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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/156

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CHE

blesse était celui des barons ou chevaliers bannerets ; il comprenait tous les gentilshommes qui étaient élevés en dignités, tant à cause des titres qui leur avaient été accordés, qu’à cause de leurs fiefs, en vertu desquels ils avaient droit de porter la bannière dans les armées, et d’y conduire leurs vassaux. C’est pourquoi ils sont ordinairement reconnus sous le nom de Bannerets, et souvent sous le terme général de barons ; ce qui a fait dire à Divœus, que barones vocari solent ii proceres, qui vexillum in bellum efferunt. Le second ordre était celui des bacheliers, ou de simples chevaliers, et le troisième celui des écuyers.

Dès la première race des rois de France, les nobles se séparèrent de leurs inférieurs, portèrent de longs cheveux, à l’exemple des princes de la maison royale, pour marque de leur ancienne liberté.

Les Bannerets étaient des gentilshommes qui avaient de grands fiefs qui leur donnaient droit de porter la bannière ; ils étaient obligés de soudoyer cinquante arbalétriers qui devaient les accompagner.

Selon M. du Tillet, le Banneret était celui qui avait autant de vassaux gentilshommes qu’il en fallait pour lever bannière, et faire une compagnie de gendarmes ou gens à cheval, entretenus à sa table et soudoyés à ses dépens. Il devait avoir un château, avec vingt-quatre chefs de famille qui lui prétassent hommage.

Pour parvenir à cette dignité, il ne suffisait pas d’être puissant en fiefs et en vassaux, il fallait encore être gentilhomme de nom et d’armes. Dans une bataille ou un tournoi, le Banneret s’y trouvait, et faisait présenter par un héraut le panon de ses armes au roi, ou aux maréchaux de l’armée, en l’absence du prince, et demandait permission de lever bannière, selon son rang de réception.

Le droit de lever bannière était très-honorable, et la cérémonie s’en faisait avec pompe.

Selon un ancien cérémonial, un Banneret devait avoir cinquante lances, outre les gens de trait, les archers et les arbalétriers qui lui appartenaient, savoir, vingt-cinq pour combattre, et autant pour garder sa bannière, et chaque homme d’armes avait à sa suite deux chevaux.

Les Bannerets étaient ordinairement connus sous le nom comme sous le titre de Barons ; et comme ils avaient souvent la qualité de Chevaliers, on les appelait Chevaliers bannerets.