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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/136

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taient contre le crime dont il était question ; si le crime méritait la mort, le vaincu était désarmé, traîné hors du champ et exécuté aussitôt, ainsi que la partie dont il soutenait la cause : s’il avait combattu pour une femme, on la brûlait.

Cette preuve par le combat avait quelque raison fondée sur l’expérience. Dans une nation uniquement guerrière, la poltronnerie suppose d’autres vices qui l’accompagnent ordinairement, comme la fourberie et la fraude.

La jurisprudence du combat judiciaire, et en général des épreuves, ne demandant pas beaucoup d’étude, fut une des causes de l’oubli des lois saliques, des lois romaines et des lois capitulaires ; elle fut aussi l’origine du point d’honneur et de la fureur de notre nation pour les duels, de l’ancienne chevalerie et de la galanterie.

En Angleterre, le Champion du roi, après la cérémonie du couronnement, entre à cheval, armé de toutes pièces, dans la salle de Westminster, jète le gant par terre, présente un cartel à quiconque oserait nier que le nouveau prince soit légitime roi d’Angleterre.

C’est en 1377, dans la cérémonie du couronnement de Richard II, ce prince déposé dans la suite pour avoir voulu se mettre au-dessus des lois, que l’histoire d’Angleterre, fait mention pour la première fois d’un Champion qui alla se présenter armé de toutes pièces, dans la salle de Westminster où le roi mangeait, et qui, ayant jeté son gantelet à terre, défia tous ceux qui voudraient disputer au roi ses justes droits sur la couronne.

On ignore l’origine de cette coutume qui s’est conservée jusqu’à présent ; mais il est certain qu’elle est plus ancienne que le couronnement de Richard II, puisque le chevalier Jean Dimmock, qui fit alors l’office de Champion y fut admis, en vertu d’un droit attaché à une terre qu’il possédait dans le comté de Lincoln, savoir : le manoir de Serivelby, qu’il avait du chef de sa femme.

Champion, subst. masc. meuble d’armoiries ? qui représente un guerrier armé de toutes pièces, paraissant prêt à combattre.

de Brucan de la Frenaye, en Normandie : de gueules, au champion armé de toutes pièces d’argent, tenant une hallebarde d’or.
de Champion de Nansouty, en Bourgogne et en l’Isle de France : d’azur, au champion armé de toutes