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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/242

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DAM

de bourgeois. Tous les mots qui désignent des titres des dignités, des charges, des prééminences, n’ont d’autre valeur que celle des lieux et des temps ; il n’est pas inutile de se le rappeler dans les lectures historiques.

Les Dames et Demoiselles de la suite des princesses du sang, avaient seules le droit de porter en habillement des draps d’or ou d’argent, par ordonnance du 9 mai 1547, et l’usage des robes de soie ne fut permis aux Dames et demoiselles, que sur le réglement du 4 février 1567.

Les Dames, filles, et demoiselles des reines pouvaient porter des perles et pierreries en or émaillé, par déclaration du 24 mars 1583. Nulle demoiselle, si elle n’est châtelaine ou Dame, de deux mille liv. de terre, n’aura qu’une paire de robes par an, ordonnance de Philippe-le-Bel, de l’an 1294. Une autre déclaration du 24 mars 1583, permet les broderies, pierreries, perles, bagues, anneaux d’or, etc. ; mais sans émail, aux demoiselles, femmes des présidents, maîtres des requêtes, conseillers des cours souveraines, etc.

Dame du palais, subst. fém., titre d’office chez la reine de France avec pension. François Ier introduisit les femmes à la cour, et la reine Catherine de Médicis les filles d’honneur, qu’elle employa comme un moyen des plus propres à servir ses desseins, à amuser les grands, et à découvrir leurs secrets. Enfin, en 1673, la triste aventure de mademoiselle de…, une des filles d’honneur de la reine mère Anne d’Autriche, dont le malheur est connu par le sonnet de l’Avorton, donna lieu à un nouvel établissement. Les dangers attachés à l’état de fille dans une cour galante et voluptueuse, dit M. de Voltaire, dans ses anecdotes de Louis XIV, déterminèrent à substituer aux douze filles d’honneur qui embellissaient la cour de la reine douze Dames du palais ; et depuis, la maison des reines de France fut ainsi composée.

Damoiseau, Damoisel, Damoiselle, subst. Ce terme à souffert, comme bien d’autres, beaucoup de révolutions. C’était anciennement un nom d’espérance, et qui marquait quelque sorte de grandeur et de seigneurie ; aujourd’hui dans le langage ordinaire il ressent moins le titre d’un guerrier que d’un petit-maître. Sous la seconde race de nos rois et même sous la troisième, dans l’onzième et douzième siècle, le titre de Damoiseau était propre aux enfants des rois et des grands princes. Les Français et les