.m. iVa(. an. XIII, 15, àproposdu r,i ;:%Mi des Ibères ; d’après lui, ils passent la plus grande partie de leur vie dans leurs terriers aux galeries oompli(|uées, d’où leur nom de cimicii/i et celui de laurices, Plin. jVn(. hist. VIU, SI : de /oi.r.a, gale- ries souterraines, en grec). Le passage de Polyhc est allégué par Alhen. IX, 100 f. Catulle parle dci cmimlosae Celtibcriae fili tXXXVII, 18 ;cf. XXV, I) et une mon- naie nous montre Hupania avec un lapin (fig. 2131). — C’est ce que nous apprend strabon, III, 2, li, qui, en raison de sa multiplication et de ses ravages, le classe parmi les bêles malfaisantes. Il ajoute que les navires en amenaient de son temps un si grand nombre ii Ostic cl à Pouiioles, qu’ils pouvaient y lutter avec ceux qui venaient direclemeut d Al’rir|ue. Athénée. IX, Wl o, parle précisénicnl d’un ilôt devant Pouzioles rempli de lapins (d’après Posidonios : Nisid.-i). — 1 On le reconnaît, aussi bien que le lièvre, sur la poterie à reliefs el parmi les terres- cuites blanches de la Uaule romaine. Voir Uécliclette, Les Vase» oviu’s de ta Gaule romaine, II, p. 141. Les petits lièvres de l’iic d’Oléron don ! parle Sidoine, VIII, C, li, sont sans doute des lapins, — S II existait en liorse au temps de Polybe, XII, 3, 10. Sous Auguste, il était devenu aux lialéares un danger public, comnij il l’a été de nos jours en Australie ; Slrab. III, 2, 15 ; Plin. VIII, 81 el 83. — f On le rencontre aujourd’hui dans une bonne moitié des Iles grecques. - 10 L’ne preuve que le lapin s’était multiplié aux dépens du lièvre au iV s., c’est que VÉJit de biociétien Ip. 77 Hliimner) fixe à 130 de- niers le prix du lièvre, à 40 Beuicmcnt celui du lapin. I.e lapin y csl dit i,.Aiif„ parce qu’il est moins grand (en réalité d’un quart) que le lièvre. Xeii. Cj/n.W ; cf. Anal). IV, 5, 21. Ajoulcz Aelian. .Vii(.rtM.Xlll, 1 i- On luail aussi parfois

chiens d’arrêt "’. C’est aussi de Gaule, sans doute, que vint la coutume de le chasser avec des putois domes- tiqués , coutume qui s’est conservée dans notre chasse au furet ; enhn aux Indes parait due l’idée de se servir d’oiseaux apprivoisés, corbeaux ou faucons ’*. La prédi- lection des Grecs pour la chasse au lièvre les a conduits à la représenter sur de nombreux vases peints depuis le début du vii^ siècle " ; chez les Romains elle apparaît sur des sarcophages-" et des mosaïques", mais générale- ment avec des chasses plus nobles, auprès desquelles elle n’occupe qu’un rang secondaire.

le lièvre d’un jet de pierre, Ànlh. l>ul. VI, 72. - H Varron, //, ; re riisl. III, 12, disLiuguc trois espèces : la plus grande en .Macédoine et en (Jaule, la plus ]»etite en Italie et en Espagne ; la troisième est celle des lapins. Sur le lièvre de montagne, Aelian. Aat. an. XIII, 14 ; sur le lièvre de marais, Arist. De un. Il, 17 ; Mir. ai.sc. 122 ; Aelian. Hist. un. V, 27 ; XI, 40. — l^iNolre fig. 7302 = amii, fig. I.Si’J. Voir p. 6S4, note 7. — I^Sur la nécessité d’abandonner un lièvre aux chiens cf. Xcn. Cyn. VII, ; Arist. lilh. Nie. III, 13. — li Xen. Cyn. VI et VIII. Ou n’a pas d’exemple certain de lièvre chassé à courre en Grèce, ce qui était ordinaire chez les Scythes comme chez les Gaulois (cf. Slepliani, Compte rendu, 1870, p. 108 ; Kon- dakof-S. Reinach. Anlig. liospk. fig. 162). — 15 Le Icporarium élail déjà connu du temps de Varron (Oe re rust. III, 3, 1, et 12, 1) ; la première réserve à liè^rL•s avait été organisée en même temps (|ue la première réserve à sangliers. Voir p. COO, note i. — 16 Arrian. Cyn. III, XV, XVI, XVII, XVIU. A en croire Arricn (II), seuls les Carions et les Crélois chassaient encore de son temps avec des filets el en battue, comme le veut Xéuoplion ; les Gantois se servaient de deux catégories de chiens, des Ségusiens pour suivre la piste, chiens d’aussi fin nez (juc les Cretois, des vertrat/i pour ratlraper le lièvre une fois lancé (Arrian. XXIj. — 1" Ces putois sont ceux d’Afrique d’après Strabon, III, 2, (v»).* ; ’AiSu.r,) ; Pline, VIII, 81 (218), les nomme virerra ; Isidore, Or. XII, 2, furo (d’où les diminutifs furuneidus, fureitus, furet). Us étaient connus au temps d’Hérodote (IV, 192 ; cf. Scliol Aristoph. /lan. 473 ; Aelian. Vor. l/ist. XIV, 4 ; Suidas, s. v.) sous le nom de ’r«oTr,oia yk’aJî. C’est donc qu’à son époque ils venaient de passer d’Afrii|ue en i ;spa( ;no, sans doute à la suite du lapin. Voir ma note dans L/ithno^rapliie, 1914. — ’» Aelian. .al. an. IV, 26, d’après Ctésias. Il parle aussi d’aigles. Cf. Iloin. //. XVII, 070 ; XXII, 310 ; Acsop. /■■at). 1 ; Arist. De un. IX, 32 ; Aelian. .Va(. un. Il, 30 ; IX, 10 ; Xen. Cjn. V, 10 ; Cyr. II, 4, 13 ; cf. les monnaies d’Agrigento et de Thcssalo- nique avec l’aigle enlevant un lijvrc. — ^’-i Anlike Denicmaeler Jnst, 11, pi. 43 (vase Cliigi) ; Nicole, .Supplément aux vases d’Atltiines, n. 874, pi. iv ; Morin- Jean, Le Dessin des animaux en Grèce d’après les vases peints, p. 5, fig. 51) cl 130 (ces trois vases sont ceux du Catalogue des vases du Louvre A 329, E 033 et lî 070) ; Poltier, Vull. corr. Iielt. 1893, p. 228 ; Athum du Louvre, E 375 et sq. Sievcking-Ilackl, ’(isc’ii lii Miinchen, I, pi. xxxvi, 847 ; Arch. Xeit. 1881, pi. v, p. 33 el -40 (d’où la lig. 7302) ; Arch. Juhrb. Inst. 1900, p. 121 ; 1907, pi. m ; de Ridder, Vases du Cab. des Médailles, n. 187. — 20 Le Blant, Sarcophages de la Gaule, ». 84 ; Macridy, Jahrbuch Jnst. 1912, p. 20. — 21 Gaucklor, Inv. nws. Afr. Il, 04, 373, 598 (chasses à courre) ; Uull. arch. du Comité, 1900, pi. vu ; Mon. Piol, 111. pi. xxiii, p. 20l> (chasse à courre).