Page:Dictionnaire des Apocryphes collections de tous les livres apocryphes de l’Ancien et du Nouveau Testament tome 1 1856.djvu/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
569
570
PART. I. — TEXTES DE L’ANCIEN TESTAMENT. — ESDRAS IV.

44. Et à sa gauche, Faldeus[1], Misael, Malachias[2], Abusthas, Sabus, Nabadias et Zacharias[3].

45. Esdras prit le livre de la loi en présence de toute cette multitude au milieu de laquelle il présidait avec éclat.

46. Et quand il eut cessé de lire, tous se levèrent et se tinrent debout, pendant qu’Esdras bénissait le Seigneur, le Dieu tout-puissant, le Dieu des armées[4].

47. Tout le peuple répondit : Ainsi soit-il. Et levant les mains en haut, ensuite s’étant prosternés en terre, ils adorèrent le Seigneur[5].

48. Et les lévites, Jésus, Banaéus, Sareias, Jaddimus, Accubus, Sabbathéus, Calihès, Azarias, Joradus, Ananias[6] et Philias, lévites[7].

49. Et ils lisaient la loi du Seigneur a tout e peuple, et la lui expliquaient en même emps[8].

50. Atharathes[9] dit ensuite à Esdras, prêtre et docteur, et aux lévites qui instruisaient le peuple :

51. Ce jour est consacré au Seigneur ; cependant toute cette multitude entendant les paroles de la loi se mit à pleurer.

52. Et Esdras leur dit : Retournez chacun chez vous, allez manger les viandes les plus grasses, et boire les vins les plus délicieux, et faites-en part à tous ceux qui n’en ont point.

53. Ce jour[10] est consacré au Seigneur, et vous ne devez point le passer dans la tristesse ; car le Seigneur va relever la gloire d’Israël.

54. Et les lévites allaient partout criant à haute voix. Ce jour est consacré au Seigneur, ne le passez point dans la tristesse.

55. Alors ils se séparèrent tous pour aller boire, manger et se divertir ; et ils firent part de leur abondance à ceux qui étaient dans le besoin ; car ils avaient été extrêmement pénétrés des paroles de la loi.

56. Et tous les enfants d’Israël se trouvèrent assemblés à Jérusalem pour y célébrer cette fête[11], selon l’ordre qu’ils en avaient reçu du Seigneur, le Dieu d’Israël.



PRÉFACE DE VENCE SUR LE IVe LIVRE D’ESDRAS.


Ce livre a été originairement écrit en hébreu, et traduit ensuite en grec ; mais, de ces deux textes, il ne nous reste aujourd’hui qu’une version latine remplie de fautes par la négligence des copistes. L’auteur est un Juif, qui, sous le nom d’Esdras, a tâché de consoler ses frères dans l’extrême désolation où ils furent réduits par les Romains, dans les dernières guerres qu’ils eurent sous le règne de Tite et de Vespasien. On ne peut pas douter que cet ouvrage ne soit en effet d’un Juif hébreu : 1o par les fréquents hébraïsmes qui ne conviennent qu’à la langue hébraïque ; 2o parce que l’auteur copie très-souvent les paroles et l’idiome des prophètes ; que les comparaisons et les similitudes dont il se sert sont entièrement conformes au style et au génie des Hébreux ; 3o que les fictions dont cet auteur orne ses discours approchent fort de celles des talmudistes et des rabbins modernes. Telles sont les apparitions fréquentes des anges Uriel et Jérémiel ; tel est le passage miraculeux de l’Euphrate ; telle est la supposition d’une création d’hommes faite tout à la fois ; que les eaux n’occupent que la septième partie de la terre, et ce qu’il dit de Behemoth et de Leviathan ; des trente années que les Juifs furent sans sacrifices : avant que Salomon eût bâti le temple ; du partage des années du monde en douze âges différents, dont les dix premiers âges et demi s’étaient déjà écoulés de son temps ; enfin, de la restitution miraculeuse des livres de l’Écriture, après leur prétendue perte entière.

On ne peut pas non plus douter que cet auteur n’ait été chrétien, puisque, dans cet ouvrage, il parle clairement et nommément de Jésus-Christ ; qu’il le reconnaît pour le
  1. Autr. : Phadaïa.
  2. Autr. : Melchia.
  3. Autr. : Hasum, Hasbadana, Zacharie et Hosollam.
  4. Ce verset explique les versets 5 et 6 du ch. de Néhémie, où il n’est pas marqué clairement à cette bénédiction avait précédé ou suivi cette lecture.
  5. Quelques exemplaires grecs ont omis ici ces dernières paroles qu’ils ont transposées et mises à la fin du verset suivant ; mais, dans plusieurs autres et au v. 6 du ch. vi de Néhémie, elles sont placées à la fin de ce verset.
  6. Autr. : Bani, Sérébia, Jamin, Accub, Septhai, Odia, Maasia, Celita, Azarias, Josabed, Hanam. Voy. Néhémie, ibid., 7.
  7. Autr. : Phalaïa, lévite.
  8. Autr. : Faisaient faire silence au peuple qui était debout chacun en sa place, afin qu’il écoutât la loi. [Voy. Néhémie, ibid., 7, 8.]
  9. Autr. : Athersatha. Le copiste s’est mépris ; il a corrompu ce mot, et fait un nom propre de ce qui n’était qu’un nom de dignité et d’office. Ce mot, en persan, signifie gouverneur. Voy. II Esdr., vii, 65, et cette qualité avait été donnée à Néhémie, par Artaxerxès, roi de Perse ; et c’est Néhémie que l’on a voulu marquer ici sous ce nom. Voy. I Esdr., viii, 9. Voy. aussi ch. v, 40.
  10. La fête des Tabernacles, que les Juifs célébraient le quinze du septième mois de leur année. Voy. le vers. 37 ci-dessus.
  11. Litt. : Ce jour de joie ; la fête des Tabernacles, qui se célébrait, chez les Juifs, le quinze du septième mois. Voy. Néhémie, viii, 14.