Page:Dictionnaire des barbarismes et des solécismes les plus ordinaires en ce pays, 1855.djvu/5

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mes concitoyens, jaloux de conserver intact le dépôt de cette belle langue, que nos pères apportèrent ici avec eux de la vieille France, ne m’avaient conjuré de la poursuivre.

Quelqu’un me reprochera-t-il d’avoir inséré dans ce Dictionnaire des expressions et des mots trop notoirement vicieux, je leur répondrai dans le langage de l’Evangile, que « ce ne sont pas ceux qui sont sains qui ont besoin de médecin, mais les malades, » en d’autres termes que je n’écris pas pour les savans, mais pour les ignorans.

J’écris surtout pour ceux qui n’ont pas un bon dictionnaire à consulter.

Mais, c'est parce que j'ai supposé que ceux auxquels je destine ce petit ouvrage savent la grammaire, que j'ai évité généralement d’insérer les Barbarismes et les Solécismes qui ont leur source :

1° dans le mauvais emploi d’un pronom ; comme on, pronom indéfini, employé dans un sens déterminé, pour nous, faute si générale en ce pays ;

2° dans le régime donné à une conjonction ; comme quoique, suivi d'un verbe à l'indicatif ou au conditionnel ;

3° dans le genre donné à un nom ; comme une goître, pour un goître, un sentinelle, pour une sentinelle.