range, parce que le Roi parlait dans cet acte. Cromwel ayant usurpé l’autorité souveraine en Angleterre en 1649, sans toutefois prendre le titre de roi, se fit donner le titre d’altesse.
On ne donne pas ce titre à tous les princes souverains d’Italie. La république de Venise ne donnait que l’excellence au duc de Parme ; et on donnait seulement le titre d’altesse aux princes de Masse, de la Mirande, etc. Le connétable Colonne et le duc de Bracciano étaient convenus entr’eux de se traiter mutuellement d’altesse, et de se donner l’un à l'autre, quand ils s’écriraient, la qualité de sérénissime. Quand ces princes souverains d’Italie prirent le titre d’altesse, leurs cadets prirent d’abord celui d’excellence ; mais dans la suite tous les princes cadets des maisons souveraines d’Allemagne et d’Italie ont pris l'altesse : en sorte que le pape donna ce titre au duc de Neubourg ; et le Roi voulut que ses ambassadeurs à Rome le donnassent à ce prince, au duc de Brunswick, évêque d’Osnabruck, et aux princes cadets de la maison de Médicis. Cependant le prince de Neubourg ne put obtenir ce titre du vice-roi de Naples, à cause que ce duc avait une principauté dans le royaume de Naples. On ne voulut point aussi le donner à l’évêque d’Osnabruck ; et les grands d’Espagne refusèrent de le donner aux princes cadets des maisons de Savoie et de Médicis.
Altesse royale. L’usage de ce titre a commencé en 1633, lorsque le cardinal infant passa par l’Italie pour aller aux Pays-Bas : car se voyant sur le point d’être environné d’une multitude d’altesse, avec lesquelles il était chagrin d’être confondu, il fit en sorte que le duc de Savoie convint de le traiter d’altesse royale, et de n’en recevoir que l’altesse. Gaston de France, duc d’Orléans, qui était alors à Bruxelles, ne voulant pas souffrir qu'il y eut de distinction entre ce cardinal et lui, puisqu’ils étaient tous deux fils et frères de rois, prit aussitôt la même qualité. Les fils et petit-fils des rois en France, en Angleterre et dans le nord, ont aussi pris ce titre. C’est ainsi que l’a porté Philippe de France, duc d’Orléans, et frère unique du roi Louis XIV, et c’est ainsi que le porta son fils unique Philippe, duc d’Orléans, petit-fils du roi Louis XIII. Les princes de la maison de Condé et celle de Conty ne reçoivent que le titre d’altesse sérénissime. Le prince palatin Charles-Gustave, ayant ¢té désigné successeur de
