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1. d’Alexandre •> (fig. 30GS) ’, le bas-relief de Messène (lig. 7306 1- el les magniliqaes médaillons ’ des trésors de Tarse et d’Aboukir^

A l’époque hellénistique le goût des choses rustiques multiplia les représentations de la chasse : sur marbre = ou sur bronze, sur argent* ou sur verre ", sur terre cuite vernissée*, peinte’ ou dorée’", elles seprésententà nous sous les formes les plus diverses, paisibles comme le fameux relief de Téphè- bc assis qui montre à son chien un levraut (fig. 7367)", ou violentes com- me les deux hommes qui foncent contre un san- glier, sur un vase des Dar- danelles’-. Souvent elles sont présentées comme des scènes de la vie réelle, mais parfois comme des épisodes légendaires — Hippolyte et Actéon, Mélé- agreet.donis’^ ; — parfois aussi des Eros, remplaçant les chasseurs, forment, par leurs grâces menues, un contraste piquant avec les fauves qu’ils domptent" ; parfois enfin, par un dernier trait d’alexandrinisme. les paysages niioliques, avecleurs animaux bizarres et leurs pygmées. envahissent le décor de la chasse’-". De cette époque il ne nous reste, comme nom d’artiste qui sf soit distingué en ce genre, que celui d’Akragas, qui ciselait des scènes de chasse sur des coupes à boire "^. Dans toutes ces branches comme dans toutes ces directions de l’art, l’Empire a prolongé l’époque hellé- nistique. Il n’a guère ajouté aux modèles que l’art alexandrin lui offrait, pour représenter la chasse, que deux formes où pouvait se déployer à l’aise la vogue nou- velle de la vénerie : les sarcophages et les mosaïques. Conformément au goût de ceux à qui ils étaient destinés, les sarcophages se couvrirent de scènes cynégétiques : on prétend souvent représenter la Chasse de Calydon ou celle d’IIippolyte, mais on fait monter à cheval Hippolyte et Daphné, voire Atalante et Méléagre ; aussi bien, très fréquemment, est-ce une scène de chasse réelle qui est figurée — on a vu com- bien on peut leur emprunter d’informations sur la chasse antique — ou une scène conventionnelle, où domine, au

iS.Reinach,/(fp.fle ;ie/s, I, p. 411 (lionne),* Uipanllicrc, 413 (lion cl cerf). — 2 Re- produit icii^fig. T36ti) d’après bufux, Bist. des Rom. iV,p. loi. Cr. Locsclickc, Jaftrb. 18S8, p. 139 ; Collignon, Ly&ippe, lig. 1 i. — 3 Voir les publications de Dresscl, Aithandl. Berl. Ak. l906.ctdeSvorono$, Joarn.intern. arcft.num. 1U07 (chasses au lion et au sanglier <|ui ont clé exécutées sans doute la plupart au temps d’AIexandrc-Scvère et <|u’il faut rapproctier des médailles impériales citées, p. ûOci, u. ii). — 4 Voir sur la cliasseaulionTh.Kluge, Darstellungender Loeu-enjut/dint Altertum (Gicsscu, 190ti). — 5 S. Kcinacb, Bep. Reliefs, 111, p. 3i3. — 6 Cf. Dresscl. Donner Jahrb. l’JO’J, p. 2il. Cf. des pièces du trésor de Bcrtliouville et de Boscorealc, S. Heinach, Rrp. Iteliefs, I, p. 77 cl SD, et III, p. 479. —7 S. Reinach, Jl/-p. Reliefs, III, p. 503 = caei.vtcb.i, fig. 9S1. — 8 Fagenslecher, Die calenische Retiefkeramik, p. 1. — 9 Voir p. 69s, note 9. — 10 Cf. note li. — *1 Ce relief, déjà reproduit â la fig. C132, se trouve au Louvre, Frocliner. .Vo^ice, n. î«l ; Sclireiber, BeHen.Reliefbilder, pi. xsii. — 12 S. Reinach. J/on. Piot, X, 1903, pi. ïi. —13 S. Reinach, R^/t- Reliefs. III. p. 3i3, i (Adonis et AmphioD) ; HoUeri, Sarkopfiagrctiefs, II. — i^bocltUu, Phitologus, 1901, p. 3il (vase à lig. rougesl ; S. Reinach. Rép. Reliefs, I. p. 1 te lÛphèsej ; II, p. 100 (Aphrodisias) : Hebi^,W’andgem’UdeCampan.èO~ cl sq. Voirl’épigranimcdc Bion : les Éros amenant à Aphrodite le sanglier qui a tué .Adonis. — li Voir l’art. PTGMAEi. Nombreuses peintures pompéiennes (Hcibig, n. 15 :!âcl sq. ; Rostowzew, Beilenistisch-roemische Archttektur-Landschaft, 1911) et mosaîi|ues (/nr. Mos.

