Charge, subst. fém. Ce mot signifie ordinairement une dignité ou un office qui donne pouvoir et autorité à quelqu’un d’exercer quelque fonction publique et de percevoir de certains droits.
Quoiqu’on donne communément et indistinctement le nom de Charge à toutes sortes d’offices, parce qu’en effet tout office est une Charge, il ne faut pas cependant confondre le sens de ces mots.
Le mot Charge est un nom général qui, outre les offices, comprenait d’autres emplois distingués des offices, en ce qu’on exerçait ces autres emplois ou Charges sans provisions, et seulement pour un temps ; au lieu que pour les offices il fallait des lettres du prince qui en assurassent le titre aux officiers pendant leur vie, à moins qu’ils ne s’en rendissent indignes ou qu’ils ne s’en dépouillassent volontairement.
Ainsi les Charges des parlements et des autres compagnies supérieures, et celles des présidiaux et des bailliages et sénéchaussées, étaient des offices ; au contraire, les Charges municipales, comme d’échevins et de consuls, n’étaient pas des offices, et ceux qui y étaient appelés ne les exerçaient que pour un temps, sans autre titre que celui de leur élection.
On doit donc distinguer dans toutes les Charges, offices et commissions, trois différentes règles de leur durée.
Les offices, qui étaient pour la vie ; ainsi ceux qui en étaient pourvus ne pouvaient être révoqués sans cause.
Les Charges municipales et autres, qui étaient pour un certain temps, après lequel leur emploi finissait et passait à une autre personne ; mais ceux qui en étaient revêtus ne pouvaient être révoqués ni destitués pendant le temps que devait durer leur exercice, s’ils n’avaient délinqué.
Enfin les commissions, qui étaient pour un temps indéfini, tel qu’il plaisait au Roi : de sorte que ceux qui en étaient chargés pouvaient être révoqués en tout temps et sans aucune cause.
Chargé, ée, adject., se dit du chef, de la fasce, du pal, du chevron, de la croix, et généralement de toute pièce sur laquelle il s’en trouve une ou plusieurs autres.
