Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/87

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partie ’, nous fait assister à une scène de ce genre ; nous y voyons une dizaine de pantlières combattues par des chasseurs ; quatre d’entre elles, mortes ou mourantes, gisent sur le sol ; quatre autres se débattent furieuse- ment contre leurs adversaires ; toutes sont percées ou vontFèlre à la poitrine, exactement à l’endroit du cœur ; c’était " le bon coup » (tVriyïi xai’pio ;), le seul digne d’un vrai nnlador, celui qu’il ne pouvait manquer sans s’exposerau dan- ger ou au ridi- cule Vf. C.ON’TOIS- NIATI, lig.lOlîtj-. Les monuments nous l’ont con- naître encore une chasse d’un autre genre (fig. 737 i et 7375 : des animaux des espèces les plus diverses y sont lâchés pêle-mêle i^ _,_^ _ ^.^^^^ ^^ |,^

et attaqués à la

fois ; ici on voit une autruche, une antilope et un cerf à côté d’un lion, dont ils auraient pu être la proie avant de tomber sous les coups d’un homme ; là un ours traîne derrière lui une longue corde, probablement fixée sur le sol (fig. 7371)’. Ces lancés mixtes (//(/ssiones passirae) * prirent parfois, dans les jeux impériaux, des proportions telles qu’on se demande comment les arènes les plus vastes ont pu contenir toutes les vic- times rassemblées entre leurs murs, s’il faut ajouter foi aux récits des historiens. Certains empereurs tirent transplanter dans la piste du Grand Cirque des arbres

Syrie, cent lionnes et trois cents ours, « spectacle plus grand qu’agréable «, ajoute l’historien ’ : ce n’était plus qu’un troupeau à l’abattoir. A la multitude des animaux d’autres empereurs opposèrent une multitude de chas- seurs : Claude envoya dans l’arène tout un escadron de cavalerie prétorienne, commandé par ses tribuns et par son préfet, exemple que Néron suivit bientôt après ’. Mais il arrivait que des animaux, plus effrayés qu’ex- cités par le tii- nuilte, déjà ma- lades, ou alVaiblis ]iar une longue laplivité, refu- saient de sortir de leurs cages ou ili ;m eu ra ie n l inertes à la iiiéme place’ ; alors on les ex- citait par tous les moyens, cris,

aux Hivers dans une !•■« (10 COUpS de fOUCt,

lilessures, etc.’". Ons’acharnait surtout contre les taureaux, trop lents à se mouvoir ; car, comme on peut le voir par la lîg. 7375, ces animaux ont été souvent en butte aux traits des bestiaires dans les jeux sanglants de l’amphithéâtre, qu’il ne faut pas confondre avec les ï.l’rih<.tu.psia, exercices d’adresse et de force analogues à nos courses landaises et provençales. Dans les vcnationes où le taureau était destiné à la mort, des lauro- centae" le provoquaient au combat à coups d’aiguillon (xÉvTpov), comme les toréadors le font aujourd’hui avec leurs banderilles. On lui brrtlait la peau avec

tout poussés, au milieu desquels on lâcha des ani- maux herbivores, que le peuple fut invité à capturer lui-même : on appelai t. s-//(’« le lieu et le divertissement ; Probus distribua ainsi en une fois des milliers de pièces, autruches, cerfs, sangliers, daims, etc. *. Le Colisée vit souvent se répéter la tuerie en masse de carnivores variés, dite, dans les bas temps, xuvTiyiuiov TtiyxxzTzo’i, pancarpuin ’^ ; toujours sous Probus on y donna la chasse en même temps {una missione) à cent lions ; puis vinrent cent léopards d’.M’rique, cent de

1 llcn/en, Ait». / c. pi. m. Cf. pi. iv. — 2 poil. V, i, p. i31, 3 :,. Cf. les cliply(|ucs cit*5 plu» lias. — 3 V. ciicarc Piraiiesi, Vasi >; candelnbri( 77S), pi. 9 i . — * Corp. inscr. lai. X, 370t ; Nol. d. scnvi, IS88, p. 237 ; Jlommsen. Mitleil. d. arch. Jmlit. 18S8, p. Si. — i Cspilolui. Gordian. 3 ; Vopisi ;. l’roO. 19, cl Saiimaisc adh. l. Cf. Laniprid. 11. Ed. VII, G9. — B Cnssan. Voilai. V, 11 ; Justin. Noi’cll. lO.H. Méd. eoiilorniaUa,p. IX, I, J, 3, 10. — " Vopisc. (. c. V. encore Dio (Jass. l.XI, 1 ; lAWI, I. — 8 Sud. Claud. î ; Dio i :ass. I.XI, 9.-0 Passio S. Pei-petiiae, i ; ,ei^an, /.et peraiculeurtet les marlj/rs^^i•J■.t),[l.ii. — lOgo- lomon. //ht. ecel. VII, 29. V. cocui f.*, fig. 1687. — 11 Corp. inscr. lai. X, 107* d ;

Elaijali. 8 ; CaIpur, Comparez Sabatier,

venatio de raniphilhéairc.

des torches’-, ou bien on lui opposait, pour détourner sa fureur, un mannequin bourré de foin [liomo foeneus) [pila], qu’il faisait voler dans les airs à coups de cornes ’■ Les chasseurs, comme en pleine campagne, étaient accompagnés par des chiens spécialement dressés pour cet emploi (fig. 7375) ; on choisissait de préférence le espèces les plus robustes et les plus farouches ; on en fit venir même d’Ecosse dans des cages de fer ^c.amsj’^ Tous les moyens, du reste, étaient bons, quand ils met- taient de l’imprévu dans le spectacle ; sous Claude, on

Henzen, op. cil. p. 130. — 12 Mari. Spccl. 19,1.-13 Cic. pro C. Cornel. or. I, fi-ngm. I ; Mart. Spccl. 9, 4 ; iJ, 6 ; /Cpigr. Il, 43,0 ; X, 80, t. Ces niauue((uins sont peul-éUc rcprôseuliis sur lcsdiplyi|ncs ; Gori, Thés, diptijch. I, p. Ii8, pi. i, et p. 280, pi, xi. Sur ces combats de taureaux v. encore Varr. R. r. 111, 5, 3 ; Calpuni. Ëcl. Vil, 60 ; Priid. Ado. Symm. 11, 1 1 2i : FricJliinder, op. cil. p. 340. — H .Notre fig. 7375 d’après les stucs du loiiilteati de Scaurus à Poinpri : ./us. /iorbon. XV, pi. 30. [Cf. SKruii.ncM, fig. 6346]. Jlarl. XI, 69 ; Syinm. Ep. 11,77 ; Crusius, Leipz. Stud. Il, 2, p. 188 ; vksatui, p. C87. Surlos chiens bretons cf. Sirab, IV, 5, 2, p. 199 ; Oral, l’alise. Cyncg. 174 ; .Neiuesinn. Cijneij. 12V ; Clau.iian. Stilich. 111, 301.