.Mosai.|uc do T

milieu, un cavalierau manteau déployé, qui transperce ou foule aux pieds un lion, tandis que l’équipage dédiasse, alTairéjS’empresse autour de lui ". Si l’on compare les sar- cophages de ce dernier type avecles médaillons d’Hadrien sur l’arc de Constantin ’^ on incline à croire qu’il a été créé pour commémorer une chasse hnpériale et qu’il a passé de l’empereur aux grands dignitaires de l’Empire. Dans les mosaïques on trouve pareillement les scènes tirées de la réalité lig. 7 ;iG8)^ à côté des épi- sodes mythologiques, el il en a été de même des pein- tures ; celles-ci paraissent avoir inspiré les mosaïs- tes, à en juger par celles qu’on arelrouvées à Pom- pé ! -’ et par trois des- criptions fameuses de- tableaux ; la Chasse au sanglier de Philostrate l’Ancien --, le Repos au retour de la chasse de Philostrate le Jeune" el la Chasse d’ Hippolyte de Choricius de Gaza’-'. La vogue de ces peintures se pro- longe jusqu’aux confins de la barbarie : Luxorius décrit deux tableaux de chasse commandés par des seigneurs vandales’-^ ; l’empereur Julien cantonna, près de Séleucie du Tigre, dans un pavillon de chasse, où le roi persan était représenté tuant toutes sortes de bêtes fauves -^ peinture dont une belle série de pièces d’argenterie sassanides permet de se faire une idée^’.

Si, du IV» au vi^ s., où nous ont mené Julien, Lu.xorius et Choricius, l’art ne parait plus avoir été capable qu’ex- ceptionnellement d’exécuter des scènes de chasse aussi remarquables que celles qu’ils décrivent, les motifs cyné- gétiques n’en étaient pas moins restés en grande faveur dans l’imagerie chrétienne : les fables païennes ne les contaminaient point comme tant d’autres sujets, el bien des exemples montrent que la passion pour la chasse étail des plus vives jusqu’auprès des saints : Naucrate, frère de saint Basile, dans le Pont, et saint Germain d’Auxerre, en Gaule, furent des chasseurs passionnés ". .ussi n’y a-t-il rien d’étonnant à voir la place que les scènes de chasse tiennent dans les débuts de l’art copie - comme dans ceux de l’art roman : des lampes en terre cuitc^",

J/’r. 11. 93 et 1 18). — 10 l’iin. .V«(. Ais/. XXXIIl, l.H. Th. Kcinacb a voulu montrer (|uc le nom d’Akragas résultait d’une méprise, i.’//is(oire par /es monnaies, lOOi, p. 89 ; Dragcudorlf soutient qu’il n’en est rien, 7’err« sii/illalu, p. 58. — " Voir C. Uobirl, Sarkophagreliefs, 11, passim ; a ;oulei le p !at d’argent de Ferra, S. Reinach, ftép. Beliefs, lU, p. 490. — ’8 Voir S. Reinach, Hép. sculpture, I, |i. 45 : 11, p. 131 ; ttèp. Reliefs, II, p. 64 ; III, p. 43, lii, i08, ilil, 303, 306. Le plus célèbre csl le sarcophage de Reims dit de Jovin, iôid. Il, p. 30i (= Espérandieu, /tecuetl de b.- re/. V, 3077). —13 Voir p. C97, n. 2. _ 20 Noire fig. 7368 d’après la mosa’ique de Tyr, Duruy, Hist. d. Romains, VU, planche :■ la page l i6. Voir aux Indices de ilnrenlaire des Mosaïques de la Gaule. — 21 Hcibig, Wand-jemàlde, 1520 et sq. — 2 ! l’Iiil. Maj. Jmag. I, 27. — 2 ! Hhil. Juu. Imag. 3. — i’ Voir la traduction de E. Bertrand, Un critique dart dans Cantiquité, p. 339. - 25 Lusorius, Anth. lai. 304 et 334-5 (Riese). - 20 Amm. Marc. XXIV, 6, 3. - 27 S. Ren.ach, Rép. Reliefs. Il, p. 509, 2 ; m, p. 477, 510, 320. — 2» Sur les tentatives de sainl Ambroise et de saint Jérôme el des conciles des vji’-vni’ s. pour refréner la passion de la chasse dans le clergé, voir Cabrol-Leclercq. Dict. d’arcli. chrétienne. 111, col. 1087-8. — 29 Slrzvgonski. KoptiscUe Kunsl (1901), p. 20, n. 72-3 (Musée du Caire) ; A. Reinach, Catalogue des antiquités de Koptos (1913), p. 53 et 55 (Musée Guimcl de Lyon). — 3» P. Gauckler, Catalogue du Musée Alaoui, 1, n. 490 ; Bull. arch. du Comité, 1901, p. 135 ; Delallrc, C. R. Acad. Inscr. 1911, p. 582.