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Page:Dictionnaire des Apocryphes collections de tous les livres apocryphes de l’Ancien et du Nouveau Testament tome 1 1856.djvu/364

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DICTIONNAIRE DES APOCRYPHES.


ront à leurs désirs, et après les avoir rendus l’objet de leurs risées, ils s’élèveront contre ceux qui craignent le Seigneur.

71. Car dans tous les lieux et dans toutes les villes ils s’élèveront contre ceux qui craignent le Seigneur.

72. Et dans l’excès de leur fureur, ils n’en épargneront aucun, mais se jetant sur eux pour les piller et pour les outrager,

73. Ils s’empareront de toutes les richesses qu’ils trouveront dans leurs maisons, et en chasseront les maîtres.

74. Alors mes élus seront éprouvés comme l’or l’est par le feu.

75. Vous qui êtes mes bien-aimés, écoutez-moi, dit le Seigneur : Ces jours de tribulations sont proches, mais je vous en délivrerai.

76. Ne vous livrez ni à la crainte ni à l’incertitude de ce qui vous arrivera, parce que Dieu se mettra à votre tête.

77. Et il protégera ceux qui gardent ses commandements. Ne vous laissez point accabler du poids de vos péchés, de peur qu’il ne vous écrase.

78. Malheur à ceux qui sont liés avec les chaînes de leurs crimes, et qui sont revêtus de leurs iniquités ; car, semblables à un champ couvert d’une épaisse forêt, et à un sentier rempli d’épines, et par lequel il ne passe plus personne, ils seront arrachés et jetés au feu[1].



I


ISAÏE.

Ascension du prophète Isaïe[2].




CHAPITRE PREMIER.

1. Et il arriva que dans la vingt-sixième année du règne d’Ézéchias roi de Juda, il fit venir Manassé, son fils unique.

  1. Cette comparaison a bien du rapport avec celle du verset 8 du chap. vi de l’Épître de saint Paul aux Hébreux.
  2. Cet ouvrage, de même que le livre d’Énoch, ne nous est parvenu que d'après une version éthiopienne ; et c’est également au docteur Laurence qu’on doit de l’avoir le premier fait connaître. Il joignit au texte éthiopien une version anglaise (Oxford, 1819, in-8°). Un savant allemand, M. Gieseler, traduisit ce livre en y joignant une préface et des notes (Götthingue, 1832); et M. Gfrærer l'a compris dans ses Prophetæ pseudepigraphi (Stuttgard, 1840, p. 1-55), en joignant à la traduction latine du texte, qui est divisé en onze chapitres, celle de la dissertation de Laurence sur l’époque de la composition de cet écrit et sur les observations qu'il provoque. À notre tour, à la suite de notre traduction du livre, nous plaçons le travail du docteur anglican, qui passe pour la première fois dans notre langue. La vision ou Anabasticon d’Isaïe avait été en honneur chez diverses sectes gnostiques (et notamment chez les Archontiques); elle servait aux Bogomiles de la Thrace, et les Dualistes de l’Italie en possédaient des versions latines à leur usage. Une de ces versions fut imprimée à Venise, en 1522, avec d'autres opuscules. Voici le titre de ce recueil très-rare : Liber gratiæ spiritualis revelationum B. Mechtildis virginis... Une preuve que cette version fut faite en Italie, au moyen âge, c’est le mot honorantia (cap. vii), de l'italien honoranza. Il paraît aussi qu’il y eut une autre traduction répandue au moyen âge : des fragments en ont été publiés par le cardinal A. Mai : Script. veterum nova collect., Rome, 1824, tom. III, ii, 238 et suiv. Le texte latin déjà publié en 1522, fut reproduit par Gieseler, qui y joignit les fragments de Maï, et par Engelhardt (qui y ajouta la traduction latine de Laurence) dans les Kirchengeschichtliche Abhandlungen, 209 et suiv. Gfrærer a eu soin de reproduire les fragments en question (p. 63-67).
    Le travail le plus récent dont nous ayons connaissance au sujet du livre du prétendu Isaïe, est une brochure publiée à Leipzig, en 1854, par le docteur H. Jolowicz, membre de la Société orientale allemande Die Himmelfahrt und vision des Propheten Iesaia ; in-8o, 93 pages. Cet érudit a traduit pour la première fois en allemand le texte que Laurence a fait passer en anglais ; il y a joint (et nous faisons de même) la traduction des deux textes latins publiés par Sixte de Sienne et par le cardinal Mai ; il a traduit la dissertation préliminaire de Laurence, en y joignant quelques notes, et il a, de même, ajouté des éclaircissements à certains passages de l’ouvrage dont il s’occupait. Nous nous sommes servis de ces notes pour celles que nous avons cru devoir placer à côté de la traduction française.
    Dans une courte préface mise en tête de son travail, Mr Jolowicz montre que la traduction latine a été faite d’après un texte grec plus récent que celui qui était sous les yeux du traducteur éthiopien. C'est ce qu’a établi un autre savant d’outre Rhin, le docteur Nitzch, qui, dans les Theologischen Studien und Kritiken, 1830, s’est occupé des fragments publies par le cardinal Maï.
    Nous plaçons à la suite de la version d’après le texte éthiopien, la traduction de ce qui reste des rédactions latines ; nous n’avons donc pas à nous en occuper longuement ; nous dirons seulement que, dans le texte imprimé à Venise, les deux premiers chapitres correspondant à l’éthiopien manquent ; le chapitre suivant s’arrête vers le milieu du verset 13 du iiie chapitre éthiopien : là commence une lacune. Ce texte présente peu de différence avec celui qu’a traduit Laurence, si ce n’est qu’au verset 6, il dit