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Page:Dictionnaire des Apocryphes collections de tous les livres apocryphes de l’Ancien et du Nouveau Testament tome 1 1856.djvu/331

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PART. I. — TEXTES DE L’ANCIEN TESTAMENT. — ESDRAS IV.

[1], fils de Borith[2], fils d’Abiseus[3], fils de Phinées, fils d’Eléazar,

3. Fils d’Araon, de la tribu de Levi ; d’Esdras, dis-je, qui fut captif dans le pays des Mèdes, sous le règne d’Artaxerxès, roi des Perses.

4. Le Seigneur m’adressa sa parole, et me dit :

5. Va faire connaître à mon peuple quels sont ses péchés ; et à ses enfants, les iniquités qu’ils ont commises contre moi, afin que les races futures apprennent

6. Qu’ils ont été plus méchants que leurs pères ; car ils m’ont abandonné pour sacrifier à des dieux étrangers.

7. N’est-ce pas moi qui les ai tirés de l’Égypte et de la maison de servitude ? Cependant ils m’ont irrité et ils n’ont point gardé mes ordonnances.

8. Arrache les cheveux de ta tête[4] et répands-les de toutes parts, comme le présage de tous les maux qui vont tomber sur eux ; parce qu’ils ont rejeté ma loi, et que c’est un peuple rebelle et sans joug.

9. Jusqu’à quand les supporterai-je, eux que j’ai comblés de tant de bienfaits ?

10. J’ai renversé plusieurs rois en leur faveur. J’ai frappé Pharaon avec ses serviteurs et toute son armée[5].

11. J’ai fait fuir devant eux toutes les nations[6]. J’ai dissipé en Orient[7] les peuples de Tyr et de Sidon, et le fer a moissonné tous leurs ennemis.

12. C’est pourquoi, va les trouver et dis-leur de ma part : Voici ce que dit le Seigneur :

13. C’est moi qui vous ai ouvert un passage au milieu des eaux, et qui vous ai livré des villes fortes et bâties dès les premiers temps. Je vous ai donné Moïse pour conducteur, et Aaron pour pontife.

14. J’ai envoyé la colonne de feu pour vous éclairer pendant la nuit, et j’ai fait à vos yeux des prodiges sans nombre[8]; cependant vous m’avez oublié, dit le Seigneur.

15. Voici ce que dit le Seigneur Tout-Puissant : J’ai fait pleuvoir des cailles au milieu de vous en signe de ma protection[9]. Je vous ai marqué des camps pour vous retrancher, et vous les avez remplis de vos murmures.

16. En vain vous m’avez invoqué contre vos ennemis : Ils vous ont vaincus[10], et cependant vous n’avez point cessé de murmurer jusqu’à ce jour.

17. Où est le souvenir de mes bienfaits[11]? Ne criâtes-vous pas vers moi lorsque vous étiez dans le désert et que la faim vous pressait ?

18. Pourquoi dites-vous alors[12]: Nous avez-vous amenés dans ce désert pour nous y faire mourir ? Il valait mieux que nous fussions les esclaves des Égyptiens que de venir périr ici.

19. Je fus touché de vos gémissements. Je vous donnai la manne pour nourriture[13], et vous mangeâtes le pain des anges[14].

20. Quand vous fûtes pressés de la soif, n’est-ce pas moi qui ouvris le rocher et qui en tis sortir l’eau en abondance[15]? Je vous fis trouver sous l’ombre des arbres un asile contre les trop grandes ardeurs du soleil[16].

21. Je vous mis en possession d’une terre fertile, et je fis fuir devant vous les Chananéens, les Phéréséens et les Philistins[17]. Que puis-je donc faire encore pour vous, dit le Seigneur[18]?

22. Voici ce que dit le Seigneur Tout-Puissant : Lorsque vous étiez près du fleuve des Amorrhéens, et que dans les ardeurs de votre soif vous blasphémiez mon nom,

23. Je ne vengeai point ces blasphèmes par le feu ; mais je vous adoucis l’amertume des eaux en y faisant jeter du bois[19].

24. Comment donc[20] te traiterai-je, o Jacob, et toi Juda ? Tu n’as point voulu obéir. J’irai trouver d’autres peuples. Je leur donnerai mon nom, et ils garderont mes ordonnances :

25. Puisque vous m’avez abandonné, je vous abandonnerai à mon tour. Vous deman-
  1. Autr. : Ozi.
  2. Autr. : Bocci.
  3. Autr. : Abisué. Voy. ibid., vers. 5.
  4. C’était l’usage chez les Juifs pour marquer leur vive douleur. Voyez I Esdr. ix, 3 ; et III Esdr. VIII, 72.
  5. Exod. xiv, 17-31.
  6. Exod. xvii, 8-13 ; Num. xxi, 3 ; xxxi, 7 et suiv. ; Deut. i, 6 et suiv.
  7. Ceci n’a pu être dit que par un homme qui écrivait en Occident ; puisque ces deux villes étaient sur les confins de la terre promise vers le septentrion, sur le bord de la mer, que les Juifs appelaient occidentale. Voy. le verset 38 ci-après.
  8. Exod. xiv, 19, 20, xv, 19 et suiv.
  9. Exod. xvi, 13.
  10. C’est une espèce d’ironie, comme s’il disait : M’avez-vous invoqué en vain, et vos ennemis vous ont-ils vaincus ? et c’est dans le même sens que l’on doit interpréter le verset suivant.
  11. Litt. : Où sont les bienfaits que vous avez reçus de moi ? c’est-à-dire : Que de bienfaits n’avez-vous pas reçus de moi ?
  12. Exod. xvi, 3 et suiv.
  13. Ibid.,15 et 14.
  14. Cette expression est prise du Psaume lxxvii, 25, et de la Sagesse, xvii, 20.
  15. Exod. xvii, 5, 6 ; Num. xx, 8-11 ; Psal. lxxvii, 15 ; Sap. xi, 4 ; I Cor. x, 4.
  16. Ce fait n’est rapporté en aucun endroit de l’Écriture peut-être fait-il allusion à ce qui est dit Levitic. xxi, 43, au sujet de la fête des Tabernacles, qui avait été établie afin de faire ressouvenir les Hébreux qu’ils avaient longtemps demeuré sous des tentes de feuilles et de feuillages.
  17. Quoique ces peuples n’aient pas été absolument chassés, cependant leur pays fut partagé aux Israélites comme ceux des autres. Voy. Josué, xiii, 2. C’est ce qui avait été prédit par Moise dans son Cantique (Exod. xv, 14). S’ils ne s’en rendirent pas les maîtres, c’est qu’ils n’eurent pas assez de courage et qu’ils ne demeurèrent pas fidèles à Dieu.
  18. Isai. v, 4.
  19. Exod. xv, 25.
  20. Ce qui est dit ici et aux versets suivants est extrait et emprunté des prophètes Isaïe, Jérémie et autres.