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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/290

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DUE

l’agresseur jetait son gant ou un gage parterre ; et lorsque le défenseur le ramassait en sigue qu’il acceptait le DUEL cela s’appelait accepter le gage.

Il y a eu ensuite diverses lois qui ont défendu ces sortes d’épreuves : on a aussi défendu les DUELS pour querelles particulières, mais les lois faites par rapport à ceux- ont été mal observées jusqu’au temps de Louis XIV.

Cette coutume barbare venait du nord d’où elle passa en Allemagne, puis dans la Bourgogne, en France, et dans toute l’Europe. Quelques-uns prétendent qu’elle tirait son origine de Gondebaud, roi des Bourguignons, lequel en effet ordonna parla loi Gombette, que ceux qui ne voudraient pas se tenir à la déposition des témoins ou au serment de leur adversaire, pourraient prendre la voie du Duel ; mais cette loi ne fit qu’adopter une coutume qui était déjà an- cienne dans le nord.

Cet usage fut aussi adopté peu après dans la loi des Al- lemands, dans celle des Bavarois, des Lombards, et des Saxons ; mais il était surtout propre aux Francs, comme il est dit dans la vie de Louis-le-Débonnaire, à l’an 831, do Bernard, lequel demanda à se purger du crime qu’on lui objectait, par la voie des armes, More Francis solito.

Les assises de Jérusalem les anciennes coutumes de Beauvais et de Normandie, les établissements de Saint- Louis et plusieurs autres lois de ces temps anciens, font mention du Duel pour lequel elles prescrivent différentes règles.

On avait recours à cette épreuve tant en matière civile que criminelle, comme à une preuve juridique pour con- naître l’innocence ou le bon droit d’une partie, et même pour décider de la vérité d’un point de droit ou de fait, dans la présupposition que l’avantage du combat était tou- jours pour celui qui avait raison. Le vaincu, en matière civile, payait l’amende, d’où vint cette maxime adoptée dans quelques coutumes et passée en proverbe, que les battus payent l’amende. En matière criminelle, le vaincu souffrait la peine que méritait le crime déféré à la justice.

Le moine Sigebert raconte qu’Othon Ier, ayant, vers l’an 968, consulte les docteurs allemands pour savoir si en directe la représentation aurait lieu, ils furent partagés ; que pour décider ce point, on fit battre deux braves ; que celui qui soutenait la représentation ayant eu l’avantage, l’empereur ordonna qu’elle aurait lieu.